Je peux écrire tout ce que vous voulez.
Que je connais le sens de la vie
Comment je choisis de passer à côté.
Comme je m’accroche à des gens
Et que je comprends que personne ne s’accroche à moi
Que j’ai peur, tout le temps
Mais que je fais avec, comme tout le monde
Qu’un rien me fait sourire
Mais que mes sourires ne se voient que rarement.
Que je déborde d’envie pour les autres
Bien plus que pour moi
Que mes souvenirs ne m’appartiennent pas
Et comme je n’aime pas emprunter.
Que je sais être heureuse
Comme je voudrai qu’ils le soient aussi
Toujours ces pensées, qui tournent, qui tournent
Sans elles je ne serai rien
Mais elles m’épuisent
Comme je rêve de partir
Mais cette lâcheté ne me le permet pas
Je peux écrire comme j’aime la solitude. Et aussi à quel point j’aime penser aux autres, quand je suis seule. Me rappeler.
Ces espoirs, faux, toujours, auxquels je crois quand même.
Donner sa confiance d’abord, la reprendre au cas où. Toujours, pour les chevaux. Jamais, avec les gens.
Me protéger trop, depuis si longtemps. Oter l’armure, prendre le soleil, et des coups. J’aime ces blessures, pas mon armure. Mais je ne peux la laisser tomber complètement.
Aimer. Parce que s’attacher, il faut. Sinon, rien n’a de sens.
Je peux écrire que j’interprète toujours les choses, que j’en profite sûrement plus qu’il n’est raisonnable de le faire. Pourquoi ? Pour ne pas se tromper ? Je me trompe. Beaucoup. J’avance seulement par mes erreurs, il me semble.
Mon chemin est long. Mais je l’aime.
Je vois toujours deux fois les choses. Une prudence excessive qui me condamne à ne pas réussir d’un coup quoi que ce soit. Parce que j’ai besoin d’évaluer, avant de vraiment y croire. Seulement, les évaluations sont parfois de vrais paliers, que j’aurai pu passer finalement. Mais je me bousille exprès.
Que j’ai peur, tout le temps.
Qu’il en existe qui me rassurent.
Comme mes vacances seraient vide, sans ces rencontres
Comme j’ai l’impression d’avoir triché pour ces rencontres.
Que je veux rester près d’eux, mais que je ne crois plus aux toujours. Malgré tout, je suis heureuse. Mon armure a changé, en fait. Elle n’est plus faite de résignation et de passivité, mais de naïveté feinte et de passion. C’est mieux. Beaucoup moins solide, mais ça aussi, c’est mieux.
Je peux écrire que je ne sais pas et ne saurait jamais ce qu’on fait là. Mais j’aime croire qu’on peut le décider. Sans certitudes, parce que certaines certitudes sont inutiles, juste en laissant tout cela évoluer.
Je peux écrire que je pleure, que je ne sais pas vraiment pourquoi. Que ces moments où tout part dans les mots sont trop vastes. Ils ne se fixent jamais sur quelque chose de précis, et c’est pour toutes les larmes d’avant, que je pleure. Et c’est pour tous les précédents bonheurs que je suis bien dans le même temps, que je sais que ça va, et que ça ira.
Je peux écrire tout ça, et bien d’autres choses.
Et si je le fais, c’est parce que je ne sais pas parler.