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Zone de douce folie
 
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 Flou

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Keï
Mjya Oulaïm (Lulu)
Keï


Nombre de messages : 149
Où je traîne : Entre ciel et terre
Date d'inscription : 09/10/2004

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MessageSujet: Flou   Flou EmptySam 30 Oct - 2:13

Juste une soudaine envie d'écrire...

Le brouillard était vraiment spécial ce soir. Au gré du vent, il voltigeait vite, si bien que la forêt disparu en quelques secondes, pour réapparaître juste après. Cette brume, cette fumée, elle semblait tellement légère, presque rien. Peut-être que ce n’était rien en fait ?

L’atmosphère elle-même était comme irréelle. Mes gestes, mes pensées, je n’avais pas l’impression d’en être le premier concerné, tout au plus un spectateur assistant impuissant à une course. Quelle course ? Une course au temps sans doute. Et cette musique… She will fly away… but she’s afraid…

Les minutes défilaient sans même que je les voies. Après tout à quoi rimaient-elles ? Une minute, accumulée à une autre minute, cela ne fait toujours que deux minutes.

En réfléchissant, je pensais à ce trajet. Dans quelques dizaines de minutes, je serais chez moi. Pour y faire quoi ? Je rentrerais, retomberais dans ma douce monotonie et là, je le savais bien, c’est là que je serais le plus touché. A quoi bon rentrer pour ça. Il suffisait finalement d’une seule chose pour que la transition se fasse, il suffisait de penser. Ce don que l’on nous a accordé, notre plus grande source d’inspiration et de désespoir.

Assis dans ce bus, dans cette rue, je voyais le soleil se coucher, le brouillard de plus en plus épais qui s’accumulait ça et là. Comme hier, comme avant-hier. Alors pourquoi aujourd’hui était différent ? Parce qu’on ne vit qu’aujourd’hui. Le temps me paraissait tellement pesant. Et cette musique… don’t be afraid, don’t hesitate, fly away…

Souvent je me répétais en boucle cette question : pourquoi moi? A la énième répétition à ce moment là, je me trouvai si absurde que je me répondis à moi-même « pourquoi pas ? ». Après tout, qu’est-ce que cela changeait. Qui suis-je dans ce monde ? La gravité de toute chose me semblait si futile. Un mort, un amour, un insecte, une amitié.. je me sentais persuadé que ce que j’avais perdu était bien pire que cinq cent morts ailleurs dans le monde. Ce qui était le cas, pour ma part, je me moquais bien des autres.

Soudain, alors que le bus s’arrêta, je me levai en vitesse et sortit à l’arrêt. Je ne connaissais pas cet arrêt, où étais-je et pourquoi être descendu là ? Quelle importance d’y répondre.. je ne pensais pas que cela m’apporterait quelque chose. Le brouillard était tellement dense que j’avais de la peine à distinguer les voitures sur la route. Dense, et lourd, il tournait au tour de moi. La musique continuait, si forte, et pourtant je ne l’entendais plus, mais je connaissais ses paroles. This pain will never end…

L’avais-je laissé, elle, ou était-ce elle qui m’avait laissé? Je ne me souvenais pas. Était-elle partie, ou l’avais-je abandonnée ? Je ne me souviens même plus son visage… 6 ans, et pourquoi aujourd’hui ? Il n’y a rien de spécial aujourd’hui, mais pourtant, plus fort que n’importe quand, ce souvenir me martelais. Les arbres étaient loin, à travers les maisons, on en voyait les vagues silhouettes. Mais pourquoi les arbres apparaissaient, mais pas les voitures ? De toute évidence, je n’anticipais plus tout ce qu’il se passait. Elle me regardait, où je la regardais ? Sa silhouette dans le brouillard me perturbait. Elle ne me disait rien, mais je l’entendais. Elle n’était pas là, mais je la voyais. La question revint. Pourquoi moi ? Ou plutôt, pourquoi elle ? Aucune réponse.. les arbres semblaient se rapprocher, mais peut-être n’était-ce que le brouillard qui se dissipait par endroit.

We are just using each other
Too depraved to stay alive
But too young to die…


Les paroles raisonnaient dans ma tête, mais ce n’était pas les paroles qui me touchait, mais ces souvenirs. Des images que je n’avais peut-être jamais vues. A travers le brouillard, j’avais l’impression d’entendre ces bruits que je n’entendais plus. De voir ces choses que je ne voyais plus. Le temps était magnifique, transcendant. Je ne savais plus si j’étais heureux, ou malheureux, mais des larmes commençaient à couler au bord de mes yeux.

Je n’avais pas peur de traverser cette route, mais j’avais peur de faillir à la tâche. Peut-être était-ce là la clé de tout, ou peut-être n’étais-je qu’au début de l’énigme. A cet instant, tout était autant important qu’il n’était inutile. Je me rendis compte que j’étais dépassé par les évènements. Il n’y avait plus rien avant, et après.. je ne trouvais rien. Pourquoi moi ? J’étais le seul à pouvoir répondre à cette question. J’en conclu que la réponse était donc directement liée à moi-même. Pourquoi moi ? Car personne d’autre. J’étais ici car j’étais moi, et que personne d’autre n’était moi. C’était pourtant simple, comme conclusion. Mais elle ne l’était pas.. elle ne concluait rien, je voulais me convaincre, mais je n’y arrivais pas.

Si elle ne voulait pas faire souffrir ses proches, elle l’avait pourtant fait. Mais si involontairement que personne ne pouvait lui en vouloir. Alors à qui pouvait-on en vouloir ? A personne. Alors pourquoi devions-nous être triste ? Aucune réponse… et pourtant toutes les évidences semblaient m’écraser. J’étais perdu entre des questions sans réponses, et des réponses sans question. En pensant à quelque chose, tout se remet en question. Mais en pensant à autre chose, tout repars dans l’autre sens. Quel peut-être le point d’appui, entre ce qui est appelé bien et mal ? Et comment encore définir une notion de cela aujourd’hui ?

Si je devais comprendre, alors j’avais compris, j’avais tout compris. Il n’y avait pas de réponse, je n’avais rien à faire. C’était autant le début que la fin, il n’y avait pas de fatalité, tout était là, devant moi. Je n’avais plus qu’à traverser cette route, sur laquelle je ne voyais pas les véhicules arriver et sur laquelle le véhicule ne me vit pas arriver. C’était la fin.
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