rien

Se rouler en boule.
Savoir que de toute façon ça ne passera pas, pas tout de suite.

Peut-être, des techniques ? Des idées, même pas. S'il y en avait, aucune envie d'essayer.
Ce n'est pas se complaire dans la douleur. Je ne crois pas. Mais si aucune fenêtre n'est visible, je n'ai pas la force de me jeter contre les murs pour les casser.

Alors laisser tout ça tomber sur moi, malgré le froid. M'accrocher à mes riens, sentir qu'ils ne peuvent pas faire quoi que ce soit. M'y accrocher quand même, c'est mieux que le vide.

Le vide, partout, même sous cette couverture, autours, qui allonge ses bras, l'étreinte glaciale.

Se rouler en boule.
Espérer que ça passera, le plus vite possible. Tout seul, puisque je n'ai pas le courage de me relever.
Se demander comment, ça pourrait passer. Se dire que c'est impossible, un peu. Juste assez pour en avoir mal, et pour changer d'avis. Il faut que ça passe, parce que c'est extrèmement désagréable.

Se dire que finalement on pourrait peut-être faire quelque chose pour aider à passer, réaliser qu'on a toujours pas le courage.
Je cherche, les côtés positifs, un petit effort que je consent... Il doit y en avoir, il y en a toujours. Rien ne vient.

Laisse faire, laisse couler, laisse toi couler. Il faut toucher le fond... Est-ce normal qu'il soit si bas ? Je prie Ursus que personne n'ai à y rester. Il fait si froid, la lumière extérieure me hérissait il y a un instant, mais là en bas, il manque cette autre lumière, j'ai mal, j'ai peur.

Pas de frontière, pas de fin. Le coup de pied pour remonter à la surface, si je l'ai mis c'était inconsciement, je ne m'en rapelle pas. Je ne me rapelle pas du fond, il y en a eu un ?
Pourtant même sans atteindre l'air, je m'en suis rapprochée.
J'ai surtout l'impression de m'éloigner de l'abîme, lentement, proie des courants qui ne font que me faire dériver sans chercher à me sortir de là.

Les yeux qui se ferment si fort que ça fait mal, je ne connaissais pas. En boule, pour laisser moins de place à ce qui écrase. Ecraser les riens, essayer de ne pas comparer mais bien sûr sentir toute la différence quand même. Presque en vouloir aux peluches, en vouloir à tout, et bien vite ramener la rancoeur sur moi, parce que je sais que je n'ai pas le droit.

Je pense devoir rester encore un bon moment en-dessous. Il n'y a pas de quoi me faire assez désirer le reste.

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La nuit, une journée et un début de nuit plus tard
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J'ai retrouvé, les arguments. Le positif. Mais il est pas assez spécifique, il ne compte pas pour le retour et la séparation, plutôt pour la situation entière.
On ne peut regretter que ce qu'on a, donc j'ai. Voilà le positif. J'ai aussi l'étape future, celle où on laisse les regrêts et les râleries, et qu'on passe à regarder devant.

Je ne crois pas que le fait que le devant soit si loin suffise à expliquer que je n'ai pas encore réussi à le faire. Non, c'est juste qu'il faut encore un peu de temps pour refermer cette faille. Je pourrai presque sauter par dessus, maintenant, si j'étais confiante dans mes talents d'athlète... Mais non.

J'ai besoin, je crois... de la regarder cicatriser. J'accèpte tous les remèdes qui peuvent passer dans le coin, pour aider.

N'empêche... j'suis une ptite nature, c'est pas drôle, Kiara elle aurait vécu ça à la cool, j'suis sûre. Mais Kiara elle a pas de Soleïl comme le mien, pas de bol ^^
Même si on s'habitue pas et qu'il fallait que ce soit aussi dur, je suis carrément prête à resupporter ça, n'importe quand.
Parce que ça vaut infiniment plus.

Je vais bien. C'est important, parce que si j'allais mal, et que d'un coup il m'arrive un truc vraiment pas chouette, ou que ça continue juste de pas l'être, il faudrait que j'aille "encore plus mal", et je sais que c'est pas comme ça que je veux aller.

C'est un bon argument de plus pour aller bien, non ? Faudra que je le donne à Mokky.

C'est pas exactement pareil. Le fait de savoir que les autres s'en sortent vraiment bien (et je suis contente pour eux) avec moins, et de savoir qu'une autre moi s'en sortirait mieux que moi.

Parce que ça veut dire que je suis coupable, de pas y arriver. Pour les autres, il y a pleins de choses qui font que j'y peux rien, et surtout que je m'en fiche. Je veux pas mieux, je veux pas jouer à ce jeu de comparaison.
Normalement, je joue pas non plus avec moi. Je regarde rarement ce que je pourrai faire de plus, tant que ce que je fais suffit. Et ça suffit tout le temps, presque.

Presque, pas comme en ce moment. Si, biensûr qu'il y a les autres... L'autre moi ce serait une des autres, ceux qui ont l'air de trouver ça simple, logique...
je sais que c'est pas le cas. Pas pour tous, et évidément pas tout le temps. Mais c'est pas lié à leur caractère.

Pour moi si. C'est juste ça, qui foire.

En ce moment je suis en pleine découverte.

Les gens, même s'ils m'aiment bien, ou me supportent, ne soyons pas prétentieux, ils pensent d'abord à leur route. C'est normal, non ?
Enfin, ceux qui sont à peu près sur le même chemin que moi en ce moment, en tout cas, et là où il est dit que le bonheur d'un seul fait le maheur de tous.

Faire des conscessions, c'est l'idée... Pour que le chemin reste assez pratiquable pour tous ceux qui l'empruntent. Ouais, mais c'est pour ça que je préfère quand je suis seule sur mon chemin, moi.

Enfin, c'est pas le cas en ce moment, c'est un fait, pas la peine de rabacher débilement.
Donc tout le monde veut y ajouter sa version. Telle espèce d'arbre, que ce caillou n'est pas assez dangereux pour gêner les autres et qu'il se supporte très bien, bande-de-raleurs; Et qu'on peut prendre ce détours, àprès tout on est pas à ça près.
Plus je vois les détours, et plus je me dis que si, je suis à ça prêt. j'ai pas envie, de faire durer. Pas en sachant que mes pas sont pas comptés, que ce sera pareil si je marche des heures ou 5 minutes. Même si j'ai toujours les choses qui me rendront les heures agréables, et que j'en suis pas à être vraiment pressée, c'est par principe.

juste parce que je sais que tout le monde les comptent, les pas. Et qu'il faut. Et que je ne le fais pas. Alors j'ai envie de m'y mettre, pour ne pas que, concentrés sur leur route, les gens m'envoient en éclaireur dans les fossés, et dégommer les murs qui se dressent seulement pour eux, puisque je suis là et de bonne volonté.

Je m'en veux seulement à moi, puisque je ressent tout ça depuis un moment, et que je n'ai pas le courage d'en faire quelque chose. Réagir. Parce que je préfère encore avancer à contre-courant dans ce que je connais plutôt que de tenter de changer. Bon sang mais remue-toi !!

Je le pense, vraiment. Je crois que j'ai raison de le penser. Alors je peux agir en le tenant pour acquis ? On peut toujours se tromper, mais on ne se trompe pas quand on ne tente rien. j'ai envie de tenter, si possible sans mauvaises conséquences que j'aimerai pas assumer, mais si je ne me trompe pas, s'il y en a ce sera comme des preuves, et elles ne me dérangeront pas plus que les non-conséquences d'en ce moment.

Ah ben, ... ^^ Voilà, plus besoin de me mordre ou de tester la raisonnance des murs avec ma tête. C'est bien chouette. On verra demain. Il faut que je réfléchisse à tout ce que je veux dire, faire, et surtout savoir.