QG du Fan Club de Diabou
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 Il faut lire...

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Mokkimy
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Luciole
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Luciole
Ange des chemins à l'abricot
Luciole


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Où je traîne : lune
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MessageSujet: Re: Il faut lire...   Il faut lire... - Page 3 EmptyLun 15 Mai - 17:44

Belle de Jour
~ Joseph Kessel ~


Il faut lire... - Page 3 5177-0

Story :
Séverine est l'épouse d'un jeune interne des hôpitaux avec lequel elle n'a jamais ressenti de véritable plaisir. Un des amis du couple, play-boy amateur de femmes expertes, lui donne un jour l'adresse d'une maison clandestine. Troublée, Séverine ne résiste pas à l'envie de s'y rendre et devient rapidement la troisième pensionnaire de Mme Anaïs. Elle y est appelée 'Belle de jour' car ses visites surviennent chaque après-midi entre deux et cinq heures.

Extrait :
Ils ne rentraient qu'au moment où Séverine, à bout de forces, s'endormait presque sur une banquette de restaurant de nuit. Aussitôt chez elle, elle cédait à un lourd sommeil qui, la matin, lui permettait d'éviter Pierre. La journée était dévorée par les mille devoirs qu'elle s'était imposés. Le soir répétait les fatigues de la veille.
Ainsi peu à peu Sévernie usa ses craintes et même ses souvenirs. Ce tourbillon éloignait indéfiniment, réduisait en poudre à peine réelle le jour où elle s'était rendue rue Virène. Bientôt elle n'aurait plus besoin de bouclier entre elle et Pierre.

Ce fut alors que se produisit chez Séverine le phénomène auquel échappent rarement ceux que gouverne un trop décisif instinct. Comme le joueur accablé quelque temps par une perte dangeeuse se met, la première meurtrissure passée, à rêver de la table verte, des visages, des cartes, des paroles rituelles d'une partie, comme l'aventurier, un instant fatigué de l'aventure, se sent rongé soudain par les images de la solitude, du combat et de l'espace, comme l'opiomane, en apparence désintoxiqué croit sentir autour de lui avec une douce terreur la fumée de la drogue, ainsi Séverine fut insensiblement cernée par ses souvenirs de la rue Virène. Pareille à tous ses frères, à toutes ses soeurs en désirs interdits, ce ne fut point la satisfaction de ce désir qui la tenta, mais les prémices dont cette satisfaction s'entoure.

La figure de Mme Anaïs, les beaux seins de Charlotte, l'humilité équivoque du lieu, son odeur qu'elle avait cru porter un soir dans les cheveux, tout cela s'acharna sur la mémoire charnelle de Séverine. Elle en frémit d'abord de répulsion, puis l'accepta, puis s'y complut. La présence de Pierre et l'amour déchirant qu'elle avait pour lui la défendirent quelques jours. Mais la fatalité intérieure inscrite en Séverine, vrai sceau de son destin, devait s'accomplir.


Dans la préface du livre, on assiste à une défense en règle du récit qui va suivre. A priori pré-publié dans une revue, ou journal littéraire, il a été beaucoup critiqué par les lecteurs, choqués. Il fut accusé de pronographie, entre autres.

Depuis (1928) on en a vu/lu d'autres. Mais de toute façon, le ton n'est jamais vulgaire et là n'est pas l'intérêt. C'est les personnages qu'on suit, leur doutes et leurs tiraillements. On regarde Séverine s'enfoncer chaque fois mieux dans ce tourbillon, jusqu'au pire.


Dernière édition par le Mar 16 Mai - 13:32, édité 1 fois
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Luciole
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MessageSujet: Re: Il faut lire...   Il faut lire... - Page 3 EmptyLun 15 Mai - 18:12

Ne meurs pas, ô mon désert
~ Edward Abbey ~


Du même auteur que Désert Solitaire, que j'avais adoré.
On retrouve le style, version un soupçon plus vulgaire. Mais c'est demandé par les personnages, Hayduke en particulier ^^ Et ça passe bien, même pour moi. (Ursus sait que...)

C'est une lecture assez différente du précédent livre. On a beaucoup plus de mal à se poser pour regarder le paysage, puisqu'il prends le rôle de décor, ce coup-ci.
Un décor chérit par les 4 personnages principaux, et bousillé par les Hommes et leurs machines.

Il faut lire... - Page 3 39977
(hop, la couv' en vo : le gang de la clef à molette)

Le groupe improvisé décide alors de se lancer dans une guerilla contre ceux qui détruisent. Destructions de pelleteuses, déraillement de train, explosion de barrage...
Un air de country pour les poursuites effarantes au milieu des canyons, des sourires pendant leurs pauses et leurs papotages, parce que ce sont de vieux amis "ah, ce sacré Hayduke!" ^_^ Ambiance géniale, donc.

"Quand donc cette centrale électrique de quarante millions de dollars sera-t-elle construite, Papy ?" demanda Hayduke au vieil employé de la pompe. Lequel avait un visage décharné, un regard humide et glauque et lorgnait George avec méfiance : une barbe hisurte grouillante de brindilles, une tignasse de sauvage, un chapeau en cuir graisseux inspirent toujours de l'inquiétude.
"Peux pas vous dire. C'est ces sacrés fouteurs de merde de l'environnement qui retardent tout."
"Ils refusent de vous laisser polluer l'air à votre guise, c'est ça, le problème?"
"Tas de fils de pute ignorants. Z'avons plus d'air ici qu'on peut en respirer." Il leva un bras osseux vers le ciel.
"Visez là-haut. Plus d'air qu'il en faut pour vous branler. Combien ?"
"Le plein."
Le vieil homme portait l'uniforme Texaco à rayures vertes et blanches. Modèle garanti d'origine dont le dernier lavage semblait remonter aux derniers gros orages de l'été 72. Il portait l'étoile rouge de la Texas Company sur la manche, et son nom en lettres rouges sur la poche de sa chemise -J.Calvin Garn (le nom de n'importe quel bouseux). Ses pantalons pendaient, vides et flasques à l'endroit où normalement se trouvent les fesses, si on regarde. Calvin semblait ne pas en avoir. Un vieil homme aigri et, rien d'étonnant, sans envergure. Vous pouvez confier votre voiture à un homme portant l'étoile, sauf si son cul s'est fait la malle.
"Oui, mais vous pourriez en garder un peu pour tous ceux qui n'ont que l'air de leur ville à respirer, là-bas en Californie.
- Et ben, j'en sais rien, répondit le vieux que les vapeurs d'essence faisaient pleurer. Z'avons notre air ici et c'est à nous, m'est avis, de décider quoi en faire. On n'aime pas ces richars venus d'ailleurs qui essaient de nous dire quoi faire de notre air.
- Ouais, mais visez un peu, Calvin. Gardez votre air à moitié propre et vous pourrez le vendre à ces abrutis de la ville, à pleins jerrycans, comme l'eau de source.
- On a pensé à ça. Mais ça paie pas.
- Y a qu'à leur mettre un compteur sur le nez lorsqu'ils franchissent la limite de l'Etat.
- On a pensé à ça. Mais ça paie pas. Faut payer le transport, la licence et tous les permis aux Finances. Je vérifie l'huile ?"
[...]
Ils se garèrent puis gagnèrent à pied le milieu du pont, pour prier.
"OK, Seigneur, me revoici, commença Smith, à genoux, tête baissée. C'est encore moi et je vois que vous n'avez rien fait à propos de ce barrage. Vous savez aussi bien que moi que, si les hommes de ce fichu gouvernement peuvent remplir ce barrage, ça va envahir plusieurs canyons, étouffer des arbres, noyer des daims, et ruiner tout le voisinage. Car cette eau passera même par-dessus Rainbow Bridge si vous laissez ces fils de pute le faire. C'est ça que vous voulez ?"
Quelques touristes s'arrêtèrent pour regarder Smith. L'un d'eux braqua sur lui son appareil photo. Hayduke, qui montait la garde, porta sa main au manche du couteau dans son étui à sa ceinture et lui jeta un regard furibard. Les touristes s'éloignèrent. La Rangerette ne réapparut pas.
"Alors quoi, mon Dieu ?" demanda Smith. Il fit une pause, jetant un oeil vers le ciel où une procession de nuages en formation stable, comme une armada de galions, flottait vers l'est, poussée par les vents dominants, s'éloignant des derniers rayons du soleil à l'ouest pour s'approcher de la nuit tombante.
Une fois encore, pas de réponse immédiate. Smith pencha de nouveau la tête et poursuivit sa prière, à genoux sur le ciment froid, ses deux mains jointes vers le ciel.
"Tout ce dont nous avons besoin, mon Dieu, c'est d'un petit chox tellurique, un intervention chirurgicale. Vous pouvez le faire à l'instant même. Hayduke et moi sommes ici, mais peu importe, nous partirons avec le pont et avec tous ces innocents étrangers venus ici des quatres coins de l'Union pour admirer cette grande oeuvre humaine. Qu'en dites-vous ?"
Aucune réponse perceptible par l'un des cinq sens.
Smith attendit une minute encore, puis il renonça à son inutile marmonnement de mormon et se releva. Il se pencha par-dessus le parapet, à côté de George, et contempla l'immensité de la voûte du barrage.
"Tu sais, Seldom, dit Hayduke après un court instant de méditation, si seulement on pouvait pénétrer au coeur de cette saloperie..."


Il y a une suite, qui n'a pas été traduite en français. En tout cas, Edward Abbey est une référence, surtout pour les écologiste et de façon générale en amérique. Ainsi que pour moi, maintenant ^_^

"A vous donner envie d'aller faire sauter un barrage !"

A vrai dire, j'ai préféré le premier, Désert Solitaire, donc. Moins frénétique, plus sensible. mais j'ai Adoré les deux.


Dernière édition par le Mar 16 Mai - 15:16, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Il faut lire...   Il faut lire... - Page 3 EmptyLun 15 Mai - 18:28

Les Royaumes du Nord
[A la croisée des mondes]
~ Philip Pullman ~


Il faut lire... - Page 3 2070541886.08.LZZZZZZZ


Soudain, un grand bruit de bois brisé attira tous les regards vers la maison. Une fenêtre du rez de chaussée, qui s'ouvrait visiblement sur une cave, était en train de se desceller, dans un fracas de verre accompagné par le grincement du bois qui se fend. Le soldat qui avait rejoint Iorek Byrnison dans la maison en ressortit à toutes jambes pour venir se planter devant la fenêtre de la cave, prêt à faire feu. C'est alors que la fenêtre fut arrachée du mur, et l'on vit surgir Iorek Byrnison, l'ours en armure.
Sans son armure il était impressionnant. Avec elle, il devenait terrifiant. De couleur rouille, elle était assemblée de manière grossière avec des rivets; de grandes plaques de métal décoloré et bosselé se chevauchaient et frottaient les unes contre les autres en grinçant. Le casque était aussi pointu que sa geule, avec deux fentes pour les yeux, découvrant la partie inférieure de la mâchoire pour lui permettre de mordre et de lacérer ses victimes à coups de dents.

Le soldat tira plusieurs coups de feu dans sa direction, et les policiers tentèrent de l'abattre eux aussi, mais Iorek Byrnison repoussait les projectiles comme de vulgaires gouttes de pluie. Soudain, il s'élança, dans un grincement et un fracas de métal, avant que le soldat ait eu le temps de s'enfuir, et le projeta à terre. Le daemon de ce dernier, un husky, sauta à la gorge de l'ours, mais celui-ci n'y prêta pas plus attention qu'à une mouche et, soulevant la sentinelle d'une seule main, il l'attira vers lui, se pencha en ouvrant grand la geule et coinça la tête de l'homme entre ses mâchoires. Lyra devina ce qui allait se passer : l'ours allait broyer le crâne de la sentinelle, comme un oeuf; il s'ensuivrait un affrontement sanglant, avec de nouveaux morts, leur départ serait encore retardé, et les enfants ne seraient jamais libérés, avec ou sans l'aide de Iorek Byrnison.

Sans même réfléchir, elle s'élança et posa la main sur l'unique point faible de l'armure de l'ours, l'interstice qui s'ouvrait entre le bas du casque et la grande plaque de fer qui couvrait ses épaules quand il baissait la tête, là ou apparaissait le pelage jaunâtre, entre les rebords rouillés du métal. Elle enfonça ses doigts dans l'ouverture et Pantalaimon bondit aussitôt, au même endroit, sous la forme d'un chat sauvage, prêt à la défendre. Mais Iorek s'était immobilisé, et les hommes armés cessèrent de tirer.
- Iorek ! déclara-t-elle d'une voix ferme. Ecoute-moi ! Tu as une dette envers moi. Tu as l'occasion de la rembourser. Fais ce que je te demande. Nous avons besoin de toi, Iorek, tu ne peux pas rester ici. Suis-moi jusqu'au port, sans même te retourner. Farder Coram et Lord Faa se chargeront d'arranger les choses avec les autorités. Libère cet homme et viens avec moi...
L'ours ouvrit lentement la geule. La sentinelle s'évanouit; sa tête ensanglantée, mouillée de salive et pâle comme un linge, heurta le sol. Son daemon husky entreprit de le ranimer et de le rassurer, tandis que l'ours marchait vers Lyra.
Nul ne bougea. Tout le monde regarda l'ours tourner le dos à sa victime, à la demande de cette fillette avec son daemon-chat, et ils s'écartèrent pour laisser passer Iorek Byrnison qui avançait d'un pas pesant au milieu d'eux, accompagné de Lyra, en direction du port.


Premier volume d'une trilogie que j'avais déjà à moitié lue il y a bien des années et adoré. N'ayant pas pris le temps de trouver les autres (à l'époque ils n'existaient qu'en grand format), je suis tombée dessus par hasard l'autre fois à la bibli (pas fait mal, non, merci).
J'en avais gardé un très très bon souvenir, vague, mais excellent, et à la relecture, je suis encore plus conquise ^_^

Lyra est une orpheline élevée au Jordan Collège, où les érudits lui donnent une éducation plutôt décousue et où surtout elle peut jouer la casse-cou sur les toîts, traîner avec sa bande dehors, vivre le plus d'aventures possibles.
C'est en espionant qu'elle entends parler pour la première fois de la Poussière, et qu'elle se retrouve embarquée à sa recherche, sans savoir exactement ce dont il s'agit.

Certains adultes en ont peur, d'autres feraient à peu près tout pour en découvrir plus, et la quête ne sera pas aisée.
Heureusement qu'elle a son daemon, Pantalaimon et qu'elle rencontre des amis pour l'aider.


Dernière édition par le Mar 16 Mai - 15:27, édité 1 fois
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Kam
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MessageSujet: Re: Il faut lire...   Il faut lire... - Page 3 EmptyLun 15 Mai - 21:37

Aaaahh !!! cette trilogie est trop trop bien ! Il faut lire... - Page 3 Kawafete
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Mokkimy
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MessageSujet: Re: Il faut lire...   Il faut lire... - Page 3 EmptyMar 16 Mai - 19:20

Clair ! tu l'avais pas core lu ? Il faut lire... - Page 3 Chatkawa
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Luciole
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MessageSujet: Re: Il faut lire...   Il faut lire... - Page 3 EmptyMar 16 Mai - 23:23

Ben si, mais à moitié, comme c'est marqué plus haut. Et d'ailleurs, comme j'ai fait deux allers à la bibli avant d'entrer et que j'étais déjà pas en avance... (oublié la clef de l'anti-vol de wow, le premier coup)

J'ai pris mes bouquins en y réfléchissant encore moins que d'habitude, et donc j'ai oublié de prendre la suite de cette série ! ^^; So, ce sera pour dans 1 ou 2 semaines.
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MessageSujet: Re: Il faut lire...   Il faut lire... - Page 3 EmptyMar 6 Juin - 22:07

Le Portrait de Dorian Gray
~ Oscar Wilde ~


Ce sont les derniers livres que j'ai acheté, mangas non compris. Vu que ça fait longtemps que j'entends ce nom, et que Nouch' m'en a reparlé, il y a quelques temps, je me suis dit qu'une référence, ça valait toujours le coup d'acheter.
Celui-là et De Profundis, donc. (Que je n'ai pas encore lu)

4ème de couverture :
Le héros de l'unique roman d'Oscar Wilde doit rester éternellement jeune : son portrait seul sera marqué progressivement par le temps, les vices, les crimes, jusqu'au drame final.
Dans ce chef d'oeuvre de l'art fin de siècle (1890), l'auteur a enfermé une parabole des relations entre l'art et la vie, entre l'art et la morale, entre le Bien et le Mal. Les apparences du conte fantastique, et du roman d'aventures, où le crime même ne manque pas, fascinent le lecteur ébloui par les dialogues étincelants de l'auteur de théâtre, les paradoxes de l'esthète, la phrase du poète. La tragédie vécue par l'écrivain, le bagne, le déshonneur, la mort prématurée laissent ainsi, lisse et pur, son roman unique.


C'est un peu tarabiscoté, comme présentation... Ils en font un peu trop pour que ça paraisse si bien que ça. Mais bon.

Pour ce qui est de ma lecture... J'ai trouvé ce livre étrange. Globalement bien, très bien, mais étrange. L'intrigue n'était pas au niveau de l'écriture, trouvé-je. Il est certain que ce n'est pas le but du bouquin, mais je crois que c'est ça qui m'a gêné.
Mais c'est aussi probablement d'en avoir tant entendu parlé.

Bref, il y a des passages géniaux, ça se lit très bien, et en plus on tilte sur des références de Nouch'. Au moins 3 bonnes raisons de le lire. ^_^

Il faut lire... - Page 3 Img295


Par flemme, et comme l'occasion fait le larron, je copie/colle ce que j'ai trouvé sur le web de retranscrit. Les premiers paragraphes du livre :

La riche senteur des roses emplissait l'atelier, et lorsque la brise d'été agitait les arbres du jardin, les lourds effluves du lilas, ou la fragrance plus subtile de l'épine rose, pénétraient par la porte ouverte.
Depuis le coin du divan aux motifs persans sur lequel il était étendu, fumant, comme à son habitude, cigarette sur cigarette, Lord Henry Wotton apercevait tout juste l'éclat d'un cytise aux fleurs couleur de miel, suaves comme le miel, dont les rameaux frémissants paraissaient à peine capables de porter le poids d'une beauté aussi flamboyante que la leur, cependant que de temps à autre les ombres fantastiques projetées par les oiseaux en vol s'inscrivaient un instant sur les longs rideaux de tussor tendus sur la fenêtre immense, et créaient passagèrement un sorte d'effet japonais qui lui rappelait le visage blafard comme le jade de ces peintres de Tokyo qui, par l'intermédiaire d'un art nécessairement immobile, tentent de traduire le mouvement et la vitesse. Le murmure obstiné des abeilles cheminant lourdement parmi les hautes herbes qu'on n'avait pas encore tondues, ou faisant des cercles monotones au-dessus des aigrettes dorées et poudreuses du chèvrefeuille qui poussait en tout sens, semblait rendre le silence encore plus oppressant. Le grondement indistinct de Londres était comme le bourdon d'un orgue dans le lointain.

Au centre de la pièce, fixé sur un chevalet droit, se dressait le portrait en pied d'un jeune homme d'une beauté extraordinaire et, face à lui, à quelque distance, était assis l'artiste lui-même, Basil Hallward, dont la disparition subite, il y a quelques années, suscita dans l'opinion un tel émoi et fit naître de si étranges conjectures.

Le peintre regardait la forme gracieuse et avenante que son art avait si habilement reflétée, et un sourire de plaisir passa sur son visage et parut vouloir s'y attarder. Mais soudain, il sursauta et, fermant les yeux, posa les doigts sur ses paupières, comme s'il cherchait à emprisonner dans son cerveau un rêve curieux dont il redoutait de s'éveiller.

« C'est votre plus belle œuvre, Basil, la meilleure chose que vous ayez jamais faite, dit Lord Henry et nonchalamment. Il faut absolument que vous l'envoyiez à la Grosvenor l'an prochain. L'Académie est trop grande et trop vulgaire. Chaque fois que j'y suis allé, ou bien il y avait tant de gens que je n'ai pu voir les tableaux, ce qui était déplorable, ou bien tant de tableaux que je n'ai pu voir les gens, ce qui était pire. Vraiment, il n'y a que le Grosvenor.

- Je ne crois pas que je l'enverrai où que ce soit», répondit-il, rejetant la tête en arrière de cette façon bizarre qui provoquait à Oxford l'amusement de ses amis. « Non, je ne l'enverrai nulle part. »
Lord Henry haussa le sourcil et le fixa d'un air étonné, au travers des volutes de fumée bleues que formait, en tournoiements pleins de fantaisie, une cigarette qui dégageait un lourd parfum d'opium. « Nulle part ? Mais pourquoi donc, mon cher ami ? Avez-vous quelque raison valable ? Que vous êtes bizarres vous autres artistes ! Vous feriez n'importe quoi pour vous faire une réputation. Et dès que vous en avez une, on dirait que vous voulez vous en débarrasser. C'est absurde, car il n'y a qu'une chose au monde qui soit pire que d'être l'objet de toutes les conversations, c'est de n'être l'objet d'aucune. Un portrait comme celui-ci vous installerait très au-dessus de tous les jeunes artistes d'Angleterre et rendrait les vieux terriblement jaloux, pour autant que de vieilles gens soient capables de quelque émotion.
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MessageSujet: Re: Il faut lire...   Il faut lire... - Page 3 EmptyMar 6 Juin - 22:54

L'homme-boîte
~ Abé Kôbo ~


Extrait : (passage qui place le début d'un exemple de gens qui peuvent devenir Homme-boîte)

Alors y a t il quelqu'un qui, par un penchant naturel, désirerait expressément devenir homme-boîte ? Peut-être penses-tu que c'est étrange, mais il y a de nombreux cas qui ont commencé avec de faibles motivations. Des motivations qui, à première vue, n'en sont pas tant elles sont insignifiantes. C'est, par exemple, le cas de A.
Un jour, un homme-boîte vint s'installer juste au-dessous de sa fenêtre. A. se défendit de le regarder mais la vue de cet homme lui devint naturelle. Il s'efforçait de l'ignorer, mais il ne pouvait pas ne pas être conscient de cette présence. Les premiers sentiments qui l'envahirent furent de l'exaspération et de la confusion devant l'empiétement illégal de son territoire, de la haine et de la colère devant ce personnage étranger venu s'imposer. Mais il décida de ne rien dire et d'attendre pendant un certain temps. Peut-être ce voisin bavard qu'était le préposé aux ordures toujours affairé devant les poubelles passerait, pour lui, à l'action. Mais il avait beau attendre, aucun indice d'intervention humaine ne se manifestait. N'y tenant plus, il essaya de se renseigner auprès du gardien de l'immeuble, mais en vain. Peut-être ne pouvait-on voir l'homme-boîte que de son appartement. Et celui qui pouvait s'arranger pour ne pas se faire remarquer n'allait naturellement pas se mettre à bouger. Quant aux autres, dans la mesure du possible, ils faisaient semblant de ne pas voir.


4ème de couverture :
Kôbô Abé est un des tous premiers écrivains japonais d'aujourd'hui. Redoutable parabole des temps modernes, son roman L'Homme-boîte nous interroge un peu à la manière des pièces de Beckett. Cet homme qui a enfoui sa tête et le haut de son corps dans une boîte en carton n'est pas un Diogène cynique réfugié dans un tonneau par mépris de l'humanité. C'est un anti-héros, un être mythique dont le mal profond est l'impuissance. Un voyeur aussi, car la seule relation qu'il peut établir avec le monde extérieur se fait par l'intermédiaire de son regard. Ce personnage anonyme a placé un écran entre les autres et lui afin de se protéger des contraintes de la société et la boîte est pour lui à la fois sécurisante et protectrice. Tourmenté et solitaire, il est en même temps capable d'humour et même d'amour. Pour Kôbô Abé, qui est aussi médecin, une identité détruite peut en quelque sorte être "refaçonnée". Et c'est grâce à la femme qu'il aime que "l'homme-boîte" sortira de son carcan volontaire et rejoindra la vie.

Dans les sélections de livres par rapport à l'ordre alphabétique de la bibli, pris aussi parce que c'était un auteur jap. Je n'ai pas aimé du tout ce bouquin. J'ai même eu du mal à le finir.

Un style d'écriture lourd, mélangeant les genres, confus. Moi, en tout cas, je m'y perdais.
Ok pour la métaphore de notre monde méprisant et au regard menaçant, mais tout ce foin pour caser quelques bonnes idées, ce n'était franchement pas la peine, trouvé-je.

Donc non, pas top.

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MessageSujet: Re: Il faut lire...   Il faut lire... - Page 3 EmptyMar 6 Juin - 23:12

Le Plan Déchiqueté
~ Abé Kôbo ~


Oui, comme je n'aime pas faire les choses à moitié, j'en avais pris deux, de cet auteur. Echaudée par ma première lecture, je me suis dit qu'il fallait me débarrasser du deuxième livre... En espérant qu'il serait moins long.
En fait, il faisait au moins le double de pages ^_^;

Mais ça a mieux été, pour le coup.
Encore bien embrouillaminé, tout ça, mais il y avait quelque chose à suivre, au moins.

Cette fois nous suivons un détective privé engagé pour retrouver un mari disparu. On se rends compte assez vite qu'il pense à peu près à tout sauf à se concentrer sur le mari, jugeant ses employés louches il s'occupe plutôt de voir ce qui cloche...

"Mon frère devrait le savoir
- Encore votre frère ! Malheureusement il est inaccessible.
- C'est mon frère qui a eu l'idée de vous aider par ces renseignements. C'est vrai. Je vous en prie, croyez-moi, mon frère est comme ça." Soudain, sa voix se fit plus exaltée. "C'est vrai. Mon mari n'a pas manqué à sa parole. J'en ai la preuve. Ca vient juste de me revenir. Ce matin-là, il est remonté che znous juste après son départ. C'est important, je pense. Il y avait à peine une minute qu'il était descendu. Il voulait un trombone. Pour attacher séparément certains documents qu'il devait remettre à la personne qui lui avait donné rendez-vous à la station S.
- J'ai déjà entendu raconter ça.
- Oh ! Bien sûr, oui !" Un sourire étira les livres de la femme, découvrant ses dents, mais elle ne put dissimuler l'anxiété de son regard. "Je suis toujours en train de me parler à moi-même. Excusez-moi. C'est une habitude. Personne n'est là pour me reprocher de me rabâcher toujours les mêmes choses, voyez-vous. C'est stupide... le trombone... Je n'ai cessé de penser que c'était important. Je me demandais si le fait qu'il soit remonté pour prendre un trombone ne fournissait pas la preuve qu'il avait réellement l'intention d'aller à son rendez-vous. Depuis, tout le monde m'interroge à ce sujet et j'ai pris l'habitude de répéter la même histoire.
- Tout le monde ?
- Ceux à qui je parle quand je parle seule. Mais cette affaire de trombone est si insignifiante. C'est parfait pour attacher les papiers, je suppose. Pourtant, je m'en rends compte, mon seul et véritable espoir repose dans ce petit trombone."
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MessageSujet: Re: Il faut lire...   Il faut lire... - Page 3 EmptyMar 6 Juin - 23:29

Le Coup de Grace
~ Joseph Kessel ~


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Commentaire trouvé sur le net :
Le Coup de grâce est le roman d'une amitié virile, d'abord passionnée, puis trahie, enfin restaurée dans sa pureté intransigeante. Pour le sergent Hippolyte, force de la nature dont l'armée coloniale n'a su faire qu'un baroudeur, Mehemet Pacha est un personnage revêtu d'un mystère et d'un prestige incomparables. Eminence grise des Etats de tout le Moyen-Orient, il règne dans l'ombre, au centre d'un réseau immense vers lequel convergent les renseignements et d'où émanent des ordres implacables et ponctuellement exécutés par une armée invisible. Aussi Hippolyte est-il gonflé d'enthousiasme lorsqu'il apprend que le commandant Féroud, dont il est devenu l'adjoint et dont la piètre apparence l'avait d'abord irrité, n'est autre que cet homme puissant et secret. jamais un chef n'aura été plus profondément compris ni mieux obéi par son subordonné. jusqu'au jour où Hippolyte découvre que ce maître redoutable est l'esclave d'une esclave, une courtisane libanaise qui k bafoue et l'avilit, une créature sotte et puérile qui se jette entre les deux hommes et les précipite l'un contre l'autre.
En racontant ce drame et son dénouement, Joseph Kessel fait une fois encore la preuve de sa connaissance des détours du coeur humain, et il évoque de façon magistrale le Proche-Orient, ses aventuriers, ses mercenaires.

Extrait : (première rencontre Hippolyte/Féroud)
- Je suis content de vous voir, dit Féroud. Vous allez m'aider sérieusement.
Le son de sa voix acheva de convaincre Hippolyte. Elle était de celles qu'il dénnomait "filasse", c'est à dire faiblement timbrée, molle.
- Alors, c'est pour rester ici, mon commandant ? demanda-t'il avec hauteur
- Mais oui.
- Bon. Et le travail ?
- Je vous expliquerai cela tout à l'heure. Laissez moi d'abord faire votre connaissance.
Hipolyte eut un léger haussement d'épaules et dit :
- Vous devez avoir l'état de mes punitions, mon commandant et... celui de mes services.
Il fixait insolemment ses yeux sur la vareuse râpée de l'officier, sans trace de décorations.
- Vous êtes algérien ? Vous savez lire et écrire l'arabe, n'est ce pas ? demanda tout à coup Féroud.
- Assez en tout cas pour vous tenir au courant, ne vous inquiétez pas, mon commandant, dit Hippolyte.
Féroud demeura quelques secondes immobile, comme s'il hésitait à poursuivre plus avant son interrogatoire. Enfin il parut satisfait des réponses.
- Je vous remercie de votre obligeance, dit-il de la même voix molle, mais je n'en aurai pas besoin. Puisque me voilà décidé à vous prendre avec moi, je vous fais savoir qu'on me nomme souvent dans le pays Mehemet Pacha.
Bien que la dignité d'Hippolyte lui interdit à l'ordinaire toute manifestation de surprise trop vive, et bien qu'il fût ce matin là particulièrement cuirassé contre les émotions par la drogue, il ne put s'empêcher de faire un pas en arrière, ni retenir un juron violent. Le commandant ne le releva point : c'était un hommage.
- Mehemet, s'écria Hippolyte, quoi, celui de l'Irak, du Nedj, de la Mecque ?
Féroud hochait la tête avec douceur. Ses traits demeuraient si placides, sa barbiche était tellement débonnaire qu'Hippolyte ne l'aurait tout de même pas cru, si, brusquement, il n'avait été sondé, fouillé, par une sorte de javelot luisant, jailli pour une seconde de ces yeux qui semblaient sans aucune expression.
"C'est ainsi qu'il m'a regardé tout à l'heure, quand j'ai sentit le choc", pensa Hippoyte. Sans qu'il y prît garde, il avait rectifié sa pose relachée, raidi les jarrets, les épaules.


En fermant le livre, je me suis dit que les principes d'Hippolyte ne plairaient pas à tout le monde ^_^ Deux fois que je croise un Hippolyte dans les récits de Kessel. Et c'est le même genre de tempérament. Qui ne fait pas dans la nuance. (Belle de Jour, pour l'autre)
Comme d'habitude, une lecture très agréable et attachée à ces personnages, quels que soient leurs erreurs.
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MessageSujet: Re: Il faut lire...   Il faut lire... - Page 3 EmptyMar 6 Juin - 23:41

L'armée des Ombres
~ Joseph Kessel ~


Une référence, ce livre. Si vous recherchez sur google, ou ailleurs, vous tomberez d'abord sur des tonnes de sites qui parlent du Film. Film que j'avais vu, il y a tellement longtemps que je ne peux plus le situer... Je m'en suis réellement convaincue en parvenant à une scène traumatisante. C'est l'extrait que j'ai relevé. Parce qu'à lire, c'est encore plus traumatisant.

Il faut lire... - Page 3 2266115006.08.LZZZZZZZ


Gerbier a été pris. Ils sont menés sur un champ de tir, et leur exécution est l'occasion pour les allemands de s'exercer. C'est pourquoi on leur demande de courir.

>>Un à un les condamnés cessèrent de chanter. Ils venaient d'apercevoir, à quelques pas, des mittrailleuses. Un lieutenant de S.S., très maigre, le visage minéral, qui commendait le peloton d'exécution, regarda sa montre.
"Exactitude boche", grommela l'ouvrier communiste.
L'étudiant aspirait de toutes ses forces l'air frais et tirait sur sa petite moustache.
- Je ne veux pas courir, je ne veux pas, se disait Gerbier.
Les autres, comme fascinés, ne quittaient pas du regard le lieutenant de S.S. Il cria un ordre. Des soldats donnèrent un tour de clé aux cadenas de fers qui tombèrent avec un bruit sourd sur le sol. Gerbier frémit de se sentir d'un seul coup si léger. Il eut l'impression que ses jambes étaient toutes neuves, qu'il fallait les essayer sans attendre, qu'elles demandaient du champ. Qu'elles allaient l'emporter à une vitesse ailée. Gerbier regarda ses compagnons. Leurs muscles étaient travaillés par la même impatience. L'étudiant surtout se maîtrisait avec peine. Gerbier regarda l'officier de S.S. Celui-ci tapotait une cigarette sur l'ongle de son pouce droit. Il avait des yeux glauques, murés.
" Il sait très bien ce que veulent mes jambes, pensa brusquement Gerbier. Il se prépare au spectacle."
Et Gerbier se sentit mieux enchaîné par l'assurance de cet homme qu'il ne l'avait été par ses fers. L'officier regarda sa montre et s'adressa aux condamnés dans un français très distinct.
" Dans une minute vous allez vous placer dos aux mitrailleuses et face à la butte, dit-il. Vous allez courir aussi vite que vous pourrez. Nous n'allons pas tirer tout de suite. Nous allons vous donner une chance. Qui arrivera derrière la butte sera exécuté plus tard, avec les condamnés prochains."
L'officier avait parlé d'une vois forte, mécanique et comme pour un règlement de manoeuvre. Ayant achevé, il alluma sa cigarette.
"On peut toujours essayer... On a rien à perdre... Dit le paysan au rabbin.
Ce dernier ne répondit pas, mais il mesurait des yeux avec avidité la distance qui le séparait de la butte. Sans le savoir davantage, l'étudiant et le jeune Breton faisaient de même.
Les soldats alignèrent les sept hommes comme l'officier l'avait ordonné. Et ne voyant plus les armes, sentant leur gueule dans son dos, Gerbier fut parcouru d'une contradiction singulière. Un ressort en lui semblait le jeter en avant.
- Allez... dit le lieutenant de S.S.
L'étudiant, le rabbin, le jeune breton, le paysan, se lancèrent tout de suite. Le communiste, Gerbier et le châtelain ne bougèrent pas. Mais ils avaient l'impression de se balancer d'avant en arrière, comme s'ils cherchaient un équilibre entre deux forces opposées.
- Je ne veux pas... Je ne veux pas courir... Se répétait Gerbier.
Le lieutenant de S.S. tira trois balles de revolver qui filèrent le long des joues de Gerbier et de ses compagnons. Et l'équilibre fut rompu... Les trois condamnés suivirent leurs camarades.


Gerbier est brisé par cet épisode, bien qu'il en réchappe.

Je ne me sens pas concernée, la plupart du temps, par les choses. Il faut des livres comme celui-là pour que j'accèpte d'en voir certaines. Tout est vrai, tout est pire. La préface du livre est elle-même un petit miracle.
Bref. A lire, et à avoir. Il faudra que je le trouve, un jour.

Quatrième de couverture
C'est à Londres, en 1943, que joseph Kessel, conteur inégalable et premier chroniqueur de notre temps, a écrit "L'armée des ombres", qui n'est pas seulement l'un de ses chefs-d'oeuvre mais le roman-symbole de la Résistance que l'auteur présente ainsi : "La France n'a plus de pain, de vin, de feu. Mais surtout elle n'a plus de lois. La désobéissance civique, la rébellion individuelle ou organisée sont devenues devoirs envers la patrie [...]
Jamais la France n'a fait guerre plus haute et plus belle que celles des caves où s'impriment ses journaux libres, des terrains nocturnes et des criques secrètes où elle reçoit ses amis libres et d'où partent ses enfants libres, des cellules de torture où malgré les tenailles, les épingles rougies au feu et les os broyés, des Français meurent en hommes libres.
Tout ce qu'on va lire ici a été vécu par des gens de France."


Dernière édition par le Jeu 9 Nov - 13:26, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Il faut lire...   Il faut lire... - Page 3 EmptyMar 6 Juin - 23:55

Les coups d'épées de M. de La Guerche
~ Amédée Achard ~


Un avis motivé :
Vous êtes amoureux des romans historiques?? vous aimez la plume d'Alexandre Dumas? eh bien, je suis sûre que cette histoire va enchanter vos moments de lectures... tout y est: amour, courage, bravour et courtoisie. L'auteur éveille en nous toutes sortes de sensations fortes, les scènes de duels sont touchantes, des propos ardents et passionnés ne vous laissent pas indifférents. Les aventures que vivent les héros sont dignes d'un grand romancier de cape et d'épée...à vos livres!!

C'est surtout pour le nom d'Alexandre Dumas, cité à l'arrière du livre, que j'avais décidé de le prendre, le livre. Mais faute de motivation suffisante, je l'ai seulement entamé avant de le rendre.

Les premiers chapitres étaient par trop caricaturaux.

A l'époque où commence ce récit, vers l'an de grâce 16..., il n'était pas, dans toute l'ancienne province de la Marche, d'ennemis plus irréconciliables et tout à la fois d'amis plus intimes que le comte Armand Louis de la Guerche et son voisin, le marquis Renaud de Chaufontaine. A dis lieues à la ronde, pas un bourgeois et pas un manant qui ne les connussent, pas de hobereau qui ne les eût rencontrés chevauchants de compagnie sur quelque roussin du pays, pas de maraudeurs qui ne les eût surpris se livrant de furieuses batailles sur la lisière des bois. Ils fondaient ensemble les plus fameux héros de la mythologie et de l'antiquité. Le comte Armand Louis et le marquis Renaud étaient à la fois Oreste et Pylade, Etéocle et Polynice. Ils seraient volontiers morts l'un pour l'autre, et ne passaient pas un jour sans se provoquer à d'interminables combats singuliers. Le temps qu'ils n'employaient pas à se rendre de petits services, ils le consacraient à se quereller. On débutait par des paroles affectueuses, on finissait par des coups terribles. Cela durait depuis le temps où M. de la Guerche et M. de Chaufontaine cherchaient des prunelles dans les haies et des noisettes dans les taillis.

Ca c'est le début du livre. La préface est plus intéressante, qui replace le roman de Cape et d'Epée dans la littérature. (Terme dont on accorde parfois l'invention à Amédée Achard, justement, mais qui est en fait utilisé par Ponson du Terrail, auparavant).
Les épées sont là, M. de La Guerche aussi... Mais il manque une finesse d'écriture, je deviens difficile probablement. J'aurai pu continuer et m'imerger dans l'univers, passer outre le ton simplet indissociable de ce genre, sûrement. Mais non ^^;

Ca m'a juste donné envie de relire Dumas.
Il faut lire... - Page 3 Achard2
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MessageSujet: Re: Il faut lire...   Il faut lire... - Page 3 EmptyMer 7 Juin - 0:18

Alessandro ou la guerre des chiens
~ Alain Absire ~


Bon gros roman historique, sur une histoire totalement inconnue pour moi. Celle de l'Italie. Je me suis rendue compte que c'est une des choses dont je n'ai vraiment aucune notion. Les noms qui étaient censés me dire quelque chose à la lecture me faisaient juste des personnages en plus ^^;

Il n'y a que Botticelli qui a eu l'honneur de m'évoquer un semblant de quelque chose, et encore, vaguement. C'pas sérieux.
Il faut lire... - Page 3 Birth-of-venus

Du coup, je n'ai quand même pas retenu grand chose de tout ça, vu que ma mémoire a décidé que ce n'était pas important. Mais j'ai bien aimé le livre ^_^

Le personnage principal est un chien de l'église, un de gamins embrigadés dans la lutte pour le juste Divin. Violence, misère, esbrouffe...
Pour trouver des preuves qui condamneraient le peintre Botticelli, il doit s'incruster parmi ses apprentis. Le maître ferait des représentations de l'enfer, les diables, les flammes... C'est interdit, et surtout dangereux !

Tiraillé entre son désir d'apprendre l'art, son attachement ardu pour le maître et sa soif de justice, Benedetto a du mal à faire face. Les évènements ne l'aident pas.

J'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire, je suivais ça en essayant d'assimiler l'ambiance, mais ça se lisait quand même. Et une fois parvenue à vraiment participer à l'histoire, c'était bien mieux. ^_^

>>Au fond de la vaste pièce, enfin, dans un coin reculé, tassé sur lui-même, sous le plafond incroyablement haud, il reconnut le maître, cet ennemi du Christ envers lequel il n'éprouvait désormais qu'aigreur et ressentiment. Assis sur une estrade, plume à la main, Botticelli s'appuyait sur un large pupitre. Coiffé de son bonnet rouge, emmitouflé dans sa grosse écharpe, il dessinait, presque couché sur son papier. Tandis qu'il s'avançait entre les tables pour le rejoindre et, il en était convaincu, s'entendre dire qu'il était indésirable, Benedetto sentit l'odeur âcre de la peinture et du fusain lui picoter les narines. Trop tard ! Par deux fois, il éternua. La douzaine d'apprentis levèrent la tete et, ricanant, le regardèrent essuyer la goutte qu'il avait au bout du nez. Au diable le ridicule ! Il fallait en finir !
- Me voici ! lança-t'il au maître. Je suis là, comme vous me l'avez demandé.
Botticelli interrompit son travail. Il considéra le visiteur à travers ses verres épais. Sa plume, nouvellement taillée, était noire d'encre fraîche. Benedetto ne put voir s'il dessinait les feux épars qui couraient entre les tombes de l'enfer. Il nota seulement qu'une carafe de vin à demi vide était posée à portée de sa main. Botticelli parut d'abord ne plus se souvenir de lui, puis il ôta ses lunettes, et plongea son regard d'un gris très clair dans ses yeux. Plus encore que dans sa maison, une semaine auparavant, il paraissait transi de froid. Son bonnet écrasait le haut de son visage. Quant à son écharpe, elle l'engonçait tant qu'il semblait n'avoir plus de cou.
Cependant, malgré cet accoutrement, et en dépit de ses traits tirés et des deux rides, cicatrices verticales, qui barraient ses joues, sa physionomie n'était pas sans noblesse. Il plissa les paupières et l'expression qu'il prit, flottement entre deux sentiments, acheva de déstabiliser le garçon.
- Ton trait manque-t-il toujours de sentiment ? demanda enfin le maître. Ou bien as-tu progressé depuis l'autre jour ?
- J'en suis au même point, répliqua Benedetto, et il en sera ainsi tant que personne ne prendra la peine de me montrer comment il faut faire.
- Connais-tu le peintre Dioneo Sellajo ? l'interrogea Botticelli.
- Non, ni lui ni la plupart des peintres de Florence.
- Et bien, il est venu comme toi, l'an passé, et il ne savait pas non plus comment revêtir la réalité d'ornements poétiques. Il restait au ras des choses et il ignorait ce qui fait qu'un trait s'anime et qu'une forme se charge se sens aux yeux de celui qui la contemple.
- Et maintenant ?
- Il y voit plus clair et, à force de persévérance, commence à savoir de qoi sont faits les mondes cachés et les lieux de rêves, capables d'émouvoir la sensibilité. Va donc le trouver ! lança le maître, tout en rechaussant ses lunettes. Et laisse-moi reprendre mon travail, par ta faute mes doigts s'engourdissent."


Il faut lire... - Page 3 2080674145

(ajout d'une description chopée sur le net qui cadre mieux l'histoire) >
Florence, novembre 1496 : la révolution intégriste, qui a provoqué la chute des Médicis, est à son apogée. Sous l'impulsion de Jérôme Savonarole, prophète et visionnaire halluciné, une véritable " terreur blanche " sévit en Toscane. Une théocratie catholique impitoyable dresse les pauvres contre les riches, manipule les enfants, dont elle fait des voleurs et des assassins, soulève une partie de la chrétienté contre le pape Alexandre Borgia. Le peintre Alessandro Botticelli est déchiré entre l'humanisme qui a inspiré son oeuvre et le carcan dans lequel la révolution emprisonne les artistes florentins. Hanté par le souvenir de Fiola del Lama, sa tendre amie disparue, et par la peur de l'Enfer, il cherche en vain l'apaisement. Dominicains compagnons de Savonarole ; artistes rivaux et apprentis avides de succès et de gloire... autour de Botticelli évoluent des personnages pris dans une folie collective que rien ne paraît capable d'arrêter. Bientôt, dans Florence déjà éprouvée par une épidémie de peste, l'opposition politique s'organise... Le sang ruisselle et la fumée des bûchers noircit le ciel. Alessandro, ou la Guerre des chiens est un roman d'une actualité tragique. C'est aussi l'occasion de découvrir un Botticelli méconnu dont l'oeuvre prend soudain une autre signification.
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MessageSujet: Re: Il faut lire...   Il faut lire... - Page 3 EmptyMar 27 Juin - 14:38

GRANDES ESPERANCES
~ Kathy Acker ~


Bon, pour le coup il faudrait changer le titre du sujet, juste pour ce livre... Il ne faut PAS lire : Grandes espérances, de Kathy Acker.

Pourquoi je l'ai pris ? Ca ne me serait pas venu à l'idée sans une référence foireuse.
Vous avez vu Hotshot2 ? Sinon, il faudra, un jour. Un moment Toper dit à un soldat : "Tu lis quoi ?"
"-Grandes espérances"
"- Et c'est bien ?"
"- C'est pas ce que j'espérais"

Ben voilà, j'espérais déjà pas grand chose, mais ce fut bien pire. Surtout qu'en fait, ce n'est pas ce "Grandes espérances" là, dont ils parlent, dans le film, comme je l'ai appris plus tard ^^;

Le 4ème de couv :
Celui qui pénètre dans l'univers de Kathy Acker doit abandonner toute espérance : Il y verra s'y consumer la cité idéale de la littérature. Il assistera aussi à la corruption des valeurs romanesques. Ici tout est parodie, plagiat et pastiche; et le nihilisme est l'ange exterminateur qui propage le doute et l'angoisse.
Que nous relate cette fiction truquée sinon l'entrée dans le monde postmoderne d'un enfant qui est dépossédé de ses grandes espérances ? Que nous suggère-t-elle sinon que cet enfant n'est autre qu'un prisonnier des mots que la société tisse autour de lui comme une toirle d'araignée pour le tenir en son pouvoir ? Cette fausse éducation sentimentale, par son sens exacerbé et cruel du paradoxe, nous révèle la terrible réalité de l'être qui a perdu sa propre langue. Kathy Acker, dans ces pages brûlantes et désespérées, décrit le déchirement de l'esprit qui n'a plus à contempler que les ruines et les braises de la culture. Elle a donné une écriture au désenchantement et une voix au sentiment de révolte devant le sacrifice de la beauté.



Mhh... L'histoire... Je n'en ai pas trouvé qui vaille le coup de s'en souvenir. Le style... Naze. -__-
Je ne sais pas ce qu'elle a cherché en écrivant ça, mais c'est franchement naze.
> La préface du bouquin <
Je me suis dis après l'avoir lue : J'espère que c'est moins tordu que ça ne paraît. En fait non.

Bref... Un ptit extrait quand même, parce que, mais sans aucune conviction.

Answar Sadat grimpe un escalier brisé, ouvre la porte devant lui, regarde à l'intérieur d'une pièce sombre et étouffante et dit :
- Es-tu seule, maintenant ?
- Je suis toujours seule. La guigne pour moi, chéri, mais une aubaine pour toi.
Un coassement répondit :
- Entre, entre, qui que tu sois : je ne peux pas te voir avant que j'allume cette allumette, je crois que je reconnais ta voix. Je te connais, n'est-ce pas ?
- Gratte cette allumette et vois.
- Oh oh chéri je vais le faire oh oh ma main tremble tellement que je ne peux pas gratter une allumette d'un seul coup. Et je tousse tellement (tousse tousse) que chaque fois que je prends ces allumettes elles sautent partout, je ne sais jamais où elles sont. Oh oh oh. Elles tombent partout, comme des choses vivantes. As-tu l'intention d'aller quelque part, très cher ?
- Non.
- N'as-tu pas l'intention de faire un long voyage ?
- En aucun cas.
- Eh bien, il y a des gens qui voyagent sur terre et des gens qui voyagent sur la mer. Je suis la mère des deux. je fournis tout aux hommes. Pas comme ce Jack Chinaman Ludlow Street. Il ne sait pas ce que c'est que d'engendrer au loin père et mère. Il ne sait pas comment y couper, il prend ce que je prends et plus encore, quoi qu'il en retire. Voilà une allumette, chéri, euh oh. Où est la bougie ? Je n'ai jamais pu supporter la lumière électrique. Chaque fois que je commence à tousser, je gratte vingt des ces damnées allumettes avant d'en allumer une. ( Elle parvient à enflammer une allumette avant de commencer à se racler la gorge.) Mes poumons sont foutus ! (Flegme jaune.) Oh oh oh !
Tandis qu'elle reprends son souffle elle ne peut pas voir, tous ses sens sont morts, sauf les sens de la toux; maintenant c'est fini - les yeux ouverts - la vie revient.
- Oh toi !
- Tu es surprise de me voir ?
- N'es-tu pas mort ?
- Pourquoi penses-tu que je suis mort ?
- Tu es parti loin de moi pendant si longtemps. Comment peux-tu vivre sans moi pendant trois heures ? Un malheur est-il arrivé ?
- Pas du tout. Un parent est mort.
- Mort de quoi, très cher ?
- Probablement, de mort.
Commençant son procès et se mettant à dégager des bulles et à souffler sur la faible étincelle qu'elle tient dans le creux de ses mains, elle parle de temps en temps, avec un ton se satisfaction enchifrenée, sans s'arrêter.

D'OU VIENNENT LES EMOTIONS, EST-CE QUE LES EMOTIONS SONT NECESSAIRES, QU'EST CE QUE LES EMOTIONS NOUS DISENT SUR LA CONSCIENCE ?


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MessageSujet: Re: Il faut lire...   Il faut lire... - Page 3 EmptyMar 27 Juin - 15:22

L'enfant-lune
~ Alain Absire ~


Ca, c'était mieux ^__^

4ème de couv :
Comme Chet Baker, Michel Brannier, trompettiste et chanteur de jazz, a eu son heure de gloire. Mais, à force de cocaïne, par goût du jeu et de la provocation, il a tout gâché. Un soir, à Montparnasse, pour un prêt non remboursé, sa vie de star déchue sombre dans l'horreur. Pour échapper aux tueurs lancés à sa poursuite, il est obligé de fuir.
Emporté par sa course à l'oubli, dans un voyage crépusculaire, il rencontre par hasard Pier Paolo. Tout d'abord, il ne voit pas le regard que ce gamin de huit ans pose sur lui. Alors qu'il s'imagine perdu, à cause de ce gosse étrange qui le prends par la main et lui confie ses secrets, son passé qu'il coryait effacé ressurgit. Dans un huit-clos de tous les dangers, l'envie de se défendre et de vivre encore lui revient... Jusqu'à ce que, dans une explosion de violence et de sang, la peur, à laquelle il espérait avoir échappé les rattrape, l'enfant et lui...
Histoire d'identité perdue, de folie et de tendresse, L'Enfant-Lune est bien le récit d'une rédemption. Sur une trame palpitante de roman "noir", Alain Absire y retrouve le thème qui lui est cher : celui du rachat et du retour à la vie.


Il en fait un peu trop ce résumé, mais j'amais bien l'idée quand même. Puis j'aimais bien le titre du bouquin, puis aussi la tête de l'auteur sur sa photo, derrière. Genre il attendait qu'on ai finit la photo pour rire franchement à la blague qu'on venait de lui raconter ^^

Pour ce qui est de la lecture, j'ai bien aimé aussi, donc. Il y a quelques passages bien chouettes. Je n'accroche pas direct au style, mais pour l'histoire on s'y met assez vite.
Elle est un peu clichée, l'histoire, limite à être un peu "grosse" mais c'est compensé par le soin accordé aux personnages.

Le duo entre l'homme traqué et l'enfant me plaît vraiment.

1er janvier, 2h12, Yvonne et Ettore étaient couchés. Michel à l'étage, s'arrêta devant la chambre de Pier Paolo. Lentement, il poussa la porte. L'enfant ne pleurait plus. Il dormait, sur le dos, avec les poings fermés et les bras écartés. Près de sa tête, sur son oreiller, il avait posé son robot argent. Apaisé, il respirait, régulièrement et profondément. Son souffle sentait le chocolat. Michel soupira : pouquoi lui avait-il porté secours ? Prendre son parti, c'était lui attirer la rancoeur de son père, c'était lui faire courir de nouveaux dangers. C'était aller à l'inverse du but recherché. Mais ce gamin paraissait toujours si désemparé ! Dès qu'il s'animait, sa vivacité semblait feinte, tellement calquée, pitoyablement, sur celles des autres enfants ! Maintenant qu'il y réfléchissait, Michel se souvenait de l'avoir vu tant de fois tourner en rond et, devant le chalet, dans son anorak rouge, se livrer à des actes dépourvus de sens : approches, tours sur lui-même, jeux de balle imaginaires, chuchottements étouffés et constructions de bonshommes de neige ventrus... et tout cela dans la plus extrème solitude... Comment pouvait-on causer du mal à un enfant pareil, un gosse en marge dont personne ne s'occupait ? Et pour quelles raisons le giflait-on, dans un mouvement d'humeur, pour un verre renversé ?
En même temps, c'était un indiscret, un faux enfant, un imitateur d'enfant avec des perversions d'adulte. C'était un voleur qui fouillait dans les affaires des autres, un pot de colle, un maître chanteur, dont il fallait se méfier, un mouchard dont il fallait remplir la bouche de neige.
Tandis qu'il l'observait, livré à lui-même dans son sommeil, comme il avait aimé observer Helen, et Patricia, et tant d'autres encore, du fond de sa poitrine, Pier Paolo se mit à tousser.
La chambre était à peine chauffée, il faisait froid.
Michel attendit que la quinte fût apaisée, puis il remonta la couverture sur l'enfant qui dormait toujours et, sans le moindre bruit, il ressortit.


Il faut lire... - Page 3 Itwaabsire_portraitsgdl
Je ne trouve pas d'image du bouquin... Là c'est le même genre de photo de l'auteur qu'au dos du livre.
Il est président de la SGDL, au passage... Si comme moi vous ne savez pas du tout ce que c'est : La Société des Gens De Lettres (10 000 membres, quand même)
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MessageSujet: Re: Il faut lire...   Il faut lire... - Page 3 EmptyMar 27 Juin - 15:41

La passante du Sans-souci
~ Joseph Kessel ~


(tiens donc ^^)

C'est le dernier que j'ai trouvé de Kessel à la bibli... Il y en a un ou deux en réparation, mais le stock s'épuise... J'ai moyen envie d'acheter tous ceux qu'il me reste à lire, ^^; Comment vais-je faire ?

Bref. Pour celui-là.

Il faut lire... - Page 3 3384446003748
(C'est le film qui a été tiré du livre, je ne trouve pas de couverture potable)

Montmartre au petit jour. Chaque matin, l'auteur, attablé au "Sans-Souci", voit passer une femme dans la rue. "Elle avançait très vite, d'un pas en même temps mécanique et faussement assuré. Des gouttes de pluie tremblaient sur ses beaux cheveux nus. Malgré le mauvais temps, elle tenait son cou largement dégagé hors d'un épais manteau de zibeline."
Elsa Wiener, il l'apprendra bientôt, a fui l'Allemagne. Son mari Michel y est enfermé dans un camp. Elle chante dans les boîtes de nuit. Elle vit seule avec un enfant juif, Max, que les nazis ont rendu infirme.
Tout au long de ce récit d'une tendresse désespérée, on suit avec fascination la lente chuste d'Elsa, sa déchéance, au nom d'un amour qui n'existe peut-être pas.
Avec le portrait romantique de cette passante des aubes transies de Pigalle, Joseph Kessel semble dire adieu au Paris des années folles.
On remarquera aujourd'hui que ce livre, publié en 1936, parlait pour la première fois sans doute des camps de concentration hitlériens.


Je n'ai pas grand chose à ajouter... Juste insister sur la tendresse, que je retrouve de livre en livre, en suivant Kessel.

Intéressant dans ce livre en particulier, l'obsession de départ qui ne le reste pas. L'auteur perd de temps en temps pendant longtemps Elsa de vue. Puis on la retrouve... Toujours un peu plus mal, chaque fois.

Extrait: Après des "vacances" très bénéfiques, Elsa et Max reviennent sur Paris... Sans emploi, puisque la boîte où chantait Elsa a fermé.

>>
Un mois plus tard, j'aurai pu croire que ce visage n'avait pas changé, si je ne l'avait pas vue pour ainsi dire et jour par jour mourir à l'espérance.
Les traits demeuraient intacts. Un maquillage discret rétablissait la fraîcheur du teint. La vie oisive et modeste qu'avait dû mener Elsa lui conservaiet encore les gains physiques de l'été. Mais l'angoisse avait pris possession d'elle et commendait les battements de ses paupières, les tics impatients de ses lèvres, la précipitation de la parole, le déséquilibre des gestes.
Malgré tout mes efforts, je n'avais pas mieux réussi pour Elsa qu'elle ne l'avait fait pour elle-même.
Sans doute, je ne manquais pas de relations dans les monde nocturne, mais aucune d'elles ne pouvait servir à mon amie. Les gens que je connaissais étaient des chauffeurs de taxis, des chanteurs russes faméliques, quelques garçons de la pègre, ou bien des compagnons de débauche.
J'avais pour camarades deux ou trois secrétaires de théâtre. Je leur amenai Elsa. Son accent empêchait qu'on l'engageât sur une scène sérieuse. Elle fut renvoyée de bureau en bureau sans résultat.
Je ne m'étonnais point de la vanité de mes tentatives. Je l'avais prévue. Mais pour Elsa le coup fut terrible. Quoi que j'eusse pu lui dire, elle avait cru en ma toute-puissance. Les chasseurs de Montmartre ne me saluaient-ils pas par mon nom ? N'étais-je pas journaliste ? Un mot de moi devait ouvrir toutes les portes. Quand elle eut constaté l'inefficacité absolue de mes actes, Elsa eut le sentiment qu'il n'y avait plus pourelle de refuge ni d'abri. Elle subit, d'un seul coup, l'oppression accablante d'une ville où elle était étrangère, inutile, perdue.
Moi-même, j'étais à bout de ressources, et j'avais épuisé pour Elsa toutes mes facultés de faux espoirs, de consolation et de mirages. Si bien que le jour où je n'eus plus rien, même de plus inconsistant, à lui proposer, je suggerai à Elsa de retourner en Allemagne.
- On vous connaît là-bas, lui dis-je. Vous avez un nom, des amis. Vous trouverez certainement des rôles à votre mesure et non pas...
- Taisez-vous ! Taisez-vous ! cria-t-elle avec un emportement furieux et terrifié. Pour rien au monde je n'irai chez ces bêtes féroces. Vous voulez donc me faire envoyer dans un camp, comme Michel ? Je suis sa femme. Ca leur suffit. Et vous croyez qu'ils ne savent pas ce que je raconte de leur sauvagerie ici ? Et que je m'occupe d'un petit juif qu'ils ont estropié ? Et Max, faut-il que je le leur rende, pour qu'on l'outrage sans cesse, qu'on le batte... pour qu'il ne soit plus un être humain ? C'est cela que vous voulez ? Mais j'aimerais mieux mourir de faim avec lui sur un trottoir. Pour cela, soyez tranquille, je n'aurai besoin de personne.
Je renonce à peindre la répulsion et l'épouvante sans nom qui accompagnèrent ces reproches et ces plaintes. Il était évident que les nerfs d'Elsa avaient reçu des évènements d'Allemagne une blessure dont ils ne se guériraient jamais.
Son effroi tenait du cauchemar. Pour avoir envisagé son retour parmi les monstres dont il était peuplé, j'étais devenu pour Elsa un ennemi. Sans vouloir m'entendre, elle me quitta en disant :
- Vous n'avez pas besoin de me faire passer la frontière pour vous débarrasser de moi !
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MessageSujet: Re: Il faut lire...   Il faut lire... - Page 3 EmptyMer 28 Juin - 10:56

Luciole a écrit:
Les Royaumes du Nord
[A la croisée des mondes]
~ Philip Pullman ~


Premier volume d'une trilogie que j'avais déjà à moitié lue il y a bien des années et adoré. N'ayant pas pris le temps de trouver les autres (à l'époque ils n'existaient qu'en grand format), je suis tombée dessus par hasard l'autre fois à la bibli (pas fait mal, non, merci).
J'en avais gardé un très très bon souvenir, vague, mais excellent, et à la relecture, je suis encore plus conquise ^_^

Lyra est une orpheline élevée au Jordan Collège, où les érudits lui donnent une éducation plutôt décousue et où surtout elle peut jouer la casse-cou sur les toîts, traîner avec sa bande dehors, vivre le plus d'aventures possibles.
C'est en espionant qu'elle entends parler pour la première fois de la Poussière, et qu'elle se retrouve embarquée à sa recherche, sans savoir exactement ce dont il s'agit.

Certains adultes en ont peur, d'autres feraient à peu près tout pour en découvrir plus, et la quête ne sera pas aisée.
Heureusement qu'elle a son daemon, Pantalaimon et qu'elle rencontre des amis pour l'aider.

La tour des anges

[A la croisée des mondes]

~ Philip Pullman ~


Suite, donc. Magie et fantastique, donc. ^__^

Nous découvrons Will, qui n'a certes pas une vie facile, et qui va voir celle-ci se compliquer bien plus en peu de temps.

Pensant avoir tué un homme, il fuit dans la ville avant de trouver une mince ouverture qui semble donner... sur un autre monde. Il s'y glisse.

Là-bas il trouvera Lyra, et c'est une quête multiple qu'ils auront à suivre, remplie de doutes, de découvertes plus ou moins agréables, de personnes atypiques.

Will a envoyé Lyra détourner l'attention pour récupérer l'aléthiomètre :
"C'est à cet instant que la première pierre frappa la fenêtre du bureau, qui se brisa dans un grand fracas, extrêmement doux à l'oreille de Will. Immédiatement, le singe jaillit du dossier du fauteuil, tandis que les deux adultes laissaient échapper un petit cri surpris. Un deuxième fracas de verre brisé succéda au premier, puis un troisième, et Will sentit Sir Charles se lever du canapé.
Alors, il se pencha en avant pour s'emparer de l'aléthiomètre sur la table basse, le fourra dans sa poche et s'empressa de traverser la feneêtre. Dès qu'il se retrouva de l'autre dans l'herbe de Cittàgazze, il chercha à tâtons les bords invisibles du trou, s'obligeant à respirer lentement, à réfléchir posément, en sachant qu'à quelques centimètres seulement rôdait un effroyable danger.
Un long cri perçant retentit soudain, ni humain, ni animal, et d'autant plus effroyable. Will comprit qu'il émanait de cet épouvantable singe. Heureusement, il avait presque finit de refermer la fenêtre, il ne restait qu'un petit trou à la hauteur de sa poitrine... mais il dut faire un bond en arrière, car à travers cette ouverture venait de jaillir une main recouverte d'un épais pelage doré, avec de grands ongles noirs, aussitôt suivie d'un visage cauchemardesque. Le singe doré montrait les dents, ses yeux lançaient des éclairs et il irradiait de tout son être un tel concentré de haine que Will se sentit comme transpercé de part en part.
Arrivé une seconde plus tôt, le singe aurait franchi la fenêtre entre les mondes, causant la perte de Will, mais celui-ci n'avais pas lâché le couteau, et sans hésiter, il frappa sauvagement de droite à gauche, de gauche à droite, à l'endroit où dépassait la tête du singe... qui la retira juste à temps. Ce bref répit offrit à Will le temps nécessaire pour agripper les bords de la fenêtre et les souder l'un à l'autre.
Et voilà, son monde s'était évanoui, et il se retrouvait seul dans ce parc de Cittàgazze éclairé par la lune, le souffle coupé et tremblant de frayeur.
Mais il devait aller au secours de Lyra. Il se précipita vers la première fenêtre, celle qu'il avait ouverte au milieu des arbustes du jardin de Sir Charles, et il pencha la tête de l'autre côté. Les feuilles noires du laurier et du houx lui masquaient la vue, mais il glissa le bras par l'ouverture et les écarta pour mieux voir la maison : la fenêtre brisée se détachait avec netteté dans l'éclat de la lune.


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MessageSujet: Re: Il faut lire...   Il faut lire... - Page 3 EmptyMer 28 Juin - 11:21

Le miroir d'ambre
[A la croisée des mondes]
~ Philip Pullman ~


Troisième et dernier volume de la croisée des mondes.

J'aime bien le commentaire du Times :
"Une écriture remarquable : courageuse et dangereuse, comme le plus bel art devrait l'être".

Ca fait un emphase... Mais ça le vaut ^_^

Lyra est retenue prisonnière dans une grotte paumée par sa mère, qui l'endort régulièrement pour qu'elle ne puisse rien tenter.
Will traverse tout pour venir la sauver, mais ce ne sera pas leur plus affreuse aventure.
Ils doivent descendre dans le monde d'où personne ne revient. Le royaume des morts. (Quelle équipée)
Pendant qu'une guerre se prépare, dans les cieux...

Mary observe la Poussière, qui fuit le monde où elle s'est installé temporairement :
Ce courant était hypnotique. Comme il serait facile de tomber en transe, et de laisser son esprit dériver avec ces particules flottantes...
Avant même qu'elle puisse s'en rendre compte, et parce que son corps tout entier était bercé, ce fut exactement ce qui se produisit. Elle se réveilla soudain pour se retrouver à l'extérieur d'elle-même, et la panique l'envahit.
Elle flottait au-dessus de la plate-forme, au milieu des branches. Le courant de Poussière avait subi une transformation : au lieu de dériver lentement, il courait comme une rivière en crue. Avait-il accéléré, ou était-ce le temps qui s'écoulait différement pour elle, maintenant qu'elle était sortie de son corps ? Quoi qu'il en soit, Mary avait conscience d'un horrible danger, car le flot menaçait de l'entraîner. Il était immense. Elle écarta les bras pour tenter de s'accrocher à quelque chose de solide, mais c'était comme si elle n'avait pas de bras ! Elle ne pouvait rien saisir. Elle se trouvait au-dessus du vide vertigineux, et son corps s'éloignait de plus en plus, endormi et étendu là-bas. Elle essaya de crier pour se réveiller : pas un son ne sortit de sa bouche. Son corps continuait à dormir, et l'être qui le contemplait d'en haut quittait maintenant l'abri du feuillage pour dériver dans le ciel infini.
Mary avait beau se débattre, elle ne parvenait pas à maîtriser ses déplacements. La force qui l'emportait était aussi lisse et puissante que l'eau qui submerge un barrage : les particules de Poussière coulaient comme si, elles aussi, se déversaient par-dessus un obstacles invisible.
Et elles emportaient Mary loin de son corps.
Elle lança un filin mental en direction de son enveloppe physique, et essaya de se remémorer les sensations qu'elle éprouvait lorsqu'elle se trouvait à l'intérieur, toutes ces sensations qui la rendaient vivante. Le contact de la trompe si douce de son amie Atal caressant son cou. Le goût des oeufs au bacon. La tension triomphante de ses muscles lorsqu'elle escaladait une paroi rocheuse. La danse délicate de ses doigts sur un clavier d'ordinateur. L'odeur du café grillé. La châleur de son lit les soirs d'hiver.
Et peu à peu, sa course ralentit; le filin tenait bon. Elle sentait le poids et la force du courant qui tentaient de l'entraîner, tandis qu'elle restait là, suspendue dans le ciel.
C'est alors qu'une chose encore plus étrange se produisit. Petit à petit, alors qu'elle renforçait ce lien de souvenirs sensoriels en évoquant le goût d'une margarita glacée en Californie, un déjeuner sous les citronniers de la terrasse d'un restaurant de Lisbonne, racler le givre sur le pare-brise de sa voiture... elle sentit faiblir le courant de Poussière. La pression diminuait.


Ce passage n'est pas bien représentatif de l'histoire, mais je l'aime bien ^_^
En tout cas, vous n'avez qu'une petite recherche à faire sur google ou autre pour vous rendre compte de l'ampleur du phénomène : Croisée des mondes.
Je viens de lire qu'il y a un film en préparation. Ca paraît logique. ^^

A lire, absolument.

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MessageSujet: Re: Il faut lire...   Il faut lire... - Page 3 EmptySam 1 Juil - 13:16

Le golem de Londres
~ Peter Ackroyd ~


Je pris mes jambes à mon cou et courus chez moi en coupant par les Champs-de-Battersea. Il me suffit de remettre les pieds dans notre taudis pour savoir que mon ancienne existence avait touché à sa fin. Je récupérai mes économies sous la latte du plancher et les disposai méthodiquement sur le grabat. Il y avait, poussée contre le mur, une vieille malle en fer-blanc qui nous servait de siège, lorsque nous cousions ensemble, ma mère et moi, et qui ne contenait rien d’autre que des rebuts de sa piété, quelques bréviaires usagés et autres brimborions : je fichais gaiement le tout par la fenêtre, et, quelques pauvres qu’elles fussent, je réunis toutes nos hardes, les pliai et les rangeai dans la malle. J’aurai pu la porter sur mes épaules, tant elle était légère, mais je ne souhaitais guère me montrer faisant ce qu’une dame n’aurait pas fait : je la tirai donc seulement jusqu’aux Champs-de-Saint-Georges, d’où, pour trois pences, un fiacre me mena à New-Cut.
Le n°10, New-Cut, faisait partie d’un coquet alignement de maisons neuves et je me crus une princesse en descendant sur le trottoir propret. Le cocher était maigre comme un clou (et il cachait sa calvitie sous un tuyau de poêle), mais il porta très galament ma malle jusqu’à la porte. Je lui donnai un penny de pourboire ; cependant, comme il avait une toute petite moustache, je ne pus m’empêcher de le plaisanter : « Votre moitié vous a donc battu ? ... vous avez un bleu sous le nez. » Il porta une main à sa lèvre supérieure avant de décamper.
« Qu’est-ce que c’est ? » Dès que j’eux frappé à la porte d’entrée, une voix de femme répondit de l’intérieur.
« C’est la nouvelle.
- Quel nom dites-vous ?
- Lisbeth. Lisbeth de Lambeth.
- De la part de Dan ?
- C’est ça. »
La porte fut ouverte brusquement par un homme en redingote miteuse qui arborait une énorme lavalière, à la manière des comiques du Coq-Vaincu.


En 1880, un insaisissable assassin opère dans les bas-quartiers de Londres. Des êtres énigmatiques - l'auteur d'un journal intime qui avoue être le meurtrier, ou son épouse, une ex-chanteuse de music-hall pendue pour meurtre - croisent des personnages historiques (Karl Marx, l'écrivain Georges Gissing, Dan Leno, star du théâtre populaire à cette époque). La police les soupçonnera tous... Selon ##Notes bibliographiques##, "un livre à la Dickens, prenant, tant est réaliste la description de ce microcosme".

Il faut lire... - Page 3 9782264028709


J'ai bien aimé ce livre. Style d'écriture un peu dur à apréhender (pour moi), mais c'est une façon de mieux nous plonger dans l'univers très particulier.
Construit en plusieurs routes mitoyennes, on peut lire le journal d'un meurtrier, avec force détails, ou/et assister à l'enfance d'une condamnée à mort, entre autres. (Ces deux là étant mariés, comme on l'apprends assez vite)

Vie de cabaret, vie de ragots, vie de frayeur populaire.

L'ambiance y est, et pour moi ça reste le principal. L'intrigue est étrangement menée mais accroche quand même.
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MessageSujet: Re: Il faut lire...   Il faut lire... - Page 3 EmptyMar 4 Juil - 22:33

dis tu lis vraiment tout ces livres?
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MessageSujet: Re: Il faut lire...   Il faut lire... - Page 3 EmptyMer 5 Juil - 11:42

Ben quoi c'est pas si énorme que ça !
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MessageSujet: Re: Il faut lire...   Il faut lire... - Page 3 EmptyJeu 6 Juil - 6:05

5 pages...
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MessageSujet: Re: Il faut lire...   Il faut lire... - Page 3 EmptyJeu 6 Juil - 10:46

Bobby Pendragon

D. J. Machale


Je ne sais pas si vous en avez déjà parlé, mais je décide que non (le flemme de lire les 5 pages) On pourrait comparer les livres de Machale à ceux de Rowling (enfin pour l'aspect prolifique, facile à lire, dont on attend avec impatience la suite). Pour l'instant il y a déjà 6 tomes de Bobby Pendragon en français (et 7 en anglais) Et logiquement en tout ce sera une décalogie (10 tomes pour les ignares). Quelques petites images et résumés

Il faut lire... - Page 3 9782268047775Il faut lire... - Page 3 9782268050140Il faut lire... - Page 3 9782268052038Il faut lire... - Page 3 9782268053660Il faut lire... - Page 3 9782268055640Il faut lire... - Page 3 9782268057996

Tome1 : Le marchand de Peur
Bobby Pendragon est un adolescent de 14 ans qui ne pense guère qu'à gagner son prochain match de basket et à la ravissante Courtney... Mais un beau jour, son oncle Press, un vieil original auquel Bobby porte beaucoup d'affection, l'appelle à la rescousse. Via un mystérieux tunnel spatio-temporel, il entraîne Bobby dans un autre univers : le monde médiéval de Denduron. Bobby Pendragon ignore encore que l'oncle Press est un Voyageur, capable de passer d'un monde à l'autre pour y rétablir l'équilibre entre les forces du Bien et celles du Mal. Il se retrouve à la tête de la révolte d'un peuple de mineurs victime d'une reine cruelle, Kagan ; un affrontement dont dépend l'avenir de Denduron tout entier ! Mais Bobby devra d'abord sauver son oncle, enlevé et condamné à mort par le mystérieux Saint Dane. Et surtout, il aura fort à faire pour rester lui-même en vie...

Tome 2 : Le cité perdue de Faar
Bobby Pendragon, âgé de 14 ans, n'est pas un adolescent comme les autres : il est un Voyageur, ce qui signifie qu'il peut traverser le temps et l'espace pour se déplacer dans des mondes parallèles. Sa mission : sauver l'univers tout entier, passé, présent et à venir, d'une force maléfique incroyablement puissante. Bobby se retrouve cette fois sur le territoire de Cloral, une planète entièrement recouverte d'eau. Une terrible épidémie risque de plonger ce monde aquatique dans une crise sans précédent. En lisant les journaux que Bobby leur envoie, ses amis Mark et Courtney apprennent que les immenses cités flottantes de Cloral sont au bord de la guerre... Poursuivi par les pirates du redoutable Saint Dane et les énormes requins affamés qui hantent les mers cloriennes, Bobby parviendra-t-il à retrouver la légendaire cité perdue de Faar, dont dépend la survie dé la planète entière ? Après Le Marchand de peur, la Cité perdue de Faar est le deuxième tome de la saga de Bobby Pendragon, un vaste cycle initiatique qui nous entraîne de monde en monde et d'épreuves en épreuves.

Tome 3 : Le guerre qui n'existait pas.

Tome 4 : Cauchemar virtuel

Tome 5 : La cité des eaux noires

Tome 6 : Les rivières de Zadaa

Je n'ai pas mis les résumés des derniers tomes, ils racontaient trop ce qui se passait dans les premiers ! Donc si vous voulez le savoir lisez les livres. Par contre, je vous déconseille un peu de tous les lire à la suite, un phénomène de saturation peut apparaître malgré tout l'intérêt qu'on porte. Celà dit, en espaçant un peu les lectures, on a vite qu'une envie savoir ce qui va se passer dans le tome suivant et quel univers étrange le pauvre Bobby va-t-il traverser.
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MessageSujet: Re: Il faut lire...   Il faut lire... - Page 3 EmptyLun 10 Juil - 1:20

Gone a écrit:
dis tu lis vraiment tout ces livres?

Ben... Oui ? J'ai redécouvert la bibliothèque, alors j'en profite ^__^
(Même qu'elle est fermée cette semaine ! Bouh ! T_T )
Sinon, mes journées (et soirées/nuits) étant moins débordées que toi, je peux lire, parfois Gone ^_^
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MessageSujet: Re: Il faut lire...   Il faut lire... - Page 3 EmptyMar 11 Juil - 14:44

Kam a écrit:
Ensemble, c'est tout

Anna Gavalda


Il faut lire... - Page 3 Annagavada6gb


Un livre génial, super bien écrit, qui décortique avec humour la société d'aujourd'hui.

A lire.

Lu. ^_^

Commencé en partant à Lamotte. Mais on ne peut pas lire là-bas.

Lu d'une traite cette nuit.

Je ne choisis pas le même extrait que toi, Kam.

"La fin de sa convalescence passa trop vite. Elle ne voyait jamais Franck, mais savait quand il était là : portes claquées, chaîne hi-fi, télévision, conversations animées au téléphone, rires gras et jurons secs, rien de tout cela n'était naturel, elle le sentait. Il s'agitait et laissait sa vie résonner aux quatre coins de l'appartement comme un chien qui pisserait un peu partout pour marquer son territoire. Certaines fois, elle avait très envie de remonter chez elle pour retrouver son indépendance et ne plus rien devoir à personne. D'autres fois, non. D'autres fois, elle frissonait à la seule idée de se coucher de nouveau sur le sol et de monter ses sept étages en se cramponnat à la rampe pour ne pas tomber.
C'était compliqué.

Elle ne savait plus où était sa place et puis elle aimais bien Philibert aussi... Pourquoi devrait-elle toujours se fustiger et battre sa coulpe en serrant les dents ? Pour son indépendance ? Tu parles d'une conquête... Elle n'avait eu que ce mot-là à la bouche pendant des années, et puis quoi finallement ? Pour en arriver où ? Dans ce gourbi à passer des après-midi à fumer cigarette sur cigarette en ressassant son sort ? C'était pathétique. Elle était pathétique. Elle allait avoir vingt-sept ans et n'avait bien engrangé de bon jusqu'à présent. Ni amis, ni souvenirs, ni aucune raison de s'accorder la moindre bienveillance. Qu'est-ce qui s'était passé ? Pourquoi elle n'était jamais parvenue à refermer ses mains et à garder deux ou trois choses un peu précieuses entre ses paumes ? Pourquoi ?

Elle était songeuse. Elle était reposée. Et quand le grand ouistiti venait lui faire la lecture, quand il refermait doucement la porte en levant les yeux au ciel parce que l'autre larron écoutait sa musique "de Zoulou", elle lui souriait et s'échappait un moment de l'oeil du cycolone...

Elle s'était remise à dessiner.
Comme ça.
Pour rien. Pour elle. Pour le plaisir."


C'était franc cool, ce bouquin. Adoré le style d'écriture, sans prétention, comme ceux qu'elle nous peignait. Passionnée, comme ceux qu'elle nous peignait. Adapté parfaitement et donc génial.

Les dialogues de consciences me rapellent le dernier rp de DieuGrill sur Fenrir. ^^

J'aime les évolutions qu'on suit, jusqu'à la fin. Parce que même ce qui semble figé ne l'est pas. Ca fait du bien de le lire, quand on est confronté à l'exemple inverse.
J'aime ces gens, qui existent dans chaque personne que je croise.
J'aime l'évasion, les écouter parler de tout avec emphase, voir que ça va bien, en fait.

"C'est quoi que tu lis ?" *montre la couverture* "Ah, c'est une histoire d'amour..." "non."
Non. C'est au-delà de ça, sans vouloir en rajouter des tonnes. C'est une expérience qui fait du bien à lire. ^__^
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