Il faut lire encore et toujours [v.5]

Le monde vert
~ Bryan Aldiss ~

"C'est un texte qui peut marquer le lecteur car cet univers est extraordinaire et
curieux au plus haut point ....
Nous sommes dans un très lointain futur - à l'échelle des temps géologiques....
- et le monde à terriblement changé ...
L'espèce humaine est presque méconnaissable !
Le soleil commence son cycle de super nova et les plantes n'ont plus rien de décoratives ..
Elle frisent l'intelligence et sont devenues redoutablement dangereuses ...
Ce texte est tres bien écrit et l'univers est exessivement solide .
Nous suivons un jeune adulte dans cet environnement hostile et en sa compagnie le lecteur
apprend à se mouvoir dans cette jungle maligne et dangereuse à la limite de l'intelligence
ou de la ruse donc .. ..
De ce point de vue c'est assez planant comme expérience ..
C'est un roman qui tourne autour de la quête .."


Sympathique lecture ! Effectivement le monde où évoluent les personnages arrive à s'imposer et ce n'était pas gagné d'avance. (Surtout pour une non-fan de SF telle que moi)

Du coup, les personnages auxquels on ne s'attache pas vraiment, mais qui vivent des aventures carrément fun/horribles/folles. Et ça, c'est bien; ^^

Lazaret 3
~ Georges-Jean Arnaud ~

"Dans ce troisième et dernier volet de la chronique de la GRANDE SEPARATION, Laur le Négociateur et Jea atteignent enfin la civilisation de la Fédération galactique. Ils se retrouvent immédiatement mis en quarantaine dans un satellite artificiel, LAZARET 3, en compagnie de dizaines d'autres suspects de toutes races et de toutes origines, apprennent qu'on ne sort plus de cet endroit depuis que la révolte grignote l'immense empire. Dans ce microcosme hallucinant où violence et instinct se libèrent en toute liberté, ils découvrent l'image de la véritable civilisation terrienne telle qu'elle existe maintenant sur des dizaines de planètes. Et lorsqu'ils apprennent que la Terre n'est plus qu'un crâne envahi par les moisissures " ils décident de retourner sur Mara, leur monde d'origine."

Bon alors déjà, je ne savais pas que c'était un 3ème tome, et je ne m'en suis jamais douté même après l'avoir terminé... Plutôt bon signe du coup, parce que j'ai quand même accroché et suivit l'histoire sans difficultés.

Le gros avantage de la SF, c'est la surprise, en fait... Le fait de pouvoir faire surgir des créatures complètement crées pour l'occasion, et des événements tout pareil, en restant dans des limites définies par l'auteur lui-même.

Pour Lazaret, il y a de quoi faire niveau personnages, vu que c'est un entassement de population sur le même satellite de quarantaine. Entre loup-garou, sorcière voleuse de corps, acteurs qui déclament du shakespeare...
C'est marrant, même si l'histoire ne m'a pas trop retenue.

L'affaire Prothéroe
~ Agatha Christie ~

Le colonel Protheroe, a pris sa retraite à St. Mary Mead où il réside avec sa jeune épouse. Il se rend impopulaire auprès des habitants du village, exigeant par exemple sans le moindre tact de vérifier les comptes de l'église pour « s'assurer qu'il n'y a pas de détournement de fonds ». Or il est retrouvé mort d'une balle dans la tête, dans le bureau même du pasteur. Les soupçons de la police s'orientent toutefois très rapidement dans une autre direction, tandis qu'une célibataire du village, Miss Marple, mène parallèlement sa propre enquête..

J'ai beaucoup aimé le ton d'écriture, en fait je n'avais jamais lu Agatha Christie, je crois bien, retenue par le côté "vieillot" et aussi par le fait de la confondre avec Mary Higgins Clark, que je n'aime pas absolument.

Mais donc, très très bien, ces petits romans, et l'impertinence envers ses propres personnages bien loin des stéréotypes habituels.

"Puisqu'il est le médecin du village, Sheppard est l'un des premiers, naturellement, à constater la mort étrange qui frappe successivement M. Ferrars, puis sa veuve, enfin Roger Ackroyd avec lequel elle devait se remarier... Le voici associé à la fascinante enquête que mène, impromptu, un certain Hercule Poirot - " énorme moustache " et " yeux inquisiteurs " - qui passe là sa retraite et " cultive des citrouilles " ! Chacun, à sa manière, semble bien être mêlé à ce mystère ; mais " il n'est pas facile de cacher quelque chose à Hercule Poirot, car il a l'habitude de tout découvrir "


Surprenant, prenant, bonne lecture.

Un des méga classiques du roman policier, aussi; Les commentaire amazon sont fans, bien sûr, et je les comprends. Par contre ayant lu Wilkie Collins avant, je garde préférence pour Collins, pour le style d'écriture encore plus drôle et piquante.

L'heure zéro
~ Agatha Chrstie ~

"Rassembler pour des vacances Audrey l'ex-Mrs Strange et Kay la nouvelle tenante du titre, sous le prétexte d'en faire des amies, c'est l'idée plutôt particulière de Neville Strange, champion de tennis. Et elle n'est pas du goût de Lady Tressillian, tante de Neville et propriétaire de la villa où tout ce beau monde se retrouve. Neville a gardé un petit faible pour son ex-femme, laquelle inspire un amour sans espoir à son cousin Thomas.

Autour de ce quatuor on retrouve un ami de Kay qui aimerait bien être plus qu'un ami et Mr. Treeves, âgé mais en pleine possession de ses capacités en matière de criminologie...

Lorsque Lady Tressillian est retrouvée dans son propre lit, le crâne défoncé par un coup de club de golf bien appliqué, que faut-il penser ?"

Alors, autant j'ai beaucoup aimé les personnages et la façon de placer l'intrigue, autant la structure du récit m'a dérangé... Et les ficelles utilisées pour trouver le meurtrier un peu faciles. Na va, c'était sympa à lire. ^^

Lorenzaccio,
on ne badine pas avec l'amour et autres pièces
~ Alfred de Musset ~

Lorenzaccio :
"Lorenzino, Lorenzetta, Renzo, Renzino : Musset module à l'infini les surnoms et les masques pour désigner Lorenzo de Médicis, androgyne à l'aspect maladif qui nourrit en secret un projet terrible. Lorenzaccio, cousin et favori du duc Alexandre, est un modèle de débauche qui a pourtant ses entrées chez ceux qui la déplorent. Il sait que son acte, désespéré mais nécessaire sur le plan privé, sera récupéré par le flux, transformé en geste public dérisoire sur le plan universel. De tirades cyniques en monologues poignants, Musset trace les contours d'une silhouette fantasmagorique qui se détache d'une Florence en pleine déchéance. Pris au piège de son jeu bien plus qu'Hamlet, Lorenzaccio cultive son drame."



On ne badine pas avec l'amour :
"Après ses études, le jeune Perdican retourne chez son baron de père pour y épouser sa jeune cousine Camille. Mais les retrouvailles sont pour le moins glaciales : Camille, qui revient du couvent où elle a reçu une éducation pieuse et austère prônant le retrait du monde et le rejet des passions amoureuses, refuse sèchement l'amour de son cousin.
Celui-ci, piqué dans sa fierté, séduit alors une jeune bergère, Rosette, la soeur de lait de Camille, provoquant alors l'orgueilleuse jalousie de Camille qui, jusqu'au bout, tentera de contenir ses élans passionnés par crainte de souffrir."

Les caprices de Marianne :
Octave, bohème et libertin, plaide auprès de Marianne, sa cousine par alliance, la cause de son ami, le timide et romanesque Coelio. Mais il n'obtient d'autre résultat que d'intéresser la jeune femme en sa propre faveur. Par « caprice », elle lui offre un rendez-vous. Octave alors s'efface au profit de Coelio, mais le fait ainsi tomber dans un guet-apens. Drame de l'amitié autant que drame de l'amour, les Caprices sont surtout le drame de l'identité perdue Coelio est le double d'Octave ; Octave est « une autre Marianne ». Le chassé-croisé des personnages, divaguant comme Octave toujours ivre, errant comme Coelio définitivement perdu dans ses rêves

Il ne faut jurer de rien :
Valentin, vingt-cinq ans, mène une vie de dandy vouée aux plaisirs et jure qu'il ne se mariera jamais, de peur d'être trompé. Quand son oncle, las de l'entretenir, lui propose de s'unir à Cécile de Mantes, une riche aristocrate, Valentin parie qu'il séduira incognito sa promise... dans le seul but de prouver qu'il ne doit pas épouser une jeune fille aussi sensible aux avances ! Cette comédie, l'une des plus gaies de Musset, démontre avec grâce et fantaisie qu'en amour du moins, on ne saurait jurer de rien.

Le chandelier :
Pour cacher à son mari un amant, Jacqueline accepte de jouer la comédie et d'entrer en fausse intrigue avec l'un des jeunes clercs qui habite chez elle; Voulant ainsi détourner les soupçons biens fondés de son époux, selon les directives de Clavaroche (l'amant)
Le clerc Fortunio se laisse prendre à ce miroir bien sûr, mais c'est lorsqu'il découvre tout que la situation change.

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Musset, c'est Bien.
J'avais du lire : Les caprices de Marianne ou au moins un bout, à la Fac, je m'en rappelle.
Mais j'en avais gardé une image bien fausse, genre théâtre léger, badin justement.

Alors que c'est loin d'être l'essentiel de ces pièces. Les formules sont fines, percutantes, les personnages trouvent le temps dans ces quelques actes de révéler à quel point les gens se méconnaissent entre eux et eux-mêmes. Mais surtout Musset nous offre certains de ces personnages qui contre toute attente restent dévoués à leur coeur ou à leur idée.
Et c'est beau. Magnifique souvent.

Les crimes passionnels
~ Pierre Bellemare ~

(et Histoires vraies 5)

Bon... A la recherche de prêteurs de livres, je discutais avec Christine, une ancienne membre du club :
- Tu as déjà lu Pierre Bellemare ?
- Heu... non
- J'en ai pleins de lui, je pourrai t'en passer
- Heu... mouais

Enfin, n'ayant jamais encore testé, il fallait que je soumette mes a-prioris bofs à la réalité hein.

Ben, c'est super bof. C'est même naze. Il m'en reste un gros là : "Les nouveaux dossiers extraordinnaires" que je vais pas lire. Il m'a trop énervé Bellemare dans les deux ptits.

Enervé oui, parce qu'en plus d'avoir une façon d'écrire tout à fait moche, il utilise des raccourcis à propos des personnages de ses affaires comme s'il détenait les clefs du jugement des hommes. ... >___<
Gné.

Du coup bon, faut pas lire ça hein. C'est naze.

Germinal
~ Emile Zola ~

"Ce pavé de 500 pages est facile à "pitcher": c'est tout bonnement l'histoire d'une grève! Mais quand on a dit ça, bien sûr, on n'a rien dit, car l'important, c'est tout ce que Zola fait graviter autour de cette grève, c'est la manière dont il en explore la genèse, dont il en étudie les mécanismes, dont il en suppute les abrutiséquences, tout cela au travers d'une communauté de mineurs du Nord de la France dont il brosse un portrait à la fois impartial et empathique.

Comme d'habitude, pour préparer son roman, Zola se livra à une enquête minutieuse, et pas une enquête théorique, non, une véritable enquête de terrain, il se rendit à Anzin, visita les corons, hanta les estaminets, rencontra des « gueules noires », découvrant avec effarement leurs conditions de travail abominables. De cette enquête, il ramena non seulement une documentation impressionnante, mais aussi et surtout un sentiment de profonde révolte, et c'est cette révolte qui gronde dans ces pages. Il y aurait là-dedans du manichéisme, entends-je parfois. Zola nous peindrait la lutte du Travail et du Capital d'un trait grossier. Je n'en crois rien. Les réalités sociales que décrit « Germinal » sont parfaitement authentiques, et si les mineurs que Zola met en scène sont presque des esclaves, c'est parce que les mineurs, les vrais, travaillaient bel et bien à l'époque dans des conditions proches de l'esclavage."

Superbe roman, un de ceux que j'ai dans mon armoire à Lyon depuis au moins 5 ans sans avoir même essayé de le commencer, parce que le pensant bien à tort rébarbatif et (moins à tort) sombre.
Il a donc fallu que je vienne ici et qu'il soit dans un stock tout à fait limité de livres empruntés chez Karola;

Du coup, c'est effectivement bien sombre, mais carrément génial, aussi ! Pas de longueurs, j'avais à chaque fois hâte de rentrer à l'appart pour le reprendre et suivre la suite de la grève, la suite des personnages...

Non vraiment, une sacrée bonne surprise.

Éloge funèbre du Général Von Lignitz
~ Jean-Jacques Langendorf ~

Héros fictif, August-Wilhelm von Lignitz aura toute sa vie la même préoccupation : la guerre et comment la faire. Construit comme un tableau vivant des permiers grands conflits du XIXè siècle, cet éloge funèbre donne une leçon d'histoire sur le monde en transformation à la fin du XVIIIè siècle et au début du XIXè siècle. Ce changement est aussi au centre de la nouvelle : Les deux maisons, où l'on voit l'effondrement des valeurs issues de l'Aufklärung.

ça à l'air bien rébarbatif, hein ? La couverture aussi le semblait. Donc c'est vraiment parce qu'il était au tout début de la nouvelle bibliothèque que je me propose de piller méthodiquement que je l'ai pris. ^^

Mais n'empêche, c'était intéressant à lire. Pour une approche stratège/philosophique de la guerre, une image de Napoléon assez déroutante, mais enthousiaste quand même, et quelques jolies phrases.

L'auteur là, il est vraiment fan de guerre, en fait... Je viens de voir qu'il a écrit genre une dizaine d'ouvrages sur le sujet.

Tristan partage sa vie entre le collège et la rue de Vienne, notamment la tour B2, où il habite avec sa mère. Il a réussi à se faire respecter dans cette sinistre cité, dont aucun des usages ne lui est inconnu. Le jour où Clélia, avec son petit air égaré, débarque en classe de français, un sentiment étrange envahit l'adolescent.

Bottero, l'auteur des marchombres, livre prêté par un de mes cavaliers.
C'est nettement moins ambitieux que Elena, mais ça se lit aussi bien, en un peu moins fascinant, donc.

Le style est très direct et simple, tout comme l'histoire, mais empreint de poésie et de légèreté.
Un bon moment.

Ellana (Le pacte des Marchombres)
~ Pierre Bottero ~

J'ai demandé à Antoine (un cavalier ado) de me passer ses livres préférés. Et il m'a passé cette trilogie de Pierre Bottero, dont j'avais entendu le nom l'année dernière mais sans situer vraiment. (parce que ses fans pleuraient sa mort)

"Seule survivante d’un groupe de pionniers après l’attaque de leur caravane par des Raïs, au nord de l’Empire, une fillette est recueillie par le peuple des Petits. Elle grandit dans la Forêt Maison à l’écart des hommes et décide, à l’adolescence, de partir en quête de ses origines. En chemin, sous le nom d’Ellana, elle croise le plus grand des Marchombres, le maître Jilano Alhuïn, qui la prend pour élève et l’initie aux secrets de sa guilde. Son apprentissage est semé d’embûches mais aussi de rencontres et d’inimitiés."

Et bien, c'est assez fantastique, comme univers. Et beau, et poétique, et enjoué, et rebondissant, et plein de justesse et de caractère.
Oui, j'ai bien aimé ^^

Fables
~ La Fontaine ~

Débusqué ce recueil dans la mini bibli de Karola. Toujours aussi génial de re-re-relire ces fables. Il y en a pas mal que j'ai découvert aussi, en fait y en a des masses ^^

Bon, pas la peine de dire "à lire" (et pas seulement parce que plus personne ne vient ici), tout le monde en a déjà lu.

Lettre à la France nègre
~ Yambo Ouologuem ~

"Lettre aux couples mixtes, Lettre aux rois nègres de passage en France, Lettre aux femmes nègrement seules, Lettre aux pisse-copie, nègres d'écrivains célèbres... En tout, treize lettres adressées par l'écrivain Yambo Ouologuem - prix Renaudot - à toutes les bonnes et mauvaises consciences de France et d'Afrique devant le " problème noir ". Prenant de face les rapports toujours ambigus entre Noirs et Blancs, renversant les perspectives, bousculant les concepts et piétinant gaiement les idées reçues, ce génial pamphlétaire ne laisse rien intact. Noirs et Blancs jetés dans un même grand sac subissent la bastonnade, et seule la femme échappe peut-être à la correction, elle, la nègre de l'homme."

Je plussoie le "génial pamphlétaire" du commentaire ^^

L'écriture est acérée et brillante comme une lame, avec des pointes d'humour féroce, et surtout un ton complètement direct, qui ne ressemble à rien que j'ai lu jusque là et qui va à peu près dans le sens inverse que la démagogie prudente ambiante.

La grande Drive des esprits
~ Gisèle Pineau ~

"La vie de Léonce aurait pu aller douce. En 1932, il touchait ses vingt ans. C'était un beau nègre au torse musculeux façonné par les travaux des champs. Tous les gens d'ici-là saluaient sa hardiesse au labeur et le bon esprit qui conduisait ses jours. Si les femmes ne marchaient pas après lui, c'est qu'il traînait une natale infirmité."

Roman situé et parlé comme en Guadeloupe, le temps de se faire au vocabulaire et au ton bien remarquable, et on se lance dans l'histoire derrière ses personnages.



Genre de saga familiale, un peu maladroit niveau construction, ou alors c'est exprès que je me sentais perdue, quand la narratrice de base ressurgissait au détour d'une page ^^
Mais franchement, ambiance bien particulière, esprit bien rendu, et le style est chouette, donc très bonne lecture.

Oeuvres
~ Antoine de Saint Exupery ~

Vol de Nuit :
"Buenos Aires, une soirée dans les années 1920. Quelques heures à peine. Pour Rivière, elles semblent une éternité. Il suit fébrilement l'avancée des trois avions postaux en provenance de la Patagonie, du Chili et du Paraguay. De la capitale argentine, le courrier doit ensuite partir à minuit vers le vieux continent. C'est lui, le responsable du réseau, qui a plaidé pour la mise en place des vols de nuit. Si un appareil s'écrase, on lui tombera dessus. Et celui du jeune Fabien, justement, traverse un orage inquiétant. Chef torturé parle poids de ses responsabilités, Rivière médite sur le bien-fondé du risque qu'il fait courir à son équipe de pilotes. Qui est-il pour mettre leur en vie en danger, dans le seul but d'acheminer plus vite le courrier ?

On a tendance à l'oublier, mais Antoine de Saint-Exupéry n'a pas écrit que Le petit prince. C'est Vol de nui, paru treize ans plus tôt, en 1931, qui a fait sa renommée d'écrivain. Un livre époustouflant. Un concentré d'émotions."

Terre des hommes :
""Nous habitons une planète errante." Saint-Exupéry, qui vient d'être nommé pilote de ligne, découvre, admire, médite notre planète. Assurant désormais le courrier entre Toulouse et Dakar, il hérite d'une vaste responsabilité à l'égard des hommes, mais surtout de lui-même et de son rapport au monde. Tout en goûtant "la pulpe amère des nuits de vol", il apprend à habiter la planète et la condition d'homme, lit son chemin intérieur à travers les astres. En plus du langage universel, il jouit aussi chaque jour de la fraternité qui le lie à ses camarades du ciel. Il rend hommage à Mermoz ou à Guillaumet, à qui est dédicacé le roman, et dont il rappelle les célèbres paroles : "Ce que j'ai fait, je le jure, jamais aucune bête ne l'aurait fait." "

Le Petit Prince :
Imaginez-vous perdu dans le désert, loin de tout lieu habité, et face à un petit garçon tout blond, surgi de nulle part. Si de surcroît ce petit garçon vous demande avec insistance de dessiner un mouton, vous voilà plus qu'étonné ! À partir de là, vous n'aurez plus qu'une seule interrogation : savoir d'où vient cet étrange petit bonhomme et connaître son histoire.

S'ouvre alors un monde étrange et poétique, peuplé de métaphores, décrit à travers les paroles d'un "petit prince" qui porte aussi sur notre monde à nous un regard tout neuf, empli de naïveté, de fraîcheur et de gravité. Très vite, vous découvrez d'étranges planètes, peuplées d'hommes d'affaires, de buveurs, de vaniteux, d'allumeurs de réverbères.

Cette évocation onirique, à laquelle participent les aquarelles de l'auteur, a tout d'un parcours initiatique, où l'enfant apprendra les richesses essentielles des rapports humains et le secret qui les régit : "On ne voit bien qu'avec le coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux."

Citadelle :
une prose qui nous emmène avec une fluidité confondante (et ce malgré des phrases parfois longues) au cœur de la pensée de l'auteur, au beau milieu du désert, dans un campement, dans un empire imaginaire, mais qui parait presque historique. Sans jamais donner de nom (sauf à quelques lieux), Saint Ex' nous fait voyager dans son monde, un monde hautement symbolique, où l'on retrouve ses thèmes de prédilections, qu'il développe au cours de longues paraboles, sortant de son chapeau d'immense écrivain des images magnifiques, qui touchent directement, qui parle au cœur plutôt qu'à la tête (il faut voir avec le cœur disait le Petit Prince !), qui déplacent en profondeur quelque chose en nous.
Un livre à ne pas oublier, et à consulter souvent...

Courrier sud :
Bernis, pilote raconte par courrier à un ami sa quête, son attente obscure d'une promesse qu'il ne peut définir. Il tente de la trouver dans l'amour...

Lettre à un otage :
Saint-Exupéry a écrit ce livre en 1940 d'abord à Lisbonne puis lorsqu'il voguait vers les Etats-Unis, après l'armistice et s'être battu dans les airs (ce qu'il relatera à New-York dans les mois qui suivront dans son remarquable "Pilote de Guerre").

La nostalgie du patriote abandonnant sa patrie en danger, blessée, vaincue, misérable se mêle à celle de son amitié pour Léon Werth, compatriote et ami Juif menacé par la haine nazie.

Le texte, court, est un éloge aux droits de l'homme, au respect de la condition humaine, à la résistance contre les fanatismes et à l'amitié. Cet ouvrage prélude à l'engagement futur de l'auteur dans les forces françaises libres où il trouvera la mort.

Pilote de guerre :
Nous sommes fin mai, en pleine retraite, en plein désastre. On sacrifie les équipages comme on jetterait des verres d'eau dans un incendie de foret. Comment pèserait-on les risques quand tout s'écroule... ? En trois semaines nous avons perdu dix-sept équipages sur vingt-trois. Nous avons fondu comme une cire... Nous savons bien que l'on ne peut faire autrement que de nous jeter dans le brasier, si même le geste est inutile. Nous sommes cinquante, pour toute la France. Sur nos épaules repose toute la stratégie de l'armée française !

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Nouveau livre parfait. Enfin, compilation qui donne un ensemble parfait d'oeuvres.
Je n'aurai pas été lire St Ex, si je n'avais pas trouvé ce livre dans la bibli des Virchaux. Parce que le Petit Prince.

Le battage autour du ...

J'ai retrouvé Mermoz, j'ai retrouvé les hommes héroïques qui m'avaient déjà été racontés par Kessel, mais d'autres, mais de la vie.

Et au-delà de ça, une sensibilité et surtout une pensée de plus en plus universelle et foudroyante. Si bien que Citadelle, a été dur à lire. Dur, mais magnifique, autant que les autres.

Bref, petit livre sublime, le tout en format papier bible... Je ne peux décemment pas le rendre à la bibliothèque dont on m'a dit un peu plus tôt : "de toute façon en partant d'ici il faudra que je fasse un don de tous ces livres." hein ?

^^

Les fleurs du mal
~ Baudelaire ~

"En plus de nous offir les plus beaux vers qui existent (je l'affirme!) et un recueil remarquablement travaille, Baudelaire révolutionne la poésie!
Ainsi le sujet ne compte plus, un sujet laid ou moralement bas devient beau par le langage et le pouvoir du poète. On retrouve cette alchimie dans le titre, Les Fleurs du Mal ou extraire la beauté du mal. C'est notament visible dans le poème La Charogne, qu'un consommateur un peu plus haut dénigre, je lui demanderais : pourquoi? Ce poème est tout simplement majestueux, faire une oeuvre aussi belle sur un sujet aussi horrible, c'est prodigieux et tout à fait inédit à l'époque.
Révolution aussi, dans le sens ou Baudelaire reprend la sensibilité de la de la poésie romantique, mais lui donne ce qui lui manque, une perfection formelle.
Révolution enfin par un nouveau systeme d'écriture, les correspondances. C'est par les figures d'analogie que Baudelaire écrit (tout à fait visible dans le poème La Chevelure), un objet, une chose eveille une sensation qui en rapelle une autre, puis une autre... magnifique!
Baudelaire c'est le debut de la poésie moderne, Hugo l'avait deviné, Verlaine, Rimbaud et Apollinaire sont ces heritiers"

Ce n'est certes pas la première fois que je m'attèle à lire les fleurs du mal...
Et je vois que déjà tous les vers s'estompent. Et s'oublient.

Je culpabilise presque, vu qu'il parait que c'est si fondamental, et que je connais des tas de gens biens qui en sont fans aussi. Mais bon, ben, tant pis ^^

Aspects de la civilisation africaine
~ A. Hampate Bâ ~

Je ne suis pas fan du tout de l'écriture de monsieur. Mais c'est l'un des plus grands écrivains accessible africain, donc... Je n'ai pas boudé la découverte de ce petit livre.



Et il y a quand même de jolies réflexions complètement intéressantes, sur la vie africaine donc, les efforts que Hampate Bâ fait pour la faire connaître et respecter, et la religion musulmane.

Donc, bonne lecture.

L'homme squelette
~ Tony Hillerman ~

"Le 30 juin 1956, deux avions entrent en collision au-dessus du grand canyon, il n'y a aucun survivant. Presque cinquante ans plus tard, un jeune indien Hopi dépose chez un prêteur sur gage de Gallup un diamant contre vingt dollars. Intrigué, le directeur de l'établissement fait expertiser la pierre et apprend qu'elle en vaut vingt mille. Coïncidence, un braquage vient d'être commis dans une bijouterie. Le Hopi est arrêté, mail clame son innocence : le vrillant lui aurait été donné il y a bien longtemps par un vieux shaman vivant au fond d'un grand canyon. Mais quel crédit apporter à son étrange histoire ? "

Je m'attendais à une vision plus améindienne des choses. Déçue donc, le trip policier n'est pas vraiment prenant, et on se moque pas mal de savoir si la gamine va retrouver le bras de son père ou pas...

Enfin bref, pas top à mon goût.

ça va, ça fait que un an que j'ai pas posté ici... ARG ! (J'ai gardé sur word une liste des bouquins au fur et à mesure. Mais pas tous. Que de résumés fabuleux perdus !]

~ Ebène ~
Ryszard Kapuscinski

"Du Sahara à la corne de l'Afrique, Ebène est un terrible et merveilleux voyage initiatique au gré des rencontres, des amitiés et des coups d'État à travers une vingtaine de pays d'Afrique noire. L'auteur, Ryszard Kapuscinski, a débarqué au Ghana en 1958 comme correspondant d'une agence de presse polonaise. Il n'a cessé depuis de sillonner le continent et présente, au travers de 29 chapitres, les fragments de quatre décennies "d'aventures africaines".

On y croise des dictateurs, des vendeurs ambulants, des prêtres et des enfants. Amin Dada, qui "symbolise l'alliance du crime et de l'absence de culture", les bayayes, cette foule oisive venue des villages, qui hante toutes les villes africaines. Conteur fascinant, Kapuscinski nous fait ressentir la chaleur abrutissante, tenace, de ces contrées, l'angoisse d'une tempête de sable ou de la traversée d'un troupeau de buffles, la spontanéité des rapports humains. Il sait aussi expliquer, sans clichés ni raccourcis, l'anatomie d'un coup d'État, l'histoire du génocide rwandais ou encore les guerres d'enfants, l'enfer du Liberia et ses seigneurs de la guerre ou celui des bidonvilles de Dakar et d'ailleurs. "



Un des meilleurs livres sur l'Afrique que j'ai pu lire.

De vraies histoires vécues, un témoignage sans embellissement ni jugements condamnant

Génial

~ L'amour en plus ~
Elisabeth Badinter



"L'amour maternel est-il un instinct qui procéderait d'une "" nature féminine "", ou bien relève-t-il largement d'un comportement social, variable selon les époques et les moeurs. Tel est l'enjeu du débat qu'étudie Elisabeth Badinter, au fil d'une très précise enquête historique menée avec lucidité mais non sans passion.L'Amour en plus, un livre passionnant, dérangeant."

Très intéressant compte rendu sur l'amour maternel à travers les âges.

En remettant en perspective tout ce que l'on nous apprends et rabache sur l'éducation à donner aux enfants etc, c'est un autre point de vue fort sympathique et désacralisant sur les attentes de la société envers les mères.

Oui parce qu'en fait, il y'a ce qui est bon pour les enfants, et ce qui est bon de suivre pour ne pas passer pour une mauvaise mère - ce qui diffère selon les époques -

Bref, chouette lecture

Amsterdam ~
Ian Mc Ewan


"Quatrième de couverture
Loin des années hippies de leur jeunesse, deux amis liés depuis trente ans battent la semelle au cimetière tandis qu'achève de se consumer leur ex-maîtresse Molly Lane, critique gastronomique et photographe bien connue : Clive Linley, compositeur célèbre, et Vernon Halliday, directeur de la rédaction d'un prestigieux journal londonien. Ils partagent la même hostilité envers un autre ancien amant de Molly, Julian Garmony, ministre des Affaires étrangères. Tout occupés à défendre leurs situations, ils n'hésitent pas à piétiner les valeurs morales, Clive au nom de son art, Vernon afin d'augmenter les chiffres de diffusion de son journal. À quel drame le plan monté par Vernon contre Garmony va-t-il aboutir ? L'intrigue diabolique de ce roman brillamment inscrit dans notre société contemporaine est traitée par Ian McEwan avec l'humour corrosif dont il a le secret. "

Pas de grand souvenir, donc pas un livre à aller chercher..

Oui la critique de la société anglaise et de l'univers des médias est pas mal, mais on lira mieux, et l'histoire se tire vers une fin attendue.
Pas mirobolant donc;

~ Le grand secret ~
Barjavel



"Quel est donc ce grand secret d'état qui induit tant de décisisons primordiales pour l'Humanité? qui est à l'origine de tant de troublantes disparitions? Qui sépare Jeanne de son amant pendant 15 ans?
C'est un secret énorme, inattendu, saisissant qui bouleverse à la fois l'histoire individuelle d'un couple et celle de l'Humanité entière... c'est un secret à la fois terriblement attirant et effrayant au point d'être à l'origine des plus grands évènement de la fin du XXième siècle, évènements que nous connaissons tous mais dont nous ignorons la cause véritable : une découverte horrible et magnifique...
Barjavel revisite ici le mythe de l'apprenti sorcier, lui confèrant une modernité et une plausibilité incroyables, en incluant dans son roman des réalités historiques qui nous parlent, une histoire d'amour très justement traitée et analysée.
Soulevant habilement des thèmes universels, transcrivant avec génie les impressions, les peurs, les espoirs et les révoltes de ses personnages, il nous emmène vers l'inimaginable et l'inespéré avec une telle force qu'on ne peut qu'y croire. "


Barjavel, c'est la classe.

Encore un de ces romans super bien écrit, super bien ficelé, et ambitieux avec succès !

Il reprend des évènements politiques connus et les ajoute à sa sauce, ajoute ses propres raisons tellement normalement qu'on y croit, pourquoi pas !
Adoré cette lecture.

~ Lève-toi et marche ~
Hervé Bazin

Commentaire amazon :
"Atteinte d'une maladie qui la paralyse, elle agit pour changer la vie des gens autour d'elle et se dire qu'elle est utile. En peu de temps , elle accomplit plus que la plupart au cours d'une longue vie

Cet excellent livre de Hervé Bazin est à l'heure actuelle un peu oublié, peut-être occulté par le succès de « vipère au poing »

J'ai aimé pour le personnage principal dont la volonté et le caractère dominent tout : impossible de savoir si l'attitude de la jeune femme relève de la générosité pure ou du déni de son handicap, mais elle suscite l'énervement et l'admiration et jamais la pitié. L'écriture élégante, précise et surtout pas larmoyante traduit avant tout le besoin de l'héroïne de ne surtout pas s'arrêter, ce qui serait accepter son immobilisme physique et peut-être se résigner à penser à son état..

Curieusement, ce qui reste après lecture est une impression de force et de joie de vivre. Un livre d'une puissance incroyable. "

Je ne m'en rappelais pas mais lire le commentaire m'a remis dedans;

Effectivement un vrai modèle de courage et de volonté de la part de la héroïne, qui est non seulement gravement malade mais dans des conditions de vies pas envieuses non plus.
Malgré tout, changer, changer les gens et la vie qu'elle quitte. Au bout d'un moment la raison n'est plus l'essentiel.

Bon livre.

Un pur moment de Rock'n Roll
~ Vincent Ravalec ~

"En quelques instantanés, Ravalec fait le portrait de notre société, portrait sans complaisance entre galères et coups tordus.
Ravalec à la don de narrer le pathétique mais d'y mettre de la vie... et peut être même bien de l'espoir.
Des nouvelles du même opus que celle de Beigbeder pour la caricature des personnages, sans le côté dandy. Et c'est peut être mieux comme ça. "



Je me souviens que c'était drôle, et que l'écriture était calée.
Mais c'est tout. Une ambiance bien comme je les aime.