Pensées d'ailleurs

J’ai cette boule dans le ventre. Cette pensée dans la tête qui m’obsède sans vouloir s’expliquer vraiment.

Je pense que c’est à cause de lui. Et pourtant je sais que ce n’est pas que ça. J’ai mis trop d’espoirs en lui. J’aurais du m’arrêter avant. Mais je crois que j’en avais besoin.

Je voulais l’aimer. Sans aucune connotation sentimentale à tout ça. Juste l’aimer comme on aime un ami. Comme j’aime son père, sa famille. Parce qu’il m’y ont accueilli comme si j’en était, moi, la française, la jeune, l’aventurière, qu’on ne connaît pas vraiment, mais qu’on invite à manger, à boire le thé, à papoter.

J’aurais peut-être voulu qu’il me déçoive. Pour ne plus y penser. Mais il était juste comme celui que je voulais aimer. Il a levé les yeux sur moi quand je suis arrivée, et je n’oublierai pas ce regard. Il n’y a que son père pour me regarder comme ça. Comme s’ils voulaient voir derrière au premier coup d’œil. Comme s’ils savaient qu'il s'y cache quelque chose. Et qu'en plus de ça, ils voulaient savoir quoi. Je n’aime pas la façon dont on me regarde ici. Ils me font me sentir étrangère à tout ça. Perdue dans un monde que je ne connais pas, et qui ne veut pas de moi. Seule. Oui c’est ça. Je me sens seule, quand on me regarde ici.

Et je revois ses yeux, leurs yeux, et je sais que je ne suis pas seule. Je voulais qu’il soit mon ami, qu’on papote, qu’on rigole, avant même de le connaître. Parce que j’en avais besoin. Et maintenant que je l’ai vu, je le veux plus que jamais. Je voulais qu’il soit un ami, je veux qu’il soit un ami, mais je ne peux rien faire pour qu’il le soit. J’ai besoin de lui. J’ai besoin de quelqu’un de mon âge avec qui parler. Sortir. Rire. Discuter de tout et de rien. Rêver, pourquoi pas. J’en ai besoin. Je ne manque que de ça. Mais le plus grand vide possible.

Et lui est là, parfait pour tout ça, et je ne peux pas l’atteindre. J’aurais voulu rester, lui parler, donner une suite à ce regard et ce sourire que j’attendais tant. Mais elle a voulu partir, et je l’ai suivi. Et maintenant, j’ai l’impression d’avoir laissé passer ma seule chance de trouver la personne que je cherchais dans ce pays.

Et y a pas moyen de le revoir ? D'être revue avec ses yeux ?

Elle le trouve beau.
Je le trouve cute, moi.

Il habite au nord. Encore plus au nord que ce que je suis. Je sais pas ce qu'il fait. Je sais pas quand il revient. Je sais juste qu'il a des amis, ici, que je connais, ou que j'ai rencontré, du moins, et qu'il a son père.

A vrai dire, je me suis pas posée la question. Je ne suis pas sure de vouloir la réponse. Et rien que le fait d'y réfléchir, c'est parfois trop. J'ai l'impression d'être revenue à mes années jeunesse, où tu croise quelqu'un dans la rue, et tu passe à la journée à te dire qu'il est l'homme de ta vie. Sauf que là, c'est l'ami. Et c'est frustrant, à vrai dire, de s'attacher comme ça à une image, un espoir, sans vraiment savoir pourquoi, sans savoir où ça ira. Mais je crois que j'aime assez ça, malgré tout.

Vendredi peut-être. Cette fois je le laisserai pas filer (dit-elle sans en croire un mot...).

Dis-lui (en Ecossais) qu'il a le bonjour de Luciole =p

Appelé BérEngère, tout à l'heure.

Restitution de tête :

"- Bonjour

- Bonjour, c'est Elodie May, je ne sais pas si vous vous rappellez ?

- Heu, dîtes-moi...

- Je suis monitrice à Villeurbanne

- AH OUI !! L'amie de Clio et de

- Camille, oui c'est ça. ^^

- D'accord, alors comment ça va ?

- Très bien, et vous ?

-(ouais, ben à fond dans la restitution hein, même si j'suis pas sûre de l'exactitude, après tout moi c'est une mémoire visuelle, que j'ai) Bien bien

- Voilà, en fait je vous ai pas donné de nouvelles depuis un moment parce que j'attendais d'avoir du temps...

- Oui, j'comprends

- Et du coup, je voulais savoir si je pouvais passer vous voir, en janvier ?

- Ah Oui !! Super ! (J'aime bien ^^ ) Alors...

- En fait j'aurai bien vu le 3 janvier, si c'est possible.. Parce que j'ai pas de vacances, c'est mon jour de congé en fait, c'est un jeudi.

- Ah, le 3 ? Heu... Je sais pas si on sera rentrés [...] C'est pas possible un peu plus tard ? Le samedi ? Tu travailles, peut-être.

- Ben oui, c'est ça. =/ Et puis vous devez savoir, Clio est en Ecosse et elle rentre justement à ce moment là dont je serai venue avec elle

- Ah d'accord, donc on peut partir sur quelque chose de très proche, en tout cas... Bon, en fait il faudra rappeller, on pourra faire un effort pour rentrer plus tôt, ptêtre... Puis s'il y a de la neige on restera moins longtemps aussi.

- Mhh, ça serait bien... D'accord

- Sinon moi j'ai quelques nouvelles, il y a une autre fille intéressée pour s'associer, mais de toute façon ça n'irait pas, elle va entrer en formation... certification, je ne sais plus, le truc avant le BP, donc il faudra de toute façon qu'elle soit sous l'autorité de quelqu'un pour faire les cours, et elle commence qu'en septembre 2008

- Ah oui, d'accord. (OUF !!)

- Mais de toute façon, je garde vraiment contact pour vous, après TOUT ce que m'a dit Clio !

- Ah, d'accord ^__^

- Très bien alors on se tient au courant hein ?

- Oui, très bien, bonne après-midi ! "

Voilà. Comme ça t'as vraiment tout les détails. Donc en fait, au pire, on irait ptêtre après le resto, sauf que pas possible si moi je bosse samedi et vendredi, ce qui risque vraiment d'être le cas, vu que Nan est en congé, elle. >_<
Plus qu'à espérer très fort qu'elle puisse rentrer pour le jeudi, quoi.

J'ai bien aimé le ton du "Tout ce que m'a dit Clio" J'aime bien quand les gens disent Tout bien de trucs chouettes. ^__^ Merci !

Et le dimanche ? Tu bosse toi ?

Pas de quoi, pour les bonnes choses, tu les mérite. (Et j'ai besoin de toi pour prendre soin de Paprika !)

Mhh, pour l'instant rien de prévu le dimanche, à proposer si tu peux aussi, toi, et qu'elle peut aussi, elle.

J'ai mis un mot au vestaire, au cas où elle pourrait :
"Elodie Absolument pas la le jeudi 3 janvier, pendant les vacances"

D'ailleurs me suis fait engueuler par nan, "Ca fait un peu Trop, là , le absolument, t'as qu'à le dire normalement"

Ouais, parce que ce qui se dit marche bien, dans le coin. Bref ^^

J'y réflechit et je te dis, pour le dimanche.

Mon vendredi tant attendu s'est transformé en samedi, sauf que je prend sa place au Ceilidh, au lieu de l'y croiser. Mon ventre n'a pas été aussi retourné depuis bien longtemps. Je me suis vérifiée des millions de fois dans la glace, coiffée et recoiffée, changé de haut pour finalement finir en noir, et je ne sais absolument pas pourquoi. Je sais qui sera là, et qui n'y sera pas, et pourtant je vis les dix minutes les plus longues de mon existence.

Comment ça tu prends sa place ? Et comment ça se fait ? Et comment ça s'est passé ?

Pas pu venir pour une raison que j'ai pas tilté, je crois qu'il travaillait ce soir là, du coup une place en trop (parce que c'est un Ceilidh posh, menus fais à l'avance, etc...), du coup appel matinal à 8h30 pour m'inviter.

Ca c'est passé bien. J'y ai vu un de mes écossais préférés, un ami à mes parents, qui m'a fait voler, et quelques autres gens bien sympas. Avec un peu plus d'énergie ça aurait quand même été mieux. J'avais une longue journée de travail dans les pates, et une autre prévue le lendemain...

Déposée à la maison à une heure, accompagnée de "take care", "see you soon", "nice to meet you", et une invitation culinaire pour lundi, et une invitation pour une soirée à Aberdeen vendredi prochain. "With my bairns, maybe."

Paprika a écrit:

J'avais une longue journée de travail dans les pates

Joli ^^

Et chouette ^_^

Mon nouveau mp3 ne veut pas marcher. J’avais envie d’écrire, j’avais besoin d’écrire, mais bien sur j’ai le syndrome de la feuille blanche. Encore et toujours. Ce soir, les mots se bousculent dans ma tête. Encore une fois. J’aurais trop de choses à poser sur papier, trop de choses à tenter de mettre au clair, pour y voir plus loin. J’ai l’impression de m’enfoncer petit à petit dans une forêt de plus en plus épaisse. Et pour la première fois depuis longtemps, je laisse les mots me porter sans y chercher un sens. Je ne peux pas m’empêcher d’être nostalgique. Ou mélancolique peut-être. Pourtant dans la voiture tout à l’heure, je regardais ma vie ici défiler, et je l’aime. Je l’aime vraiment. Ils me manquent tellement. Je me répète, je tourne en rond, mais tant pis. Les faits sont là. Je ne veux pas leur parler, pas les entendre, je ne veux pas savoir ce qu’ils font, parce que tout ça c’est pire. Et je ne voulais pas penser ça, je me croyais capable de partir et tirer un trait l’espace d’un an. Mais c’est trop dur. Je rêve de leurs sourires. Je voudrais sauter dans un avion et me jeter dans leurs bras, me noyer dans leurs yeux. Pourtant je sais que l’Ecosse me manquerait. Je sais que l’Ecosse me manquera. Encore une fois je me répète, mais c’est si bon d’être ici. Blanc. Trou. Les mots se sont arrêtés. Oui. C’est si bon d’être ici. Pour tout ce que ça sous-entend. Tellement de bonne choses que les mauvaises ne peuvent effacer. Je fréquente la mort, beaucoup ces derniers temps, mais je fréquente l’espoir, et trou. Blanc. Si vous ne l’avez pas fréquenté, alors je ne peux pas vous expliquer ce que l’on ressent. Je fréquente l’espoir et c’est ce qui compte. Et je sonne faux, comme ça, façon conclusion d’un roman à l’eau de rose. Mais peut-être que c’est tout ce que je sais faire, finalement. Des romans idiots, avec une fin des plus banales. Je me perds et me retrouve. Je l’ai déjà dit, ça aussi. Je suis dans une période perdue, mais je me retrouverai bientôt, je le sais. Je me retrouve toujours. D’habitude ça me fait quelque chose. J’aime savoir pourquoi je pleure, pourquoi je ne ris pas. Mais plus maintenant. Je broie du noir et je me fiche de savoir pourquoi, puisque de toutes façons ça passera. Je pourrais aller dormir, arrêter de suivre ces mots qui n’ont aucun sens, mais dehors c’est la tempête. Le vent fait trop de bruit pour que je puisse dormir. Et je vais regarder mon plafond, un oreiller sur chaque oreille, en tentant de ne pas enfoncer mon poing dans le mur le plus proche. Je fais ça souvent, depuis que je suis ici. Mon poing, ou ma tête. Je préfère le poing, parce que j’ai encore besoin de ma tête pour l’université l’année prochaine. Mais la tête soulage plus. Un bon coup, juste assez pour avoir mal, et revenir à la réalité. Trou. Blanc. Encore. J’ai trop de mots. Trop de pensées que je n’ai pas rangé depuis trop longtemps. Je crois que je vis trop de choses que je ne peux pas décrire. Je ressens trop. Et je mange trop. Mais ça c’est un vilain cercle vicieux. Alors tant pis. I don’t give a flying fuck. C’est l’expression de la semaine. Et c’est tout à fait ça, malheureusement. Je ne comprends plus rien. C’est peut-être ça mon problème. Trop de peut-être. Trop de toujours. Je passe mes soirées à attendre le lendemain. Mes journées à attendre le week end. Comme si je n’avais plus de fin. Trou. Blanc. Je devrais écrire plus. Ou du moins plus souvent. Je devrais arrêter de penser à mon départ, qui n’est que dans cinq mois. Peut-être un peu moins. Trop de peut-être, encore et toujours. Je devrais vous écrire. Vous appeler. Vous dire que je vais bien. Ce qui est vrai. Je vais bien. Je suis juste perdue. Pas déprimé, pas suicidaire, juste perdu. Rature. Blanc. Ca bouillonne, et je ne vais pas dormir ce soir. Et je vais penser encore plus, ce qui pourrait être une bonne chose, parce que je n’ai pas pensé depuis longtemps. Je pourrai réfléchir sérieusement à toutes ces choses qui tournent en rond dans ma tête, y mettre des mots, des virgules, des points, et les ranger, les trier, les effacer. Ou je pourrai continuer à fixer mon plafond en attendant que la nuit se passe. Rature. Je suis peut-être folle. Trop de peut-être. Ou parfaitement normale. Et ce sont les autres qui sont fous. Ou peut-être que vous pensez tous comme moi, mais que vous avez l’intelligence de le garder pour vous. Désolée, moi je l’ai pas. J’ai besoin d’écrire, ce soir, alors je le fais. Et je pourrai laisser ça sur un document Word, ou le mettre sur Internet, pour exposer ma vie à trou. Blanc. A qui ? Aucune idée. Rature. Après tout on s’en fout. L’heure est à l’Internet, au partage des choses les plus inutiles qui soient. Soit. Partageons. Ou pas. Je dois encore y réfléchir. Relire. Corriger. Ou laisser à l’état brut. Comme ça sort. Blanc. J’ai froid maintenant. Froid et mal au bras. Blanc. Je vais aller dormir. Je comprendrai demain. Ou plus tard. C’est sans importance. Rature. J’ai le temps. Le temps. mouise Clio, comprend ça. Tu as le temps.

Et for God Sake, que de fautes d'orthographe qui mériteraient d'être corrigées.