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 Il faut lire aussi

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Luciole
Ange des chemins à l'abricot
Luciole


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MessageSujet: Re: Il faut lire aussi   Il faut lire aussi - Page 2 EmptyVen 19 Jan - 2:09

La moustache du biographe
~ Kingsley Amis ~


Qui est Jimmie Fane ? Un écrivain talentueux dont l'oeuvre mérite d'être redécouverte ? Ou bien un faiseur littéraire que certains de ses amis n'hésitent pas à qualifier de "merde" ? C'est ce que va tenter de découvrir son biographe moustachu en fouinant dans le désordre de la vie passée de Jimmie et en prenant la femme de ce dernier pour maîtresse.
Satire du monde des privilèges, ce roman met en scène un univers absurde qui fait rêver les littéraires snobs et ambitieux de tous horizons. Cet ouvrage, inédit en français, est parfaitement représentatif de l'oeuvre de Kingsley Amis, écrivain considéré comme une véritable institution de la littérature anglaise du XXè siècle.


Bon bon bon... La question se pose... Pourquoi me suis-je décidée à prendre un livre au titre aussi ridicule ?! Ben parce qu'il était original ^_^

Puis la couverture est bien moche, et je me suis dit qu'avec ces sabotages évidents du côté commercial, l'écriture serait au moins pas commune, sûrement.
Bah... Raté ^^;

Je me suis un peu réveillée à la fin, quand tout retombe sur la figure du narrateur, parce qu'au moins c'était un peu marrant. Vu que pendant tout le livre on le voit/écoute émettre des jugements banals et superficiels sur l'univers tout aussi banal et superficiel qu'il essaie de mépriser.

Comme j'ai pas repéré de passage marquant, je vous mets le début du bouquin...

"Chérie, qui d'autre participera à nos agapes ?" demanda Jimmie Fane.
Sa voix avait peu changé, depuis le temps où il était encore un jeune homme, c'est-à-dire un demi-siècle auparavant. Son épaisse chevelure argentée était coiffée avec soin et il se tenait parfaitement droit dans son fauteuil de brocart.
" Pardon, chéri ? A nos quoi ?" demanda Joanna, sa femme, qui avait parfaitement bien entendu.
La voix déjà aïgue de Jimmy monta encore d'un octave.
"Nos agapes, chérie. Le mot qu'on emploie habituellement dans ce pays pour désigner un repas qu'on prend en compagnie de..."
Joanna lui répondit sur un ton qui dissimulait mal ses vagues efforts pour rester patiente.
"Chéri, on ne parle pas d'agapes, mais de déjeuner, tu sais, de la nourriture, du vin et tout ça... les agapes... c'est autre chose.
- Oh, mon Dieu ! J'espère en tout cas que vous n'avez pas organisé une réception pompeuse. Vous savez que j'ai horreur de ça.
- Oui, je sais, et je promets de ne jamais organiser quelque chose de pompeux si vous m'aidez en appelant les choses par leur nom exact.
- Leur nom exact ? Mais c'est ce que je fais. Comme les agapes, c'est ce qu'on fait... et le dîner, c'est ce qu'on fait pour ou...
- C'était. C'était comme ça avant. Peut-être...
- Avant ! avant ! avant ! Suis-je censé faire attention à ces modes qui modifient sans cesse le langage, ou, pis encore, les suivre ?"
Joanna Fane, mince au point d'être presque maigre, âgée d'une cinquantaine d'années, avait gardé de toute évidence les traces de sa beauté d'autrefois ; elle avait été célèbre pour le regard clair que lançaient ses yeux d'un bleu profond. Sans avoir rien perdu de sa grande clarté, ce regard trahissait maintenant un certain agacement.
- Je pensais que vous adoriez ces histoires de mots qui changent de sens, dit-elle. Il est certain que...
- Chérie, puis-je vous demander poliment de ne pas me faire de leçon sur le langage ? Je crois pouvoir affirmer que j'en connais un peu plus que vous sur cette question.
- Chéri, je suis mariée avec vous, et ce depuis des années et des années.
- Et alors ?
- Alors, il n'est pas nécessaire de multiplier les efforts pour m'impressionner avec votre génie ou quoi que ce soit d'autre.


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MessageSujet: Re: Il faut lire aussi   Il faut lire aussi - Page 2 EmptyVen 19 Jan - 2:41

L'inceste
~ Christine Angot ~


Il faut lire aussi - Page 2 2253151165ri5


Pas évident... J'ai lu ce livre en apnée, j'ai l'impression. Un peu le même genre d'élan que pour "Le nez en laisse", mais avec une dimension plus haute, là.

On suit les déboires... Le déboire sans S amoureux de Christine, avec une autre femme. Qui n'en finit pas de finir : Appels incessants (de sa part en particulier), retrouvailles, lettres, larmes tout le temps, crises...
Tout est écrit (comme) "en direct", et du coup, bien confus à suivre d'abord. On a droit aux actes romancés, et aux pensées à peine installées, qui filent à toute allure, trop vite pour espérer toutes les assimiler.

Ca pourrait rester difficile d'accès et trop redondant, mais on arrive à force de larmes à une vision plus générale de la vie de Christine, plutôt qu'elle ne reste coincée dans le récit de ses problèmes avec Marie-Christine et l'évocation de l'inceste.
Un tourbillon s'ajoute, immense, qui avale le premier, en donne quelques sources.
Folie, démence, désespoir, perdition.

Ce n'est pas gai du tout, mais si on parvient à s'aggriper aux mots, c'est courageusement beau. Du moins j'ai trouvé.

Lui téléphoner à son travail, c'est ma spécialité. Au début ça l'amusait. Tous les "petits coups de fil". La secrétaire connaissait ma voix. Bien sûr. Très vite. Les secrétaires me reconnaissent. Elles savent très vite que c'est Christine. Je harcèle, je m'acharne. Je le montre, je n'ai pas honte. L'arme se retourne contre moi tôt ou tard. Je l'emploie. Mon ancien éditeur disait "c'est une serial killer". J'ai envie de l'appeler parfois lui aussi. Mon père a un Alzheimer c'est classique j'en appelle d'autres. Je téléphone. Elle, je ne peux pas compter le nombre de fois. Je rappelle. Je raccroche. Je rappelle pour dire "et puis surtout, ne me rappelle pas". "Je ne veux plus t'entendre." On ne me rappelle pas. Je rappelle. Je dis "tu aurais pu me rappeller. Tu ne m'aurais pas appelée, hein! tu n'as pas ce courage ! D'aller pour une fois, contre ce que je t'avais demandé. Alors que tu sais très bien... que ce n'est pas ce que je voulais. Tu sais bien que ce n'est pas la réalité, ce que je dis. Ce que je veux. Mais le contraire. Au bout de trois mois, tu n'as pas encore compris ça. Tu le sais. Si tu ne le sais pas, alors là". Le comportement d'un bébé. Je m'en rends bien compte. Avant non, c'était normal d'appeller la personne sur son lieu de travail, en une heure dix fois. Elle prétend qu'elle m'aime. Pour une ampoule pétée, une cartouche d'encre usée, un fax qui ne passe pas, pour lire ce que je viens d'écrire, par téléphone, pour une angoisse en train d'arriver. Etc. Le dîner, est-ce que je suis aimée, et j'ai oublié de te dire, je me suis dit "je l'appelle, sinon ce soir j'aurai encore oublié". Au début ça passe bien, ça plaît, c'est spontané, ça change. Tueur en série, ça fait partie de mon charme. Je lui dis qu'elle est lâche, elle me répond que je suis folle. Le déséquilibre ne me fait pas peur, il y en a d'autres qui ne peuvent pas. Dont elle. Des gens comme elle. Qui ont des limites. Je n'en ai pas. Elle, elle en a. Moi je n'en ai pas. Elle ne supporte pas.
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MessageSujet: Re: Il faut lire aussi   Il faut lire aussi - Page 2 EmptyVen 2 Fév - 19:36

La mille et unième rue
~ Henri Anger ~


>_< Pas moyen de trouver la moindre info sur ce livre, et malheureusement je l'ai déjà rendu sans en prendre ni extrait ni présentation... Ca va être court ^^

Bon, déjà, pour l'auteur, c'est celui qui a écrit aussi : Chatte allaitant un ourson, que j'ai déjà présenté il y a un moment. Que j'avais bien bien aimé.

Celui-ci est moins attachant, vu que le personnage principal est à l'extrème opposé du ptit enfant de l'autre fois. C'est un vieillard dont on a renoncé à compter les années.
Il est "gérant" d'un immeuble menacé de destruction. Du moins officiellement gérant. Vu qu'il ne peut lui même plus accéder aux derniers étages squattés par une société de paumés soupçonnés de commerce peu respectable...
La rue est tellement abandonnée que les autorités ont décidé d'enlever la plaque... Les habitants qui y vivent encore la renomme alors : la 1000et unième rue.
Pas loin de là une jeune femme d'un tempérament sauvage se fait agresser par une bande de voyous. L'infirmière qui s'en occupe a bien du mal à l'amadouer. Le vieillard en tombe amoureux...


Ca part un peu dans tous les sens, mais c'est tellement intirguant qu'on ne s'en fache même pas. Comme une chanson de rock où on ne comprends rien des paroles mais à laquelle on adhère quand même (qui a dit Eiffel ? ^^ Entre autres) Du coup, sans trop essayer de me tenir au courant, je regardais de partout, ce petit monde plein de délire et de folie gracieuse.
J'aime beaucoup ^_^
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MessageSujet: Re: Il faut lire aussi   Il faut lire aussi - Page 2 EmptyVen 2 Fév - 19:53

Il faut lire aussi - Page 2 207070722908aa240sclzzzuu5


Anthologie de nouvelles japonaises contemporaines
~ [Collectif] ~


Imposant bouquin avec une trentaine de nouvelles si je me rapelle, à peu près. (Je l'ai rendu aussi)

Il n'y a pas eu de flash spécial sur l'une ou l'autre, elles sont toutes assez agréables à lire, j'en ai trouvé une trop longue ou plutôt pas assez intéressante, une autre mal agencée... Mais sinon, le style d'écriture se démarque assez des romans "modernes" que je lis pour être sympa a découvrir . Ah ! Si ! Une que j'ai bien aimé, quand même, qui parlait de soldats déchus,... c'était cool ça.

Mhh, sinon, j'ai pris le volume 2 hier, il est encore un peu plus gros ^^

L'avant-propos est écrite par Yasushi Inoué, dont j'ai lu deux livres y a un moment, que j'avais bien aimé. En fait il était président d'un comité franco-japonais, à ce que j'ai compris.
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MessageSujet: Re: Il faut lire aussi   Il faut lire aussi - Page 2 EmptySam 17 Fév - 12:34

Le cul de Judas
~ Antonio Lobo Antunes ~


(Une autre bonne raison de pas avoir mis de censure sur "cul")

Il faut lire aussi - Page 2 Judasgt5


4ème de couv :

A Lisbonne, une nuit, dans un bar, un homme parle à une femme. Ils boivent et l'homme raconte un cauchemar horrible et destructeur : son séjour comme médecin en Angola, au fond de ce "cul de Judas", trou pourri, cerné par une guerre sale et oubliée du monde. Un humour terrible soustend cet immense monologue qui parle aussi d'un autre front : les relations de cet homme avec les femmes.
Peu à peu, le style et la mémoire se déploient en une émotion amère et brutale où se mêlent souvenirs d'enfance, d'adolescence et de guerre, passé et présent entrevêtrés dans l'alcool et la drague.
Extraordinaire par l'originalité de sa forme, la force et la poésie de sa langue, l'acuité de son intelligence, Le cul de judas est un grand roman.

Je ne sais plus où j'ai lu que la lecture était difficile à entamer... A oui, voilà, c'est dans la note du traducteur, en début de livre.
Bah, ce n'est pas pire qu'Angot ou Acker, en tout cas.

Le rythme est très soutenu, du fait du monologue, on a aucune pause pour décrire quoi que ce soit, il n'y a pas non plus d'omniscience, donc on entends... lit Seulement ce qu'il se dit.

Je me demande, en live, combien de temps pourrait durer ce monologue. ... (trop ?)

Enfin bref. C'est mastoc, mais bien. C'est également vrai que tout est mélangé, et pas qu'un peu. Dans la même phrase (en même temps, les phrases semblent durer des pages et des pages) on passe de la guerre à la famille, en passant par une ancienne petite amie...

Extrait :
Non, non, je n'ai mal nulle part, peut-être un peu à la tête, ce n'est rien, une impression, un vertige. Cette rumeur monotone de la conversation, ces odeurs mélangées, les traits qui se décomposent et se déplacent par le seul acte de parler, tout cela m'étourdit : je ne connais personne, je n'ai pas l'habitude de ces temples exotiques où l'on ne sacrifie plus des viscères d'animaux, mais son propre foie, modernes catacombes auxquelles les lumières rares des lampes votives et le murmure d'oraison des conversations confèrent une tonalité de religion sacrilège dont le barman est le veau d'or, immobile derrière le comptoir-maître-autel, entouré des diacres-habitués qui lèvent en l'honneur des black-velvets-rituels. Les croix de thymols remplacent les crucifix ; nous jeûnons à Pâques afin de faire baisser le taux de graisse dans le sang, nous communions le dimanche avec des vitamines purificatrices, nous confessons à la psychothérapie de groupe les manquements à notre chasteté, et nous recevons, en pénitence, l'ardoise mensuelle à payer. Vous voyez : rien n'a changé, seulemement nous nous croyons athées parce qu'au lieu de nous frapper la poitrine c'est le médecin, qui frappe pour nous avec le diaphragme de son stétoscope. Je me sens ici, vous comprenez, tel que mon père, petit, se sentait à l'église, pendant les messes pour les morts de la famille, auwquelles il arrivait invariablement en retard et restait planté à côté d'un bénitier, les mains derrière le dos, Robespierre en duffle-coat défiant les troncs des aumônes et les tristes yeux d'argile des saints. J'appartiens sans doute à un autre lieu, je ne sais pas bien lequel, mais je suppose qu'il est si loin dans le temps et dans l'espace que jamais je ne le retrouverai.
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MessageSujet: Re: Il faut lire aussi   Il faut lire aussi - Page 2 EmptySam 17 Fév - 12:51

La femme assise
~ Apollinaire ~


La femme assise est un merveilleux bric-à-brac. Apollinaire y a entassé amis, objets, lectures, pieds de nez, érotisme, tendresses, éclats d'obus et plein de jolies filles qui n'ont jamais réussi à être fidèles. Mais c'est la guerre et Paris, avec un joli mouvement de menton, s'offre à distraire les permissionaires, les blessés, les neutres et les planqués. Schéhérazade est grand-mère et ses petites-filles racontent des histoires à ne pas se coucher, sauf avec elles. Tout le monde à quelque chose à dire, mais la voix que nous entendons est bien celle du poète, douce et multicolore : la chanson du trop aimé qui tire de son crâne fendu mille magies. Au loin résonne le canon, tandis que les jeunes bohèmes rêvent à Brigham Young, le grand prêtre des Mormons. Ah ! avoir vingt-quatre femmes !

Mhh... Je n'ai pas bien accroché sur ce livre. Trop le bazar, et quand j'arrivais à suivre une histoire, c'était justement celle des mormons, ou plutôt celle d'une fille partie les rejoindre, et il n'y a pas assez de choses à en lire pour que ça devienne intéressant.

Le merveilleux bric-à-brac manque de choses brillantes.

"C'est effrayant, dit Elvire, après un instant de silence et, tandis que le vieux Mahner reprenait ses esprits. C'est effrayant. Et moi qui croyait que c'était si amusant d'être mormone.
- La polygamie n'est pas une sinécure, à ce que j'entends, fit remarquer l'Ovide postiche, dont la bravoure était attestée par une palme, deux étoiles d'argent et une d'or. Je m'en étais toujours douté. Et le danger d'être un fanatique est aussi grand que celui que l'on affronte en allant à l'assaut d'une tranchée pourvue de mitrailleuses.
- Ces scènes de fanatisme extrêmement fréquentes en Amérique quelque trente ans auparavant, dit le vieux Mahner, étaient devenues rares à l'époque dont je vous parle.
Je reprends mon récit !
Un soir, à l'heure du souper, le riche Elder Lubel Perciman revint chez lui avec une épouse nouvelle, à laquelle le Prophète venait de le sceller, c'était cette française nommée Paméla Monsenergues, qui porterait désormais le nom de Paméla Perciman.
Elle avait longtemps résisté aux avances que lui avaient faites de jeunes Mormons, mariés ou encore célibataires, et si elle s'était décidée en faveur de Lubel Perciman, c'est que ses épouses étaient jeunes, agréables à voir, qu'elles étaient venues la visiter dans la demeure de Brigham Young où la Française avait reçu l'hospitalité."


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MessageSujet: Re: Il faut lire aussi   Il faut lire aussi - Page 2 EmptySam 17 Fév - 13:08

Sa majesté la Mort
~ Myriam Anissimov ~


" La première fois que j'ai entendu parler d'un lieu nommé Auschwitz, d'un camp appelé Skarzysko-Kamienna, d'autres camps portant le nom de Treblinka, Czestochowa, Bergen-Belsen, d'un shtetl Szydlowiec où mon père était né, je devais avoir trois ans et demi. Il me semblait comprendre que, dans ces endroits-là, désignés également comme " K.Z. ", " camp de travail ", " camp de concentration ", " camp d'extermination ", des gens appelés " Allemands ", ou encore " bandits nazis " par mon oncle Israël, emmenaient les Juifs pour les tuer, loin des regards des autres hommes. "

Myriam Anissimov veut précisément reporter sous les regards des hommes ces années-là. Qu'est devenu l'oncle Israël, qui écrivait en yiddish des lettres si déchirantes au père de Myriam ? Et comment a disparu l'autre oncle, Samuel, frère de sa mère ? Maintenant que les années ont passé, l'enfance resurgit. Le " home pour internés " de Suisse, l'atelier de confection de Lyon, le village des Pyrénées et aussi New York : la mémoire est partout, la menace de l'oubli est partout. La littérature a cette force de résistance au temps. Grâce à la précision de l'enquête, grâce à l'exigence du coeur, grâce au style. A travers les images bouleversantes ou drôles, à travers la vie qui continue malgré les appels de Sa Majesté la Mort.


Récit autobiographique de l'auteur, qui est née en camp de concentration... Je venais juste de poser "Le cul de Judas". On passe d'une guerre épouvantable à une autre, c'est joyeux.
Mais sinon, c'est bien écrit, intéressant, émouvant... Bon livre, donc.

On oscille sur le chemin du récit en passant du côté de l'enfance de la petite, avec des bonds dans le futur où on remonte avec elle le fil de son histoire, poursuivons aussi la vérité en voyageant dans les lieux où ses parents ont été déportés, recherchons son oncle ou du moins des informations sur lui... ce qui finalement sera vain...

C'est vraiment bien. A lire.

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Alors qu'elle remplissait un nombre incalculable de cartons en vue de son prochain déménagement, accablée devant un amoncellement de larges enveloppes en kraft remplies de papiers de famille, ma mère, reculant devant l'épreuve d'avoir à trier leur contenu, se souvint de ma curiosité depuis si longtemps insatisfaite. Elle décida alors que je serai la dépositaire de sa mémoire, de celle de tous les siens ; les vivants et les morts. Elle m'enverrait bientôt plusieurs paquets, me dit-elle, et je pourrais, après avoir lu et compulsé lettres, documents d'état civil, photos, lui poser les questions auxquelles elle était encore capable de répondre, afin de comprendre le miracle de notre survie, puisque nous étions des survivants.
Nos noms avaient été engloutis dans l'opacité impénétrable de l'extermination, et l'origine de ma famille était à présent illisible. Il n'en restait que des traces que je pouvais observer sur nos visages. Ces traits, ces yeux, ces mimiques, cette manière d'accentuer les mots, d'accompagner la parole d'un geste de la main nous appartenaient-ils en propre, constituaient-ils un système cohérent de signes dans la galaxie éteinte dont nous étions issus ? En proie à une exaltation fiévreuse, j'espérais découvrir une généalogie à travers la persistance de certaines particularités que je m'appliquais à discerner et reconnaître dans nos lettres, nos photos, en me remémorant les récits de ma mère, ainsi que ceux, plus lointains et lacunaires, de mon père, qui étaient entrés dans ma mémoire. Je savais que j'étais la dernière à vouloir lire des lettres qui avaient moisi au fond d'une armoire pendant plus de cinquante ans. Etait-ce bien la juste manière d'extorquer une réponse à cette réalité qui s'était dissoute dans la boue, le sang et les cendres, ou bien s'agissait-il tout au plus d'un monde vertigineux forgé par mon imagination, mais dont mes yeux émerveillés distinguaient l'éclat mourant sur les amoncellements de papiers que je tentais d'arracher au silence et à l'oubli ?
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MessageSujet: Re: Il faut lire aussi   Il faut lire aussi - Page 2 EmptySam 17 Fév - 13:29

Drap-Noir
~ Michel Anor ~



Il faut lire aussi - Page 2 9782715220270zj5


Pour une fois, le Matricule des Anges a bien aimé un livre que j'ai bien aimé ^_^ Tout arrive. Donc je vous mets leur article, chouette :
"Drap-Noir grandit dans "la Mistoufle", ville de banlieue imaginaire, élevé par sa grand-mère, Ma Bertha, et son oncle Pilate. Ses parents sont morts.Affublé d'une vieille cape noire dénichée dans "la salle B (premier étage) de la Maison de la Jeunesse, des Sports et de la Révolution", qui ne le quittera plus (seul élément le rattachant définitivement à l'enfance), il devient adolescent et rencontre Minet-Bleu dans la "Mistoufle-du-Bas". La fin de son parcours sera tragique.Michel Anor donne à lire un premier roman très abouti. La langue de l'écrivain est juste et drôle. Ainsi lorsqu'il évoque cette première naissance de Drap-Noir qui "lui fut donnée sans son consentement, dans le raclement catarrheux des excavatrices, dans le lent mâchonnement des bétonneuses et les rafales des marteaux piqueurs. Il sortit du ventre de la femme aux dents de lapin et son cri fut étouffé par le bruyant jaillissement des cent dix tours du nouveau quartier, par le rire et la musique des Africains qui travaillaient dans la boue et le goudron des chemins à inventer."
L'auteur véhicule le rêve de l'enfance, sa fantaisie, tout en décrivant une réalité sans issue. Les mots sont à l'image du parcours du jeune garçon, qui se trouve très tôt précipité dans la violence. Ils livrent le drame et les douleurs avec naïveté.Michel Anor décide d'offrir l'imaginaire à la réalité, pour pallier ses manques. Minet-Bleu relate à Ma Bertha la "guérilla des mères", prise d'armes effective des génitrices, contre un monde devenu trop léger pour leurs enfants, "aussi léger que le blanc de la poudre qu'ils protégeaient des courants d'air avec leurs mains".Si Drap-Noir est au centre du roman, le texte révèle également des personnages secondaires très attachants : Ma Bertha, lasse de vieillir, qui souvent "se perdait dans les coussins du convertible pour une interminable soirée de télévision et de cacahuètes.", l'oncle Pilate, militant communiste désespéré passionné de théâtre, ou monsieur Pharamond, aventurier mythomane.Ce premier roman est une réussite. L'imaginaire parvient à rendre parfaitement la douleur des banlieues. Drap-Noir est avant tout le texte d'une enfance impossible."

C'est le même genre d'écriture que Anger... (prénom, prénom... Michel aussi ? Non... *va voir*) Henri Anger, donc ^^ C'est à dire pleine de métaphores, avec aux coins de pages des phrases éternelles, posées là comme si elles pouvaient passer pour des phrases banales... Mais non ^^

Même que j'ai vu une de mes phrases à moi, prononcée par un de ses personnages (par contre, je ne me rapelle plus laquelle, et pas moyen de retrouver, là. Mais ça faisait bizarre. "Hé, mais c'est moi qui dit ça !")

Bref, very cool.
Sinon, je l'ai pris outre pour le résumé, pour "Mistoufle"

Parce que Mistoufle, c'était un de mes chats. Un vadrouilleur, je savais pas que ce nom là était susceptible de se retrouver dans un bouquin ^^

Début du livre :
- Maman et papa ont été mangés par les poissons.
C'était la réponse de Ma Bertha. Avant de la prononcer, la ménagère s'essuyait les mains dans un coin du tablier à carreaux. Elle prenait aussi le visage désolé de la marchande qui n'a rien de mieux à proposer à son client favori.
- Maman et papa ont été mangés par les poissons.
La phrase était pathétique. Elle méritait le respect. Drap-Noir baissait les yeux. Sonnerie aux morts.
Drap-Noir baissait posait la question à Ma Bertha une fois tous les sept jours, le dimanche de préférence. Il avait commencé son enquête à quatre ans. Il estima à douze ans que le moment était venu de classer l'affaire. Ma Bertha s'en trouva soulagée. Elle n'aimait pas les formules lapidaires. Pour fêter l'événement avec ce qu'il fallait de tralala, elle sortit du buffet deux petits verres à liqueur et sa bouteille de punch orange. Elle trinqua avec son petit-fils à la santé des poissons.
- Aux poissons, petit ! A tous les poissons !
Elle laissa le verre à la hauteur de ses bigoudis fluorescents pendant quelques secondes.
- Et à maman et papa aussi, bien sûr ! Ne fais donc pas cette tête là !
Le punch était puissant. Le petit-fils s'étrangla poliment.

Drap-Noir ne garda jamais rancune aux poissons. Il trouva même vers l'âge de sept ans qu'ils n'avaient pas eu tout à fait tort de manger les gens de la photographie du salon. La dame était radieuse. Elle souriait mais les dents de son sourire avançaient sur la lèvre inférieure. Elle portait la robe immaculée, vaporeuse et cucul d'une mariée qui prend la chose au sérieux. Le monsieur portait tout étriqué un costume de communiant bleu pétrole. Il grimaçait d'une joie d'enfant victorieux. On avait accroché un oeillet blanc à sa boutonnière. Drap-Noir leur en voulut longtemps d'être aussi peu admirables. Il ne sut que très tard que l'on pouvait rire sans permission de ce qui faisait pitié.
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MessageSujet: Re: Il faut lire aussi   Il faut lire aussi - Page 2 EmptySam 17 Fév - 20:13

Debout les morts
~ Fred Vargas ~


Powaa !!! C'est trop bien !!

Première chose : purée de bois, j'espère bien que tous ses personnages existent quelque part sur Terre !! Ouais, je sais, y a peu de chances, mais il faut quand même qu'il y en ai. Ils sont trop parfaits, tous.

Trio de choc : Marc (Saint Marc), Mathias (Saint Matthieu) et Lucien (St Luc)
Ces trois là, chacun passioné par une époque particulière de l'humanité et pas franchement de même caractère se retrouvent poussés par la force des choses et la necessité à habiter ensemble une vieille maison pourrie, où ils sont bientôt rejoints par un ex-inspecteur qui ne reste pas inactif.

Tout ce joli monde est bientôt mis à contribution par les voisines, d'un côté pour creuser sous un arbre puis le replanter au même endroit, de l'autre comme serveur...
Une disparition incongrue vient perturber les différents individus qui commencent à trouver leurs marques.

Il faut lire aussi - Page 2 Vargasnh2


"
- Que se passe-t-il ?répéta Mathias.
- Rien. Lucien a vu la voisine du front Ouest se diriger par ici. Lucien a décidé de ne pas répondre au coup de sonnette.
- La sonnette n'est pas réparée, dit Mathias.
- Dommage que ce ne soit pas la voisine du front Est, dit Lucien. Elle est jolie, la voisine de l'Est. Je sens qu'on pourrait pactiser avec le front Est.
- Qu'est-ce que tu en sais ?
- J'ai mené quelques opérations de reconnaissance tactique. L'Est est plus intéressant et plus abordable.
- Et bien c'est celle de l'Ouest, dit Marc avec fermeté. Et je ne vois pas pourquoi on n'ouvrirait pas. Moi je l'aime bien, on a échangé trois mots un matin. De toute façon, il est dans notre intérêt d'être appréciés de l'entourage. Simple question de stratégie.
- Evidemment, dit Lucien, si tu vois ça sous l'angle diplomatique.
- Convivial, disons. Humain, si tu préfères.
- Elle frappe à la porte, dit Mathias. Je descend ouvrir.
- Mathias ! dit Marc en le retenant par le bras.
- Quoi ? Tu viens de dire que tu étais d'accord.
Marc le regarda, avec un petit geste de la main.
- Ah oui, mouise, dit Mathias. Des habits, il faut des habits.
- C'est cela, Mathias. Il faut des habits.
Il attrapa un pull et un pantalon pendant que Marc et Lucien descendaient.
- Je lui ai pourtant expliqué que les sandales étaient insuffisantes, commenta Lucien.
- Toi, dit Marc à Lucien, tu la boucles.
- Tu sais pourtant que ce n'est pas facile, de la boucler.
- C'est vrai, admit Marc. Mais laisse-moi faire. C'est moi qui connais la voisine, c'est moi qui ouvre.
- D'où la connais-tu ?
- Je l'ai dit, on a parlé. D'un truc. D'un arbre.
- Quel arbre ?
- Un jeune hêtre."
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MessageSujet: Re: Il faut lire aussi   Il faut lire aussi - Page 2 EmptyDim 18 Fév - 20:41

Ceux qui vont mourir te saluent
~ Fred Vargas ~


Les deux jeunes gens tuaient le temps dans la gare centrale de Rome.
- A quelle heure arrive son train ? demanda Néron.
- Dans une heure vingt, dit Tibère.
- Tu comptes rester comme ça longtemps ? Tu comptes rester à attendre cette femme sans bouger ?
- Oui.
Néron soupira. La gare était vide, il était huit heures du matin, et il attendait ce foutu Palatino en provenance de Paris. Il regarda Tibère qui s'était allongé sur un banc, les yeux fermés. Il pouvait très bien s'en aller doucement et retourner dormir.
- Reste là, Néron, dit Tibère sans ouvrir les yeux.
- Tu n'as pas besoin de moi.
- Je veux que tu la voies.
- Bon.
Néron se rassit lourdement.
- Quel âge a-t-elle ?
Tibère compta dans sa tête. Il ne savait pas au juste quel âge Laura pouvait bien avoir. Il avait treize ans et Claude douze quand ils s'étaient connus à l'école, et à cette époque, ça faisait déjà pas mal de temps que le père de Claude s'était remarié avec Laura. Ce qui fait qu'elle devait avoir presque vingt ans de plus qu'eux. Il avait cru longtemps qu'elle était la mère de Claude.
- Quarante-trois ans, dit-il.
- Bon.
Néron laissa passer un moment. Il avait trouvé une lime dans sa poche, et il s'occupait à arrondir ses ongles.
- J'ai déjà rencontré le père de Claude, dit-il. Il n'a rien de spécial. Explique-moi pourquoi cette Laura a épousé un type qui n'a rien de spécial.
Tibère haussa les épaules.
- Ca ne s'explique pas. Je suppose qu'elle aime Henri tout de même et qu'on ne sait pas pourquoi.
C'est vrai que Tibère s'était souvent posé cette question. Qu'est-ce que foutait Laura, singulière et magnifique, dans les bras de ce type si sérieux et si compassé ? Ca ne s'expliquait pas. On n'avait même pas l'impression qu'Henri Valhubert se rendait compte à quel point sa femme était singulière et magnifique. Tibère serait mort d'ennui sur l'instant s'il avait dû vivre avec Henri, mais Laura n'avait pas l'air d'en mourir.


Il faut lire aussi - Page 2 Vargasmj8

Moins accroché sur celui-là.
Peut-être à cause de l'Italie, de Vargas qui met une moitié de bouquin pour se décider à nous faire apprécier ses zouaves, (et encore...) puis ce Valence, là... Il est trop zarb. Je veux bien que quand les gars solides flanche ce soit remuant, mais là c'était trop.

Reste que c'est toujours sympa à lire, je l'ai fini d'une traite, et j'en veux d'autres !

A priori, tous les dessins de Michel-Ange ont été répertoriés. Et lorsque l'un d'eux fait une apparition discrète sur le marché, il y a tout lieu de supposer qu'il a été volé. Le plus incroyable, c'est que celui qui est proposé à Henri Valhubert, célèbre expert parisien, provient probablement de la bibliothèque vaticane !
Qui se risquerait à subtiliser les trésors des archives papales ? L'affaire se complique lorsque Valhubert est assassiné, un soir de fête, devant le palais Farnèse.
Instantanément, les soupçons se portent sur le fils de la victime. Ce dernier fait partie d'un curieux triumvirat d'étudiants, aux surnoms d'empereurs : Claude, Néron et Tibère. En résidence à Rome depuis plusieurs années, tous trois entretiennent des liens singuliers avec la veuve de Valhubert. Une femme au charme envoûtant et dont le passé comporte quelques zones d'obscurité...
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MessageSujet: Re: Il faut lire aussi   Il faut lire aussi - Page 2 EmptyVen 16 Mar - 12:11

Gugusse

~ Daniel Apruz ~


Je ne trouve pas d'image... C'est mauvais signe ^^' De toute façon ce fut vite lu, vite zappé, ce livre.
Le personnage principal, Gugusse donc, récement employé pour changer les ampoules grillées des lampadaires de sa ville, est le seul personnage qu'on ai l'honneur de suivre.
Et donc d'entendre râler, commenter son petit monde avec son encore plus restreint esprit, trouver des idées pour les abandonner aussitôt...

Puis word marque encore les absences de négations comme une faute et je suis d'accord avec lui même si je ne les met pas tout le temps. Le bouquin en est vide. Aucun "ne", "n'" ... C'est frustrant. (j'espere que ça ne va pas devenir plus général)

Bref. Petit livre à ne pas forcément lire, mais c'est vous qui voyez.

Gugusse s'appelait vraiment Gugusse. C'était écrit en toutes lettres sur ses papiers.
Gugusse habitait à Péroches, vers l'ancienne rivière. Personne savait ce qu'elle était devenue cette rivière. On disait le quartier de la rivière par habitude.
Gugusse connaissait personne à Péroches. Il avait pas d'amis à cause de son nom. Pour connaître des gens, il faut au moins dire son nom. Gugusse évitait. Son nom faisait pas très sérieux. C'était pour ça.
Il aurait bien aimé s'appeler autrement. Duval, Dupont, Durand... Par exemple, Gugusse ses erait contenté d'un nom ordinaire vu qu'il avait pas du tout envie de devenir célèbre.
N'importe comment il se disait qu'il avait une sacrée chance de pas avoir d'amis. Et d'une parce qu'il avait pas de vœux à envoyer pour le nouvel an. Et de deux parce qu'il risquait pas de se brouiller ou d'être triste si un ami le trahissait ou venait à casser sa pipe. Je suis tranquille, se disait Gugusse.
Seulement, il aurait bien aimé changer de nom. Rien que pour voir. Une fois en passant. Par simple curiosité. Il y pensait de temps en temps. En général il avait d'autres soucis.
Justement Gugusse avait perdu son travail. Et quand on s'appelle Gugusse c'est pas facile de retrouver une place, même sans être trop regardant. Les patrons préfèrent les noms sérieux.
Maintenant qu'il travaillait plus Gugusse, ses journées n'avaient pas de fin. Il essayait de traîner pour gagner du temps, mais au bout du compte, bien avant midi, il avait plus rien à faie et il tournait en rond. Ces jours vides le déconcertaient. Il se perdait dans les heures comme dans un grand bois.
Gugusse se promentait dans Péroches. Il aviat pas l'habitude de marcher en toute liberté sur les trottoirs comme un gamin qui fait l'école buissonière. Il regardait l'heure sans arrêt aux horloges publiques. Ou il la demandait aux passants. Et comme le temps avaçait au talenti, Gugusse râlait tout seul. Allez vous faire foutre, qu'il disait pour se soulager. Parfois ça marchait.
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MessageSujet: Re: Il faut lire aussi   Il faut lire aussi - Page 2 EmptyVen 16 Mar - 12:37

Il faut lire aussi - Page 2 Lemiroirdescourtisanesel0


Le miroir des courtisanes
~ Ariyoshi Sawako ~


"Le meuble-braséro en épais bois de mûrier, qui restait allumé hiver comme été, avait acquis à la longue une patine profonde, et les bords noirs reluisaient, car la patronne avait la manie de les essuyer sans cesse dès qu'un peu de cendres s'y déposait. EN ce moment même, tout en écoutant le pesant discours de son époux, elle frottait le braséro en silence avec un chiffon, réprimant sans cesse les paroles qui lui montaient aux lèvres. Sa main à l'éclat cireux, au poignet et aux doigts fins, avait durant les quatre années passées, châtié, élevé, modelé Ochobo. Combien de fois cette main l'avait-elle frappée ? Combien de fois ces jolis doigts l'avaient-ils pincée ? Tomoko observait, comme une vision qui s'éloigne, cette main cireuse serrant le chiffon grisâtre et qui polissait sans relâche le rebord du braséro.
- ... Voilà. Il nous est difficile de te laisser partir après t'avoir élecée pendant tant d'années, et la patronne le regrette aussi, mais ce n'est pas la maison Kanô qui décide en l'occurrence. Il faut que tu comprennes que la maison Kanô doit également observer certaines règles fixées à Nichômachi depuis fort longtemps.
- Oui...
- Normalement, toi et ta mère devriez être libérées de votre dette, mais comme tu le sais elle s'est reposées pour case de maladie, et doit donc travailler ici encore une année. Ton devoir sera à l'avenir de prendre soin de ta mère, qui n'a d'autre famille que toi, il vaut donc mieux que tu entres dans une véritable maison de geishas plutôt que de rester membre de notre établissement.
- Oui.
- Tu as de la chance d'avoir pu rester apprentie aussi longtemps parce que tu fais plus jeune que ton âge. Si tu deviens rapidement une geisha reconnue après avoir changé d'établissement, tes aînées s'en réjouiront. C'est un bon début pour toi, tu ne trouves pas ?
- Si.
Tomoko répondait en secouant avec force son gros chignon en forme de pêche, mais elle n'était pas particulièrement attentive aux paroles du maître de maison.
Le quartier de Nichômachi avait perdu peu à peu ses anciennes traditions, les maisons de thé disparaissaient, les maisons de rendez-vous aussi, l'institution des courtisanes de haut rang comme de leurs petites servantes disparaissait, et bientôt Nichômachi ne serait plus qu'un immense quartier de bordels. Dans ces conditions, il était difficile de conserver l'institution des geishas attachées à un établissement qui pratiquait par ailleurs la prostitution. Tomoko n'avait pas attendu les explications de son patron pour apprendre ce fait, elle savait tout cela depuis son enfance, il n'y avait donc rien dans ce discours de nouveau ou de surprenant pour elle. Le jour était proche où la maison Kanô allait elle aussi abolir ce système mixte d'un établissement de geishas doublé d'un cuisine!, et chacun à la maison Kanô en avait conscience.
"


Tomoko, sept ans, vit seule avec sa grand-mère dans sagrande maison de la province Japonaise. Sa mère, Ikuyo, s'est remariée et est partie vivre chez ses nouveaux beaux-parents avec son époux et sa deuxième fille Yasuko. Il faut dire qu'Ikuyo est plutôt mal vue dans le village et par sa mère qui la considère comme une fille indigne et qui n'a de cesse de le répéter devant Tomoko. Malgré tout, la petite fille voue une véritable adoration à sa mère.

Mais voilà qu'Ikuyo disparaît du village : elle est partie à Tokyo avec sa petite famille. Ce n'est qu'à la mort de sa grand-mère devenue folle, 2 années plus tard, que Tomoko ira la rejoindre. Jusque là, sa mère l'avait laissée sans une nouvelle. Cependant, problèmes financiers aidant, la petite fille est bien vite vendue à une maison de Geishas. Studieuse, elle réussit ses études et devient une jeune femme très en vue dans le quartier des plaisirs. A sa grande surprise, Ikuyo l'y rejoint...


Résumé trouvé sur le web

Pas gai, mais très bien, ce livre. Vraiment pas gai, en fait. Tomoko (Ochobo, c'est son nom de geisha dans la maison Konô) est vrai courageuse, elle reprends plusieurs fois tout à zéro, malgré tout le sort s'obstine à redémollir, semble-t'il.

C'est donc carrément plus sombre que Geisha, d'un style moins léger dans l'écriture aussi, mais tout autant passionant à suivre.
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MessageSujet: Re: Il faut lire aussi   Il faut lire aussi - Page 2 EmptyMer 11 Avr - 14:42

Orgueil et préjugés
~ Jane Austen ~


"A cinq heures, les dames de la maison se retirèrent, afin d'aller faire toilette, et à six heures et demie on vint annoncer à Elizabeth que le dîner était servi. Il lui fut toutefois impossible de répondre favorablement aux questions courtoises qui l'assaillirent alors de toutes parts et qui lui permirent de constater, non sans plaisir, que Mr Bingley était de loin le plus empressé. Jane n'allait pas mieux, au contraire. A ces mots, les deux sœurs s'écrièrent à trois ou quatre reprises, qu'elles étaient profondément navrées, qu'il était tout à fait odieux d'avoir un mauvais rhume et qu'elles-mêmes avaient une sainte horreur de la maladie; après quoi elles n'y pensèrent plus, et leur visiteuse put se repaître de toute son ancienne antipathie, en voyant à quel point Jane leur était indifférente dès qu'elles ne l'avaient plus sous les yeux.
Leur frère fut, à vrai dire, la seule personne de la maison dont elle eut à se louer. Son inquiétude pour Jane était évidente, et sa sollicitude envers elle-même fort agréable; et elles parvinrent presque à lui faire oublier que tous les autres la considéraient, à ce qu'elle pensait, comme une intruse. Il fut à peu près le seul à lui prêter attention. Miss Bigley était accaparée par ses devoirs envers Mr Darcy, et sa sœur ne l'était guère moins. Quand à Mr Hurst, son voisin de table, c'était un homme indolent qui ne vivait que pour manger, boire et jouer aux cartes et qui, lorsqu'il eut compris qu'elle préférait un simple rôti à un ragoût, ne trouva plus rien à lui dire.
Dès la fin du repas, Elizabeth remonta au chevet de sa sœur, et à peine eut-elle quitté la pièce que Miss Bingley se mit en devoir de la villipender. La visiteuse possédait, assura-t-elle, des manières exécrables qui reflétaient un fâcheux mélange d'orgueil et d'impertinence; elle n'avait pas plus de conversation que de goût, d'élégance ou de beauté. Mrs Hurst partageait cet avis, et elle renchérit :
" Bref, je ne lui connais aucune qualité, si ce n'est d'être une excellente marcheuse. Je ne suis pas près d'oublier son arrivée de ce matin ! Sans mentir, elle avait presque l'air d'une démente.
- Tu as parfaitement raison, Louisa. J'ai eu le plus grand mal à garder mon sérieux. D'ailleurs, sa visite ne rimait à rien ! Pourquoi faut-il qu'elle galope par monts et par vaux parce que sa sœur est enrhummée ? Et qu'elle se présente chez les gens hirsute, les cheveux tout ébouriffés ?"


Il faut lire aussi - Page 2 Orgueilof2


Ce livre tient toutes ses promesses. On imagine des personnages juste assez caricaturaux pour plaire, des descriptions na£ives, un comportement de chacun plutôt facile à cerner.
Et il y a bien tout ceci.

L'amour, les joies, les peines, les héroïnes juste trop cruches pour qu'on ne puisse les apprécier vraiment... ^^;

L'histoire : Dans une angleterre bien ancrée dans ses traditions, un évenement met tout le conté en émoi : la grande batisse est enfin de nouveau occupé. Par un jeune homme... célibataire !
Tout le voisinnage entretient aussitôt l'espoir de caser ses filles, parfaites futures mariées.

C'est vers l'aînée des Bennett que semble se tourner les yeux du nouveau venu.
Mais tout n'est pas simple ni simplifié, entre les conventions sociales, les préjugés et la fierté de chaque personnage.

Lu d'une traite, c'est simple et prenant, même si RAHHH !! Mais purée, elle est cruche, un peu. Et surtout Rah pour Darcy, qui comme Squall (FF8, seuls les joueurs de Playstation pourront tilter) passe d'un caractère au moins un peu classe à celui d'amoureux naze ^^'

N'empêche que... On l'attend une ptite 100taine de pages et ça donne ça :
Citation :
"C'est en vain que je lutte. Rien n'y fait. Je ne suis plus maître de mes sentiments. Permettez moi de vous dire avec quelle ardeur je vous admire et je vous aime."

Le genre qu'on ose même pas rêver en rêve, donc. Rien que pour ça je lui pardonne d'être amoureux d'une cruche. ^^
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MessageSujet: Re: Il faut lire aussi   Il faut lire aussi - Page 2 EmptyMer 11 Avr - 14:58

Le bison de la nuit
~ Guillermo Arragia ~


Extraits d'un article repris sur un site qui l'avait lui même repris d'un magasine :

De quels confins extrastellaires vient ce roman ? C’est un de ces livres qui frappent au plexus et dont on ne se remet pas.

Héros tourmentés. Manuel, Gregorio et Tania, leur sombre amie, ont 20 ans. Les deux garçons ont lié un pacte de sang. Avec la même aiguille, ils ont fait graver sur leur épaule une tête de bison bleu.

Gregorio va de séjours en clinique en hospitalisations psychiatriques. Quand il se suicide, Manuel essaie de survivre. Il aime Tania dont on ne sait qui elle a préféré, de Gregorio ou de lui. Ils se donnent rendez-vous devant la cage aux guépards d’un zoo ou dans la chambre 803 d’un motel qui abrite leurs amours clandestines. On pourrait croire la trame ténue.

Or, tout autour, avec une calme virtuosité, un pouvoir narratif implacable et un exceptionnel sens de la dramaturgie, Guillermo Arriaga raconte l’inquiétante trajectoire de possédés liés par un contrat dont on ignore tout. Ils sont lâchés dans la grande ville qui jamais ne sait être accueillante.
Et ces vieux enfants trop tôt tentés par le malheur et la folie prennent, dans la cité immense évoquée par Arriaga, la dimension tragique des héros tourmentés par le destin.

La piste du démon. Qui de Manuel ou de Gregorio influence qui ? Qui a fait le malheur de l’autre ? Pourquoi de curieuses lettres posthumes viennent une fois de plus intimer à Manuel le sens qu’il doit donner à sa vie ?
« Je me réveille parfois en sentant sur ma nuque l’haleine bleutée du bison de la nuit. C’est la mort qui me frôle », dit-il un soir, alors que disparaissent ses premières amours et que s’efface lentement le souvenir même de son amitié sauvage.

Arriaga a installé son récit sur le fil du rasoir. Il est des livres qui coupent et laissent une trace à jamais. Celui-ci en est un, et c’est un chef-d’oeuvre venu de Mexico.

____________________________________________________

A lire. Vraiment. La couverture est étrange, limite rien à voir avec le trip, mais heureusement ça n'a pas suffit à me rebuter tout à fait.

Il faut lire aussi - Page 2 Bisongd8

A chaque passage plus absurdement vécu que les autres, on s'interroge sur les motivations finales des 3 gosses de 20 ans. Les voyant se perdre dans la ville et dans la vie aussi facilement que dans leur esprit, on ne peut même pas proposer une autre solution. Personne ne sait où il va, et nous non plus.

C'est dans les méandres de l'écriture vraiment efficace de l'auteur que l'on se laisse prendre en attendant de trouver peut-être un peu de lumière, mais elle est bien palote.

Presque le début du livre :
J'ai décidé d'aller voir Grégorio un samedi après midi, trois semaines après sa sortie de l'hôpital. Il ne m'a pas été facile de m'y résoudre. J'y avais réfléchi pendant des mois. Je redoutais ces retrouvailles comme on redoute une embuscade. Et cet après-midi là, j'ai longuement hésité dans la rue avant d'oser frapper à sa porte. Quand enfin je l'ai fait, j'étais nerveux, inquiet et –pourquoi ne pas le dire- j'avais un peu peur.
C'est sa mère qui m'ouvrit. Elle me salua affectueusement et sans préambule me fit entrer au salon, comme si elle attendait mon retour depuis longtemps. Elle appela son fils. Gregorio apparut en haut de l'escalier. Il descendit lentement les marches. Il s'arrêta et s'appuya sur la rampe. Il scruta mon visage quelques secondes, sourit et s'avança vers moi pour me serrer dans ses bras. Sa véhémence m'intimida et je fus incapable de répondre à son affection. J'ignorais s'il m'avait véritablement pardonné, ou plutôt, si nous nous étions pardonné.
Sa mère formula quelques phrases convenues et se retira pour nous laisser en tête-à-tête. Comme d'habitude, nous montâmes dans la chambre de Gregorio. Nous entrâmes et il repoussa la porte dépourvue de serrure. Il s'assit sur le lit. Il semblait détendu, tranquille. Rien sur son visage ne trahissait qu'il feignait. Il paraissait avoir enfin retrouvé la paix.

Je m'assis au même endroit que d'habitude –la chaise de réalisateur que Gregorio plaçait devant son bureau- et entamai la conversation de la manière la plus évidente et stupide qui soit :
- Comment ça va ?
Gregorio se redressa et haussa les sourcils.
- Et toi, comme tu me trouves ?
- Bien.
Gregorio haussa les épaules.
- Alors je vais bien.

Nous parlâmes pendant des heures, n'échangeant que des banalités. Nous avions tous les deux besoin de tâter de nouveau le terrain. Surtout moi, qui ne tenais pas à côtoyer une fois de plus l'abîme. Heureusement, par respect ou peut-être même par pure délicatesse, il ne me posa aucune question sur Tania, alors que, j'en suis sûr, nous pensions à elle à chacun de nos silences.
Je le quittai à la tombée de la nuit. Nous nous donnâmes une accolade prolongée en convenant de nous revoir bientôt et d'aller au restaurant et au cinéma. Dehors, un vent froid charriait une rumeur de voix et de bruits de voiture. Ca sentait les ordures qui brûlent. Un lampadaire clignotait, éclairant le troittoir par intermittence. Je fermai les yeux. J'avais du mal à m'éloigner de Gregorio. Son amitié m'était indispensable, même si elle était dangereuse, même si elle me foutait en l'air. Non, je ne pouvais pas m'en passer.
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MessageSujet: Re: Il faut lire aussi   Il faut lire aussi - Page 2 EmptyMer 11 Avr - 15:09

Le cœur en poche
~ Christine Aventin ~


Il rajusta ses lunettes de presbyte sur son nez camard, et me dévisagea comme il avait l'habitude de le faire quand il avait quelque chose d'important à me dire.
J'en fus inquiète. Il ouvrit timidement la bouche, puis la referma aussitôt et rougit comme un enfant que l'on surprend à voler des bonbons.
Il se racla la gorge d'où sortit un bruit rauque. J'espérai pendant un moment voir briller dans ses yeux cette lueur malicieuse qui s'y installait quand il allait lâcher une idiotie quelconque. Mais rien... Non rien n'aurait pu, en cet instant aussi silencieux qu'énervant, détendre l'atmosphère lourde qui nous étouffait l'un et l'autre.
- Samouraï est mort, finit-il par prononcer d'un seul trait.
Puis il reprit sa respiration, comme l'aurait fait le gosse chapardeur de bonbons avant qu'on lui eût dit : "Ce n'est pas grave, tu es pardonné !"
Je me contentai de pousser un petit "Ah !" ridicule et inutile. Et d'ailleurs, à quoi m'aurait-il servi de dire autre chose ? Le cheval en aurait-il été moins mort ? Parler, toujours parler, cela ne sert à rien. Ou alors à si peu, à faire semblant.
Je ne trouvais même pas la force de pleurer. Cependant, j'en avais autant besoin qu'envie. Mais à quoi bon ? Au fond, rien ne sert à rien. Il m'expliqua qu'on avait trouvé mon cheval mort le matin même:
- Il était couché dans son box, me dit-il, il semblait dormir.
C'est toujours ce qu'on dit quand quelqu'un est mort :"Il avait l'air de dormir" Mais ce n'est qu'hypocrisie. On sait très bien que la mort ne ressemble pas au sommeil et on voit très bien la différence. L'homme a peur de la mort, il n'ose pas l'affronter. Aussi il se tranquillise en la comparant à l'immense plaisir qu'est un sommeil peuplé de rêves. Samouraï, ce matin-là, ne rêvait pas, il n'existait plus !
Et, au lieu de cette expression de bonheur qu'on peut lire sur les traits d'un être cher endormi, il y avait une raideur terrifiante.
J'allais tous les jours au manège, pour voir Geoffrey, le vieux propriétaire au nez aplati et aux cheveux d'argent, et puis pour monter Samouraï, mon étalon bais.
Je savais que je n'y retournerais plus et pourtant j'aimais Geoffrey. "Il t'accapare !", me disait ma mère qui était un peu jalouse de l'affection que je portais au vieux cow-boy. J'étais certaine de ne plus le revoir, j'en avais l'intuition. Ce fut probablement pour cette raison que je restais chez lui plus longtemps que d'habitude. Mais cela ne ressemblait en rien à nos précédents rendez-vous ; pas de fous rires, pas de plaisanteries nulles qui ne faisaient rire que nous deux. Ce fut sinistre.


Mouais. Et tout le reste du livre on entendra plus parler ni de l'un ni de l'autre. Comme si la jeune auteur avait commencé une histoire sur un cahier, puis avait changé totalement d'idée mais sans se donner la peine de trouver un nouveau début plus cohérent.
C'est dommage, parce que ça fait vraiment moche;

Remarquez que ce n'est pas si grave, étant donné que le livre lui même n'aurait pas été sauvé assez par un nouveau début, de toute façon. ^^;

Quatrième de couv' :
Alexandra a quinze ans. Elle vit avec sa mère, Véronique, qui exerce le plus vieux métier du monde au Funny Girls, sous la férule du beau Gérard. D'un côté, le lycée, les copains, les études et les premières amours. De l'autre, l'univers nocturne de la prostitution. Entre les deux, Alexandra a construit son propre monde de rêves, d'espoirs, de rires. Et c'est le drame : Véronique meurt, assassinée par son souteneur. Douée d'un prodigieuse vitalité, Alexandra rassemble forces et bagages pour s'en aller chercher le seul être qui lui reste : son père, inconnu, mystérieux, qu'elle aime déjà...

Comme je vous le disais, rien à voir avec un quelconque cheval. Vieux rêve de grande petite qu'elle aura casé histoire de, je suppose. Comme tout le reste, même si ça finit par se tenir un peu plus.

Je l'ai pris parce qu'il était précisé qu'elle avait écrit ça à 15 ans, et je me suis demandée ce qui était publiable par des jeunes filles de 15 ans. Ca, m'est avis que ça n'aurait pas tellement dû l'être. Mais bon.

Donc pas la peine de le chercher... ^^

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MessageSujet: Re: Il faut lire aussi   Il faut lire aussi - Page 2 EmptyMer 11 Avr - 15:23

Le testament d'Oscar Wilde
~ Peter Ackroyd ~


Peter Ackroyd m'étonne. J'ai commencé par lire des romans bien bien cools, et j'apprends maintenant qu'il est méga calé en littérature, au point même de tenter d'écrire un livre à la place et dans l'esprit de Wilde.

Pour ma part, ça fonctionne, n'ayant lu que deux bouquins de O.Wilde, je retrouve un genre connu de toute façon, et je ne demande d'ailleurs pas tellement à douter. Jouons le jeu, puisqu'il est proposé.

Vu que de toute façon les faits sont eux, véridiques et que le côté subjectif est appréciable de mon point de vue.

J'ai bien aimé ce livre ^_^ (Vous l'aviez compris ?) Pas de langueurs, des évenements et des anecdotes qui s'enchaînent bien, un style donc juste, de la rigueur dans les mots et les tournures, agréable.

Ackroyd a aussi écrit sur Shakespeare, Londres (des biographies pour les deux) et encore pas mal de trucs ^^ A voir.

27 août 1900

Il y a deux manières de traiter les Anglais – les choquer ou les faire rire. Il n'est pas question de les raisonner, en tout cas, si on en juge par les éditoriaux du Times. Aussi bien, si Pater avait murmuré et Ruskin dénoncé, moi je surprendrais. Ils avaient soutenu sans hausser le ton qu'il ne fallait pas séparer les valeurs de l'art de la vie de tous les jours, mais c'est moi qui devais incarner la première démonstration de cette vérité. J'entrai dans ma phase esthétique. Je ne me promenais pas dans Piccadilly un lis à la main –à l'époque j'évitais de me promener en public-, mais je façonnais un monde où ces choses devenaient possibles. Je m'habillais à la mode du XVIIIè siècle ou du XXè –évoquais-je la splendeur d'antan ou bien celle de demain ? Je ne sais -, mais je refusais tout rapport avec mon propre siècle. J'étais stupéfiant – comme le savon Pears, j'étais irremplaçable. Stupor mundi pour mes amis, pour mes ennemis j'étais l'Antéchrist.
Et il est vrai que je souhaitais ardemment être différent. Si je n'étais pas encore capable de réaliser ce vœu dans mes écrits, je mettrais mon génie dans ma vie. Aujourd'hui que je suis déchu, il me semble qu'il y a quelque chose de triste chez ceux qui désirent être au-dessus des autres. C'est odieux et cependant pitoyable, ironique et cependant émouvant : c'est le cri de l'enfant qui réclame l'attention ou le rugissement de l'animal qui souffre. Mais je me faisais une certaine idée de moi-même que le monde ne partageait pas ; aussi, dans ma vanité, résistai-je aux attraits des conventions du monde. Ma mère qui, après la mort de Sir William, s'était installée à Londres, désirait que je suive l'exemple de mon frère et que je fasse du journalisme littéraire. L'idée me faisait frémir : si l'on touche de la poix, on ne peut que se salir les mains. Je détestais les autorités littéraires et elles me détestaient. Je me moquais de leurs valeurs et elles me le rendaient bien. En fait, ma personnalité a toujours troublé ; tout comme, plus tard, mon œuvre allait les déconcerter.
Car durant ces premières années brillantes à Londres, à l'époque où je n'avais pas encore trouvé à m'exprimer de manière permanente et authentique, je reculais devant le côté sérieux de mon caractère pour endosser le costume multicolore du clown. Il me semble que je prenais la vie trop au sérieux pour en parler sans gêne. Pline conseille à son meilleur ami de se libérer de la mortalité grâce à la littérature... Voilà un conseil que je comprenais fort bien. J'étais blessé, j'avais peur de la vie, aussi courais-je, hors d'haleine et les pieds en sang, me réfugier dans le temple de l'Art et de la Beauté. Là, sous le masque du dandy, je me cachais du monde et proclamais les doctrines de l'esthétisme avec une fatale facilité.
Je craignais tant le caractère informe de la vie –elle portait les marques du chaos d'où elle jaillit comme les stries d'un merveilleux bijou- que je la saisis à deux mains et la façonnai pour en faire des contes et des épigrammes, tout comme plus tard je devais la transformer en habiles pièces de théâtre. Je fis de la conversation un art et de ma personnalité un symbole : cela me permit de braver le vide et les ténèbres qui menaçaient de m'engloutir, ce vide et ces ténèbres qui sont aujourd'hui mes constants compagnons. Comme il est étrange que l'on doive finalement subir le sort que l'on redoute le plus.


Quatrième de couv' :
19 mai 1897 : Oscar Wilde est libéré de prison, après deux ans de travaux forcés pour homosexualité.
Dès le lendemain, résolu à quitter l'Angleterre qui lui a fait payer si cher sa liberté d'esprit et de mœurs, Wilde débarque à Dieppe. Séjournant quelque temps dans la région, il commence sa fameuse Ballade de la geôle de Reading. Ce sera sa dernière œuvre...
Fin 1897, Wilde s'installe à Paris : livré au besoin et à la solitude, c'est là qu'il finira ses jours trois ans plus tard. Il n'écrira plus une ligne, laissant à jamais dans l'ombre du secret les réflexions que pouvaient lui inspirer sa gloire passée et sa présente infamie.
Il fallait un sacré culot pour prendre la plume à la place de Wilde lui-même : pourtant, le pari est tenu. Fin connaisseur de la vie et de l'œuvre de l'écrivain, Peter Ackroyd interprète à merveille sa partition, au sens où le soliste interprète le compositeur. Supposant que Wilde a tenu son journal durant ses dernière années de vie, il nous donne de la bouche même du maître la version originale des faits, par-delà tout le faisceau de rumeurs et de légendes qui ont entouré l'homme et l'écrivain.
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MessageSujet: Re: Il faut lire aussi   Il faut lire aussi - Page 2 EmptyMer 11 Avr - 15:31

Branchies
Niccolò Ammaniti


Par le même auteur que "Et je t'emmène" et "Je n'ai pas peur", donc.

Il faut lire aussi - Page 2 Branchiesem2


C'est je crois le premier roman qu'il ai publié, et je n'irai pas jusqu'à dire que ça se voit, mais ça se lit.

Il nous dit aussi dans l'intro qu'il l'a écrit en étant étudiant en fac de bio, ou un truc comme ça. Le surmenage, mhh

En tout cas, ça se lit, bien sûr, même assez facilement, mais les raccourcis et le foutoir qu'on retrouve à chaque page agacent un peu. J'ai vu qque part qu'une lectrice qui avait adoré le livre le traitait de "parodie littéraire". Ok, ça peut être une bonne excuse, mais même les parodies se doivent de faire sentir qu'elle POURRAIENT faire bien mieux que ce dont elles se moquent.

Ce n'est pas le cas là. C'est lourd, pataud, et finalement pas beau. Voilà, ce livre est "moche".

Tant pis pour les rares passages intéressants.

"C'est la première fois que je prends l'avion.
Et j'ai peur. Je n'aime pas l'idée de détacher mes pieds de la terre et de regarder les villes se transformer en fourmilières.
J'ai acheté de l'alcool au duty-free. Je suis ivre mort. J'ai les jambes toutes molles. Je m'assieds dans l'allée centrale du jumbo en serrant les bouteilles contre ma poitrine.
Un groupe d'"Oranges" occupe tous les sièges autour de moi. Ils doivent être une vingtaine. Tous la boule à zéro, avec une petite queue sur la nuque et de grands pantalons en coton léger. Ils sortent de leurs sacs à dos des sandwiches enveloppés dans du papier d'alu. Ils allument de l'encens et commencent à manger.
Ils m'en proposent un.
- Tiens, mon garçon, mange.
- Non merci. Je n'ai pas faim.
- Je t'en prie. Prends.
- Non, vraiment. Merci.
- Mais c'est bon... Tu vas me vexer...
- ... mais...
- Je t'en prie, mange.
- O.K., merci.
Que faire ? Face à tant d'insistance...
J'enlève le papier, j'ouvre et j'examine discrètement ce qui accompagne le pain.
Qui sait quelle saloperie ils y ont mise ?
De la mortadelle et du stracchino.
Délicieux. Je m'associe au groupe.
L'hôtesse arrive. Une grosse blonde avec un grain de beauté poilu près de la narine droite. Elle ne veut pas qu'ils gardent l'encens allumé.
Le chef des Oranges fait remarquer qu'ils sont en section fumeurs.
J'observe la scène tout en mangeant, comme si ça se passait à la télé.
Ils discutent longuement et parviennent enfin à un accord : ils pourront allumer l'encens après le décollage.
Le goûter achevé, alors que l'avion s'élance et que je m'accroche à mon siège, en me chiant dessus, tous ensemble, ils entonnent une mélopée sinistre et monotone.
Je me sens tout drôle, comme étourdi. Je n'arrive pas à rester éveillé, mes paupières sont lourdes, ma tête vacille dans tous les sens.
Je m'effondre.

Impossible de garder les yeux ouverts. L'atterrissage est proche. J'ai passé tout le voyage dans une espèce de coma. Qu'est-ce qui m'arrive ?
Les Oranges continuent à me regarder comme si j'étais une bête curieuse et à parler entre eux.
Je me sens vraiment tout drôle.
J'essaye de me lever, il faut que je bouge. Mais mes jambes pèsent des tonnes. Ma tête tourne de plus en plus.
- Où vas-tu ? me demande l'Orange qui m'a offert le sandwich.
Mon Dieu qu'il est moche !
- Faire un petit tour. Je ne me sens pas très en forme...
- Non. Tu ne vas nulle part. Tu restes à ta place.
- Excusez-moi, mais je n'ai pas d'ordres à recevoir. Je fais ce que je...
L'Orange me saisit par le bras et me rasseoit.
- Tu veux un autre sandwich ? Je parie que tu as encore faim ? C'est ça ?
J'ai compris ! Voilà ce que j'ai. Le sandwich. Ces salauds ont dû droguer le fromage."
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MessageSujet: Re: Il faut lire aussi   Il faut lire aussi - Page 2 EmptyLun 14 Mai - 14:14

La flèche brisée
~ Elliott Arnold ~


Powa !!

Il y a au moins 5 ou 6 extraits que j'aurai pu hésiter à choisir, mais n'ayant plus le livre (rendu) je suis rendue à vous donner un extrait trouvé sur le web. (C'est mieux que rien)

" Ce sont toujours les faibles qui perdent. Longtemps, nous avons été les plus forts. Maintenant, nous sommes les plus faibles. Nous serons battus et nous mourrons, lentement si l'on reussit a nous enfermer dans des reserves, rapidement si l'on nous anéantit au cours d'une bataille. Puis se sera votre tour. Après en avoir fini avec nous, vous vous tournerez vers d'autres peuples. Je suis certain que vous ne cesserez jamais de vous battre contre ces peuples qui sont sur des terres lointaines, de l'autre côté de l'océan. Serez vous plus forts qu'eux ? Vous écraseront ils ? Peu importe. Je ne sais qu'une chose : Vous vous battrez sans répit. Partout où il y a des êtres vivants, la guerre est permanente. Nous autres, Indiens, nous approchons de notre fin. La votre viendra aussi. Un homme fort rencontre toujours un homme plus fort que lui".

Que vous soyez ou non intéressés par les Indiens d'amérique, je pense que ce livre vous plaira.

Outre l'histoire des indiens apaches que l'on (re)découvre, la tribu Chiricahua en particulier, c'est surtout quelques hommes et femmes que l'on rencontre, et pas des moindres.

Cochise, chef de la tribu Chiricahuas, justement, et surtout homme fier, droit et lucide.
Tom Jefford, son frère de sang, un blanc qui ne se sentait vivant qu'au camp des peaux rouge.
La petite dont j'ai déjà oublié le nom, courageuse et lumineuse, qui vivait dans la poursuite de son soleil... (mouais mais non hein, elle me ressemble pas)
Des bons, des mauvais, des obtus et ceux qui nous laissent l'espoir.

Les américains débarquent avec peu de talent, aucune connaissance du terrain, mais en grand nombre et en grande fourberie. Les apaches qui menaient la vie dure aux mexicains se retrouvent mis à mal.

Le drapeau blanc a été utilisé pour attirer les chefs indiens fidèles au symbole, ils furent empoisonnés pendant le repas "de paix".
Jefford qui s'est retrouvé avec la charge de la réserve des chiricahuas où Cochise et son peuple ont fini par être parqués ne voyait aucun chariot de vivres ni de vêtements arriver. On affamait les Indiens de la réserve parce qu'il tentait de les laisser se gérer eux-même, avec succès.
La conscilliation avec Cochise a été brisée à cause d'un enlèvement qu'on leur attribuait à tord. Lors de ses sordides négociations, plusieurs membres de sa famille ont été pendus.

"Un bon apache est un apache mort."

Il faut lire aussi - Page 2 Flechebrisejg7
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MessageSujet: Re: Il faut lire aussi   Il faut lire aussi - Page 2 EmptyLun 14 Mai - 14:43

Juste un coin de ciel bleu
~ Gilbert Bordès ~


Une exception à la recherche alphabétique à la bibli, il était en tête de gondole, et je suis fan de la photo en couverture. Elle est géniale, non ?

Il faut lire aussi - Page 2 Coindecielku7


Ses parents ne pouvant s'occuper d'elle, la petite Clotilde, onze ans, se retrouve sous la garde de sa grand-mère, une femme cassante et aigrie. Son seul ami est le voisin, Aurélien, un aveugle bourru qui s'est pris d'affection pour la petite fille pétillante. Lorsque le vieil homme entreprend de se rendre à Lourdes avec son ami François dans l'espoir d'un miracle qui lui rendrait la vue, Clotilde décide d'être du voyage... Le vieillard atrabilaire, son ami alcoolique et la petite fille au caractère bien trempé se lancent dans l'aventure. Les trois comparses, pour atteindre leur objectif, vont devoir surmonter des épreuves qu'ils ne soupçonnaient pas. Leur périple sera aussi fait de rencontres, de rêves et d'amitié, de vérité. Au-delà de la solitude, et de tous les maux...
Gilbert Bordes conduit ses personnages vers le bonheur en les dotant de la seule arme qui puisse désarçonner les peurs et les bassesses de la société d'aujourd'hui : la puissance de l'imaginaire.


Un peu trop de promesses dans le résumé par contre. C'est bien plus simple que ça. Une jolie histoire assez bien racontée, mais rien d'exceptionnel dans l'histoire comme dans l'écriture.

N'empêche que la gamine et la photo sont géniales ^^
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MessageSujet: Re: Il faut lire aussi   Il faut lire aussi - Page 2 EmptyLun 14 Mai - 14:53

La dernière nuit avant l'an 2000
~ Christine Arnothy ~

Il faut lire aussi - Page 2 An2000zj0

Je ne m'en rappelle pas bien... Disons qu'il n'est pas mémorable, hein ? ^^; Petit roman avec une idée de départ marrante, mais que de banal par la suite.

Pas d'extrait parce que tout le lot à été rendu en catastrophe (à bas les délais)

Juste avant l'an 2000, Dieu envoie son fils sur Terre, pour qu'il lui trouve "un Juste" afin de le décider à sauver la planète. Il est las des dégâts et du gachi orchestré par les humains.
La mission semble rude.

Jean Lemessie prends la place d'un gars, dans un ptit appartement. Il n'a rien pour vivre, il ne connaît pas grand chose au monde moderne.
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MessageSujet: Re: Il faut lire aussi   Il faut lire aussi - Page 2 EmptyLun 14 Mai - 15:11

J'ai quinze ans et je ne veux pas mourir
~ Christine Arnothy ~


Je l'avais lu déjà il y a bien longtemps, mais ne m'en rappelais plus. Déjà : O___o C'est la même qui a écrit Le dernier jour avant... épatant. Franchement, j'avais pas fait gaffe et ça fait un choc. Enfin, elle fait ce qu'elle veut, hein. Mais bon, c'est quand même marrant la différence entre les deux.

La petite christine, 15 ans donc, est depuis longtemps soumise à la vie de la guerre de 1940.
De son appartement lumineux elle est descendue, habitant comme la plupart des autres personnes de l'immeuble dans la cave. Faim, soif, colères... Les soldats sont partout, les bombardements et les tirs incessants.

C'est toujours génial de pouvoir lire de ces témoignages qui ne tiennent pas compte des chiffres et de la distance respectable de laquelle on contemple le pire. C'est d'autant plus intéressant pour le coup de pouvoir le faire en écoutant une grande enfant le faire, parce qu'on ôte encore une grande part de volonté, de conscience, et qu'on assiste alors tout simplement à une part de tristesse sans nom, à une poussière de guerre chargée à elle seule de bien pire que ce qu'on ai jamais pu vivre.
(la flemme de relire ma phrase, on va dire qu'elle est compréhensible)

Il faut lire aussi - Page 2 Pasmouririn2
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MessageSujet: Re: Il faut lire aussi   Il faut lire aussi - Page 2 EmptyLun 14 Mai - 15:24

Qui vive
~ Yann Apperry ~


Un colonel rebelle dont la seule ambition est d'être reconnu comme poète, une résistante qui quitte son maquis pour se réfugier au couvent, une brute qui risque sa vie pour sauver des nouveaux-nés, une religieuse qui élève un cheval, un amant comblé qui ne comprend rien à l"histoire, tels sont quelques-uns des personnages de ce roman d'un genre à part : ni allégorique, ni intimiste, ni réaliste, ni engagé. Plutôt : romantique. Le récit soigneusement agencé, au déroulement imprévisible, dénote un juvénile appétit pour la nature, les animaux et les gens : la vie quoi.

Galerie de personnages hauts en couleur, c'est sûr.
Rien que pour ça c'est sympa à lire.

Il y a un bon rythme, je n'ai pas vraiment accroché à l'histoire par contre mais je pense que pour quelqu'un qui l'aura fait ce sera un livre génial ^^

A lire à l'occasion.

Il faut lire aussi - Page 2 Quivivedg7
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MessageSujet: Re: Il faut lire aussi   Il faut lire aussi - Page 2 EmptyVen 18 Mai - 14:09

L'homme à l'envers
~ Fred Vargas ~


Ce qui est bien avec les bouquins de Vargas c'est qu'on trouve toujours un résumé sur le net ^^

Le loup-garou est de retour. Sa présence est signalée dans le sud de la France où il aurait égorgé de nombreuses brebis. Suzanne met en cause Massart, un étrange voisin coupable d'avoir, il y a quelques années, recueilli et élevé un loup abandonné. Peu après, la vieille éleveuse est retrouvée déchiquetée. Son fils adoptif, un Africain, et son berger veulent la venger ; ils sollicitent Camille, une jeune parisienne établie dans le secteur, pour conduire une bétaillère dans laquelle l'insolite trio se lance à la poursuite du présumé coupable.
En s'inspirant du mythe ancien du loup-garou, Fred Vargas joue avec un thème cher au roman policier : le tueur en série. Road movie picaresque, L'Homme à l'envers offre une galerie de portraits inimitables, notamment la jeune Camille, dont le livre de chevet est le catalogue de l'outillage professionnel. À l'élégance de son écriture, Vargas ajoute sa spécialité : des dialogues au cordeau ponctués d'aphorismes dignes des Brèves de comptoir. Elle alterne ainsi les moments graves avec des épisodes d'une intense drôlerie. L'Homme à l'envers a été salué par le prix Mystère de la critique.


"
-J'ai envie que tu restes, insista Lawrence.
Camille secoua doucement la tête.
- Ils m'attendent, dit-elle à voix basse.
- Jésus Christ, dit Lawrence en s'éloignant. L'enfant, le vieillard et la femme aux trousses d'un type comme Massart. Vous vous figurez quoi tous les trois ?
- Je ne me figure rien, je conduis.
- Tu te figure quelque chose. Rattraper Massart ?
- Ca peut se faire.
- Tu rigoles. Pas un jeu d'enfant. Faut des éléments d'enquête.
- S'il égorge d'autres brebis, on le suivra à la trace.
- Suivre, ce n'est pas attraper.
- On peut se renseigner, savoir dans quelle bagnole il roule. Quand on saura ça, on aura une chance de le repérer. L'affaire de quelques jours peut-être.
- C'est tout ce qu'ils lui veulent ? demanda Lawrence, méfiant.
- Soliman devait le tuer et le Veilleux devait l'ouvrir depuis la gorge jusqu'aux couilles, après sa mort, par humanité. J'ai dit que je ne conduirai pas leur foutu camion si on ne ramenait pas Massart au grand complet.
- Dangereux, dit Lawrence, que la privation rendait un peu rageur. Grotesque et dangereux.
- Je le sais.
- Alors pourquoi le fais-tu ?
Camille hésita.
- Ca s'est embringué comme ça, dit-elle pour toute explication.
Et en effet, sur le moment, elle n'en voyait pas de meilleure à proposer.
- Bullshit, gronda Lawrence en revenant vers elle. Tu n'as qu'à le désembringuer.
Camille haussa les épaules.
- Il y a des trucs qui s'embringuent pour des tas de mauvaises raisons et que tu ne peux plus désembringuer, même pour des tas de bonnes raisons."


Quelques points de plus pour la relation Adamsberg/Camille.

La force de Vargas, c'est quand même ses personnages. 'fin bon, elle en a plusieurs, des forces hein. Parce que ses dialogues sont géniaux aussi, et le style vraiment parfait. Subjectivement, mais quand même.

Bref, tout bien, à lire, comme les autres ^^
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MessageSujet: Re: Il faut lire aussi   Il faut lire aussi - Page 2 EmptyVen 18 Mai - 14:39

Pars vite et reviens tard
~ Fred Vargas ~


Pour avoir rossé un armateur responsable de la mort de deux marins, Joss Le Guern, capitaine du chalutier Le Vent de Norois, a connu la prison, puis le chômage avant d'échouer à Paris et de devenir "crieur", place Edgar Quinet. Trois fois par jour, Joss relève les messages, accompagnés de pièces ou de billets, que ses clients ont déposés dans sa boîte et, trois fois par jour, perché sur une estrade, il crie les nouvelles devant les habitués du quartier. Un jour, Joss découvre dans sa boîte une étrange missive qui se révèle inquiétante. C'est tout au moins ce que pense Hervé Decambrais, un septuagénaire qui allie à la broderie de napperons une érudition peu commune. Et comme ces messages bizarres continuent d'arriver trois fois par jour, il va déployer tous ses efforts pour en détecter le sens caché.
Le commissaire principal Jean-Baptiste Adamsberg, qui vient d'être affecté à l'antenne du XIIIe arrondissement de la brigade criminelle, reçoit Maryse. La jeune femme est affolée d'avoir découvert peint en noir sur presque toutes les portes de son immeuble un grand 4 inversé accompagné des lettres CLT. Le policier se décide à prendre l'affaire au sérieux lorsque des tags similaires sont découverts dans un autre arrondissement et qu'un cadavre est retrouvé, la peau enduite de charbon. Bientôt les deux affaires vont se recouper.
Avec ses accroches insolites, Fred Vargas crée d'emblée un mystère. Elle entraîne le lecteur dans une plongée au cœur de l'histoire en compagnie de personnages déjà croisés dans de précédent romans, comme Adamsberg et son amie Camille (L'Homme à l'envers), ou encore Marc, l'un des évangélistes (Debout les morts). On y croise aussi d'autres individus singuliers comme Joss le crieur, Hervé, l'as du napperon brodé ou l'ancienne prostituée Lizbeth. Instructif et divertissant, ce nouvel opus qu'on déguste avec délice, est évidemment copieusement garni de digressions et des célèbres aphorismes qui font le charme des polars de Fred Vargas.


Il faut lire aussi - Page 2 Parsviteetrevienstardst0

Un type sortit par la porte cochère, passa devant elle, puis revint sur ses pas. Elle tortillait la bride de son sac à main.
- Ca ne va pas ? demanda-t-il.
C'était un homme petit et brun habillé à la va comme je te pousse, pasmême coiffé, les manches de sa veste noire remontées sur ses avant-bras nus. Sûrement quelqu'un qui, comme elle, avait des embarras à raconter. Mais lui, il avait fini.
- Ils sont gentils là-dedans ? lui demanda Maryse.
Le type brun haussa les épaules.
- Ca dépend des gars.
- Ils vous écoutent ? précisa Maryse.
- Ca dépend de ce que vous leur dites.
- Mon neveu pense qu'ils se foutront de moi.
Le type pencha la tête de côté, posa sur elle un regard attentif.
- De quoi s'agit-il ?
- De mon immeuble, l'autre nuit. Je me fais de la bile à cause des enfants. Si un fou est entré l'autre soir, qui me dit qu'il ne va pas revenir ? Ou quoi ?
Maryse se mordait les lèvres, le front un peu rouge.
- Ici, dit l'homme doucement en lui désignant le bâtiment crasseux, c'est la Brigade Criminelle. C'est pour les meurtres, vous voyez. Quand on tue quelqu'un.
- Oh, dit Maryse, alarmée.
- Allez au commissariat de l'avenue. A midi, c'est plus calme, ils prendront le temps de vous entendre.
- Oh non, dit Maryse en secouant la tête, je dois être au bureau à deux heures, le patron est intraitable sur les retard. Ils ne peuvent pas les prévenir, ici, leurs collègues de l'avenue ? Je veux dire, ce n'est pas un peu la même bande, tous ces policiers ?
- Pas exactement, répondit le type. Que s'est-il passé ? Cambriolage ?
- Oh non.
- Violences ?
- Oh non.
- Racontez toujours, ce sera plus facile. On pourra vous orienter.
- Bien sûr, dit Maryse en paniquant légèrement.
Le type attendit patiemment, appuyé au capot d'une voiture, que Maryse se concentre.
- C'est une peinture noire, expliqua-t-elle. Ou plutôt treize peintures, sur toutes les portes de l'immeuble. Elles me font peur. Je suis toujours seule avec les enfants, vous comprenez.
- Des tableaux ?
- Oh non. Des quatre. Des chiffres 4. Des grands 4 noirs, un peu façon ancienne. Je me demandais si ce n'était pas une bande ou quoi. Peut-être que les policiers le savent, peut-être qu'ils peuvent comprendre. Mais peut-être pas. Paul a dit, si tu veux qu'ils se foutent de ta gueule, fonce.
Le type se redressa, lui posa une main sur le bras.
- Venez, lui dit-il. On va noter tout cela et il n'y aura plus rien à craindre.
- Mais, dit Maryse, ce ne serait pas mieux qu'on trouve un flic ?
L'homme la regarda un instant, un peu surpris.
- Je suis flic, répondit-il. Commissaire principal Jean-Baptiste Adamsberg.
- Oh, dit Maryse, désorientée. Je suis désolée.
- Il n'y a pas de mal. Vous me preniez pour quoi ?
- Je n'ose plus vous le dire."


St Marc en guest !! Vive lui ! Même si bon, faut le connaître pour profiter des quelques passages où il est cité.
Pour le coup on s'intéressera plus aux démélés Adamsberg/Camille, de nouveau. Qui ne finissent pas forcément bien.
Il me laisse une bonne impression ce livre, mais je l'ai quand même trouvé un peu "lourd". Plus que les autres, en tout cas.

A lire quand même, hein. ^^
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MessageSujet: Re: Il faut lire aussi   Il faut lire aussi - Page 2 EmptyDim 24 Juin - 15:16

Magic Hoffmann
~ Jakob Ajourni ~


Histoire :
Après avoir braqué une banque et passé quatre années à l'ombre, Fred Hoffmann sort de taule en pleine forme. Mais tiens, comme c'est bizarre, ses deux complices de toujours, Annette et Nickel, avec lesquels il rêvait de refaire sa vie au Canada, ne sont pas venus l'attendre. Où sont-ils donc passés, que sont-ils devenus? se demande l'artiste qui entreprend tambour battant un long voyage.
Quand un jeune délinquant sympa, naïf, demeuré et dénué de repères se lance dans un «road-movie» sans voiture, on peut s'attendre à une histoire bien saignante. Surtout lorsqu'en lieu et place du Grand Nord américain comme paysage on se retrouve à Berlin version année zéro de la réunification.

Critique :
Fred est un looser. Il en avait une vague intuition, il va en faire l'expérience à ses dépens. Ses deux potes sur lesquels il finit par remettre la main n'ont que faire de lui. Ils sont montés dans le train du succès et l'ignorent avec superbe...

Il est des suspenses qui se terminent par la découverte d'un cadavre ou une grande claque dans le dos. Jacob Arjouni, auteur de trois polars musclés, préfère jouer le coup de grâce. Ecrit à perdre haleine, son «road-movie» se termine dans le mur. Et ce n'est que logique, magistralement logique.

__________________________________
Tout piqué sur lire.fr.

Sympa, ce ptit livre, bien que le style soit pas des plus accrocheurs on se laisse prendre dedans, par les personnages, les situations.

Pauvre hère, quand même...

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