A l'ombre de mes montagnes

J'aimerais bien que ça reste comme ça...

Je me fais souvent cette réflexion. Je peux même dire que c'est une des pensées qui ne me lachera pas. Que le temps se fige, mais sans tout bloquer. Comme si les mêmes journées repassaient, avec cepandant les imprévus et l'incertitude qu'elles peuvent apporter.

C'est sûrement l'approche de l'échéance qui va tout changer... Ma crainte éternelle de ce qui me parait toujours si flou, dangereux. Il me semble que c'est un manque certain de courage. Après tout j'en connais, de ceux qui avancent comme si rien ne pouvait les arrêter. Et effectivement, armés de leur assurance, les choses se laissent dompter, ils arrivent, sinon où ils le souhaitaient, au moins là où je suis certaine de ne pas pouvoir aller.

Je ne peux pas non plus me dire que c'est pas si important. C'est une des choses qui l'est, pour une fois. Ce n'est pas pour autant que je devrais m'agenouiller et voir tout ça encore plus étouffant, je sais que ça n'aide pas, je sais que c'est mauvais.
Il faudrait me redresser, de toute manière pas de risque que je me crois plus haut que je ne suis, je n'arrive déjà pas à apprécier ma hauteur actuelle. Me redresser, regarder tout ça avec hargne, confiance et volonté.
Mais j'ai beau le savoir, jamais je ne pourrai le ressentir.

Reste à ne pas me laisser enfoncer par mes propres craintes, en m'accrochant à ce que je peux. Et travailler, progresser, aussi lentement que ce soit, mais en assurant mes prises le mieux possible. Jusqu'à ce que je puisse peut-être prendre le temps enfin pour ne pas monter pour atteindre des objectifs imposés, mais pour moi.

J'aurais encore du mal, si je ne vous avais pas. C'est comme si vous arriviez, vous à abaisser les falaises qui me bloquent la route, pour que je puisse enfin les voir moins imprenables. Et c'est aussi en ayant de vos forces en moi, plus puissante que la mienne largement, celle qui me fait avancer, plus pour vous que par conviction.
Parce que si on veut tant que je les passe, ces montagnes, c'est sûrement que je le peux, finallement.

Merci

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